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Nobody expects the Spanish inquisition
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7 novembre 2016

L’art du non-dit

Depuis quelques temps, je vois quelqu’un. Cette romance improbable est le fruit d’une rencontre de bar, entre deux personnes bourrées qui voulaient s’amuser. C’est simple, si ce type m’avait été présenté sur papier, je n’aurais même pas tourné la tête. Nous sommes très différents, à bien des points de vue.

Et puis on s’est revus, une seconde fois, une troisième fois, et encore, on s’est découverts, on s’est trouvés tellement d’intérêts en commun, on était tellement bien ensemble qu’on a décidé de tenter quelque chose, malgré tout.

Quelque chose… Mais quoi, finalement ?

Je ne sais pas où je me situe avec lui. Je ne suis pas bien sûre de mes propres sentiments, qui existent pourtant, mais ce dont je suis certaine c’est que lui évite soigneusement d’en parler.

Quant à moi, j’ai du mal à me sentir en couple. Je me surprends dans beaucoup de situations à me définir comme célibataire, alors que dans les faits, non. Quand on me pose la question franchement, j’hésite. Je réponds que c’est récent, que je ne sais pas encore. Qu’il n’a de toutes façons pas rencontré mes enfants, alors que ce n’est pas vraiment sérieux. Je me rends compte que j’ai peur, peur, peur de m’engager, de recommencer quoi que ce soit.

Selon mes amis au courant, selon les siens qui me cuisinent, c’est pareil pour lui. Il n’est pas prêt, pas sûr d’être amoureux.

Alors on n’en parle pas. Cette situation me convient très bien. J’ai mes enfants la moitié du temps, et l’autre moitié, j’ai un amoureux des bras tendres et doux. Il est attentif et facile à vivre. En gros, il est tout ce que le Belge n’était pas. On découvre un peu les activités de l’un ou de l’autre au dernier moment, parce qu’on ne discute pas quand j’ai mes enfants (– un texto par jour !), mais le temps que l’on passe ensemble est toujours bien.

Et puis, quand il me demande pour quelle raison un de mes meilleurs amis s’est fait larguer, je me retrouve muette…  Je me vois mal lui avouer qu’elle l’a largué parce qu’il n’était pas amoureux d’elle, et qu’elle sentait bien qu’ils ne finiraient pas leur vie ensemble. Mais qu’il est triste quand même. Non, je me vois mal lui dire ça. Je sens arriver gros comme une maison la discussion que je ne veux pas avoir avec lui, si je lui raconte ça. Je n’ai pas envie qu’on fasse le point sur nos sentiments respectifs, je ne veux pas perdre toute cette douceur maintenant. J’ai d’autres chats à fouetter. Il me stabilise, il me plait, tant pis s’il n’est pas amoureux de moi, s’il ne le sera jamais. Je le garde tant que je peux. « Profite ! » m’ont dit tous mes potes. J’ai posé mes incertitudes et mes questions, mis un mouchoir dessus, et oui, je profite, tant que ça dure.

Alors j’ai répondu : « Pour de bonnes raisons. »

Et comme il est respectueux, il a cru que je protégeais l’histoire de mon ami, et il n’a rien demandé de plus.

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