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Nobody expects the Spanish inquisition
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5 juin 2013

La Baraka

Par Maritxu

Papa avait un don bien utile dans la vie : il trouvait des places de parking. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais je vous assure que dans Paris, c’est formidable. Où qu’il aille, à quelque heure que ce soit, il se garait devant sa destination.
Bon, j’enjolive probablement, mais cette réputation était méritée parce que souvent vérifiée.

On peut croire en ce qu’on veut ou en rien, mais depuis qu’il est mort, on a tous l’impression que cette baraka nous a été transmise. C’est peut-être subjectif. Peut-être pas. C’est peut-être notre façon de le faire vivre en nous encore. Une occasion supplémentaire de penser à lui au quotidien. On n’en sait rien, mais on profite.

Parce qu’avoir des places à la demande, c’est un peu le pied.
Maintenant, je passe systématiquement devant ma destination, même si je trouve des places avant, juste au cas où. Et l’immense majorité du temps, je me gare à moins de 10m. Ma famille, c’est pareil.

Indépendamment de ça, j’ai décidé de pousser la chance plus loin.

Pour la garde de la Puce, j’avais décidé qu’un place en crèche c’était comme une place de parking, et donc je n’ai fait qu’une seule demande, dans la crèche que je voulais, à 50m de l’école du Demi-Belge.
Fangio.

Déjà quand je me suis inscrite, on m’avait laissé peu d’espoir. On verra bien, me suis-je dis.
Quand Pucine est née, on m’a dit que j’étais loin sur la liste d’attente. Septembre arrive, il y aura des entrées à l’école me suis-je dit.
Un mois après la naissance, j’étais toujours 7e sur la liste d’attente.
Deux mois après la naissance, je suis toujours 7e. Pour une entrée dans un mois.
Je passe en personne à la crèche, et là on m’explique que c’est mort, parce que des tas de gens me passent devant : ils donnent la priorité aux fratries. La nana me demande où j’en suis de mes autres demandes. Nulle part, évidemment. Je n’ai même pas une solution de secours.

Booon. Apparemment, les places en crèches ne sont pas comme des places de parking. Je change mon fusil d’épaule, dégaine l’artillerie lourde, à savoir la liste des crèches entre chez moi et mon boulot et je les appelle toutes. Elles sont toutes saturées. Je m’inscris sur 14 listes d’attente, au moins.

Le lendemain, une crèche me rappelle et me propose des jours épars dans la semaine, pour combler les trous de son emploi du temps. C’est toujours ça, et ça me permettra de reprendre au moins à mi-temps. J’accepte.
Le surlendemain, la crèche la plus proche de chez moi me rappelle : « j’ai un plein-temps qui vient de se libérer ». Exactement ce qu’il me fallait, à la date qu’il me fallait.

J’annule la première crèche, et quand on remplit les papiers, la directrice me précise : « En 20 ans de métier, des annulations comme ça je n’en avais jamais eu. C’est une sorte de miracle, vous savez ? »

Je sais.
Merci papa.

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Commentaires
A
Moi, en ce moment, ce sont les tram/bus qui arrivent toujours presque tout de suite - je remercie papa à chaque fois, et je préfère penser que c'est grâce à lui...
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