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Nobody expects the Spanish inquisition
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11 novembre 2011

De la mauvaise (voire nulle) information des jeunes mamans


Il y avait longtemps que j'avais envie de pondre cet article, parce que j'en ai marre. La société actuelle nous pousse à toujours vouloir faire mieux, plus vite, à nous couler dans un moule, et si on n'est pas parfait, on est montrés du doigt.
Je dis stop.

Un couple qui s'engage dans l'aventure de l'enfantement n'est pas sorti de l'auberge mes amis. Déjà, la pression sociale. Vous ne pouvez pas être en couple depuis deux ans ou mariés depuis un an que toute la famille et amis vous pressent « et les enfants, c'est pour quand ? » Je rappelle qu'il y a des couples qui n'en veulent pas. Que c'est leur choix. Qu'ensuite, il n'y a rien de pire d'être en essai bébé et de s'entendre rabâcher toutes les semaines « toujours pas ? ». Que de toutes façons, on ne l'annoncera pas avant trois mois de grossesse, alors arrêtez de pomper l'air aux gens.

Je ne parle même pas de ceux qui galèrent en procréation médicalement assistée (PMA), ceux-là sont encore plus à plaindre, et je n'étais heureusement pas dans ce cas.

Quand on est enceinte, la galère continue. Avant, les gens étaient beaucoup plus proches, et les grands-parents habitaient souvent sous le même toit. Les grands-mères pouvaient conseiller les femmes enceintes, les rassurer. Internet n'existait pas, donc on ne pouvait pas aller sur des forums où faire part de toutes ses angoisses, trouver des réponses non adaptées, et endosser en plus les angoisses des autres futures mamans. Non, sans rire, ce truc est un piège, je connais, je suis tombée dedans. On finit par flipper tous les jours parce que Machin a eu un problème, et pourquoi pas moi ??

Les cours de préparation à l'accouchement aussi sont sujets à question. Avec la multitude des offres proposées, on ne sait plus à quel saint se vouer. Haptonomie ? Classique ? Chant choral ? Piscine ? Sophrologie ? Le plus drôle c'est que toutes ces préparations passent sous silence le point le plus important de l'accouchement : ça fait atrocement mal. Si. Que les filles qui se demandent si elles vont vraiment reconnaître une vraie contraction quand le travail va commencer se rassurent : on ne peut pas se tromper. C'est extrêmement douloureux. Heureusement, on oublie. Et pour celles qui ne sont pas contre, la péridurale est un acte médical miraculeux, il faut vraiment élever un monument au type qui a inventé ça.

Enfin, le bébé arrive. Et là, c'est inconnu. On rentre dans un territoire vierge, sans repère. On s'imagine un bébé parfait, tout rose et tout beau, passant sa vie à dormir, manger (et faire caca pour les plus réalistes). S'il est vrai que quelques bébés sont comme ça, ils ne sont pas légion. Un bébé, ça pleure. Beaucoup. Bruyamment. Et la majorité du temps, on ne sait pas pourquoi. On est désemparés.
Encore une fois, lorsque la vie était communautaire, les tantes, grands-mères, cousines, sœurs prenaient le relais. Elles partageaient leur expérience. De nos jours, la cellule familiale est réduite à sa plus simple expression, et le passage des grands-mères se limite à une semaine, les autres, encore moins. Comment aider efficacement la maman débordée en aussi peu de temps ? Comment comprendre le bébé, et conseiller utilement la mère ? Réponse : pas. On doit se débrouiller toute seule, et en plus s'occuper de l'intendance, du ménage et de sa silhouette. Parce que si tu n'as pas retrouvé ta taille mannequin en un mois, tu es montrée du doigt (« oh, tu pourrais faire un effort quand même. » « Et l'allaitement, ça fait fondre, pourquoi tu as aussi peu perdu ? ») Je ne sais pas si je suis foutue comme les autres, mais moi, je n'ai pas perdu UN gramme pendant mes deux allaitements. Voilà, c'est comme ça, tenez-le vous pour dit.

Avec de la chance, le papa est là le soir ou même la journée pour passer le relais. Mais pas toujours. Je voue une admiration éperdue à ces mères célibataires ou à ces femmes de militaires qui doivent tout assurer toutes seules.
Chapeau les filles.

Chaque visite chez le pédiatre est sujet à questionnements. Il n'est pas assez gros, trop gros, ne suit pas assez bien des yeux, boit trop, ne sait pas encore se retourner, et le pédiatre, s'il est vraiment mauvais, se permet encore des conseils d'éducation « vous devriez faire comme ci, comme ça. » Mais comment peut-il connaître les réalités de notre vie au quotidien ? On fait comme on peut figurez-vous ! Moi on m'avait traumatisé avec « 5 kilos, 5 tétées ». Mon premier buvait trop soit-disant, et je me le trimbalais donc dans toute la maison, hurlant, en lorgnant désespérément sur l'horloge que l'heure soit venue de lui redonner le sein.

Cette erreur – ces erreurs, il n'y a pas eu que celle-là – je ne les ai pas recommencées pour la deuxième. On dit que les seconds sont plus calmes. C'est faux. C'est la maman qui est plus décontractée, parce qu'elle sait où elle met les pieds.

J'ai refusé les diktats de la pression sociale.
J'ai laissé mon appartement en friche, et, du coup les gens se proposaient pour le ranger et le nettoyer (merci maman).
J'ai dormi en même temps que ma fille.
Mon fils ainé a beaucoup été chez ses grands-parents, et il a – pour son plus grand bonheur – passé un temps fou devant des dessins animés pour que la maison soit calme.
J'ai porté ma fille presque non-stop pendant deux mois, en ignorant superbement ceux qui me disaient qu'elle allait devenir acro et qu'il ne fallait pas que je l'habitue.
Ma fille a terminé TOUTES ses nuits dans le lit parental pendant un mois parce que c'était le seul lieu où elle se rendormait facilement. Bien entendu, j'en ai entendu des vertes et des pas mûres sur les risques d'étouffement et d'écrasement. Il faut savoir que des parents exténués ne bougent pas d'un poil de la nuit. Et qu'à un mois, les bébés non plus. Le risque est donc maitrisé, non ?
J'ai allaité ma fille à la demande pendant trois mois. Elle mangeait jusqu'à 9 fois par jour. Et je m'en cognais. Elle demandait ? Qu'elle mange ! Il a juste fallu un petit réajustement vers un mois et demi, parce que j'avais confondu les pleurs de faim des pleurs de demande d'attention. Du coup, elle a eu mal au bide pendant une soirée. UNE SOIREE seulement. Et de cette erreur, j'ai pu mieux comprendre les besoins de ma fille.
Depuis qu'elle est passée au biberon, ses besoins se sont d'ailleurs régulés d'eux-mêmes, et elle est rentrée « dans le moule » en un rien de temps. Évidemment, le biberon, c'est plus calorique, ça cale mieux, et on maîtrise les quantités. Au sein, c'est assimilé en un rien de temps, et on ne sait jamais combien le bébé a pris. Quand il ne s'endort pas au milieu d'une tétée ! A quoi bon vouloir régir tout ça ? Une sage-femme intelligente m'avait dit qu'un bébé au sein ne pourrait jamais trop manger, qu'il se régulait de lui-même. Alors, foin des horaires, lâchez-vous !

Et même quand tout se passe bien, qu'il n'y a aucun problème de santé, que j'annonce fièrement au pédiatre que ma fille est passée au biberon sans aucun problème, et qu'en plus elle les prend froids, on trouve encore le moyen d'essayer de me faire culpabiliser. « mais madame, donner chaud à un bébé, ça lui fait des calories, c'est mieux pour son développement, et bla et bla... » J'ai acquiescé, suis rentrée chez moi, ai fait chauffer un bib', me suis rendu compte de ma connerie et de mon influencabilité et suis revenue aux biberons froids. Ma fille n'est toujours pas morte et nos déplacements sont beaucoup plus simples sans chauffe-biberon. En plus, mon fils ainé n'est pas mort lui non plus, et n'a jamais pris un biberon de lait maternisé chauffé. Il ne s'en est jamais plaint, même si ses chocolats du matin sont chauds, maintenant !

Voilà,
c'était mon coup de gueule du jour.
J'espère qu'il vous a plu et je vous remercie de l'avoir lu jusqu'au bout.

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