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Nobody expects the Spanish inquisition

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Nobody expects the Spanish inquisition
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24 janvier 2008

L'irlandais en s'amusant (ou presque)

L'irlandais, vous vous en doutez, n'est pas une langue facile à prononcer. Une fois que vous aurez compris que craic (fun) se prononce « crac », failte (welcome) se dit « faltcha », you'll get the picture.

Mais, comme dans beaucoup de langues difficiles, la prononciation des noms propres irlandais est un délice. Surtout comparé à la façon dont ils s'écrivent.

(prononciation approximative, évidemment, c'est pas facile de transcrire ces noms de façon simple)

Les usuels: Connor, Seán (Shonn), Seamus (Shimeus) et Cormac.

Ca se corse: Ciarán et Kieran (Kiran), Cían (K-i-an), Niall (Naïaul), Fergal, Geoff (Jeff), Killian (Kil-i-an), Colm (Colom) Declan (bien prononcer Déclan, et pas Diclan – ils s'offusquent, « dick » n'est pas un joli mot en anglais).

Plus la peine de ne serait-ce que penser à les prononcer comme ils s'écrivent: Cathal (Caral – prononcer le « th » un peu comme la jota espagnole – et encore), Eoghan et Eoin (Owen), Padraig (Porrig), Oisín (Oïjin), Diarmuid (attention: Daïarmid), Eamon (Imonn).

Il y a des filles aussi (mais pas dans mon école ;-): Niamh (Nive), Aine (Ogna), Aoife (Ifa), etc.

Et dire que je m'y suis habituée. :D

Et puis, bien sûr, j'ai quantité de James, John, Jack, Michael, Paul, Jamie (ah, mes Jamie... ^^), Shane, Ben, Denis, Rory, etc!

Et j'ai un Ken. :-)


Cela dit, dans les sept classes à majorité d'élèves irlandais que j'ai, je n'ai qu'un Seamus.  Quand je vois que le seul sorcier irlandais dans Harry Potter s'appelle Seamus Finnigan, je me sens lésée. Surtout que y a pas un seul Finnigan non plus.

EDIT: Pour répondre à la question de Maritxu, qui est "combien de O'Machin j'ai dans mes élèves": tous les garçons s'appellent O'Truc, Machin ou Bidule. Tous, sans exception. Tout simplement parce que c'est la façon de désigner un homme en irlandais. Son nom est précédé du "O", bien connu de tous, et les filles sont appelées "Ni'Machin/Truc/Bidule". Certains l'ont gardé dans la traduction anglaise, c'est tout...^^ Donc théoriquement, tous mes élèves ont ce "O" accroché à leur nom de famille.

(et puis dans les filles, j'ai oublié les Sinéad [shinaid], Maire [Moïra], Mairead [Meraid]...^^ Et aujourd'hui j'ai découvert que Seamus était la version irlandaise de James/Jacques! On en apprend tous les jours en Irlande, c'est fou.)

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24 janvier 2008

Comptines

Par Maritxu

Quiconque a été un jour un enfant a entendu « un grand cerf dans sa maison ».

Quiconque a un jour côtoyé un enfant de moins de 3 ans a mimé « un grand cerf dans sa maison ».

Quiconque a un jour essayé de chanter cette comptine en duo avec un autre adulte s’est aperçu qu’on n’a pas exactement les mêmes paroles !

En effet, deux versions de cette magnifique, inépuisable et transgénérationelle chanson existent :

Celle-ci

Dans sa maison, un grand cerf
Regardait par la fenêtrecerf
Un lapin venir à lui
Et frapper à l'huis :
"Cerf, cerf, ouvre-moi
Ou le chasseur me tuera !"
"Lapin, lapin, entre et viens
Me serrer la main !"

Et celle-là

Un grand cerf, dans sa maison,
Regardait par la fenêtre,
Un lapin venir à lui,
Et crier ainsi:
"Cerf, cerf, ouvre-moi,
Ou le chasseur me tuera !"
"Lapin, lapin, entre donc,
Me serrer la main."

D’un point de vue strictement personnel, j’avoue me servir de la version 2 avec une touche de version 1, encore qu’à mon avis, Arthur se fiche éperdument de ce que je raconte, étant vachement plus intéressé par les gestes.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’un deuxième couplet existait également !! Je le livre à vos yeux fébriles et ébahis (vous avez noté comme une biographie de Gotlib reçue à Noel peut avoir des conséquences sur les adjectifs qu’on emploie au quotidien ?) :

Le petit lapin entra

Et le chasseur s'en alla.

Le grand cerf fit à manger :

Carottes et navets.

"Cerf, cerf, grand merci !

Tu es mon meilleur ami"

Et le lapin réjoui

Reparti chez lui !

Edifiant. Je suis bien contente d'être venue.

D’ailleurs, en parlant de comptines pour enfants, je suis persuadée que « à la claire fontaine » n’est pas la douce et belle chanson qu’on voudrait nous faire croire. Petit rappel du texte :

A la claire fontaine, m'en allant promener,

J'ai trouvé l'eau si belle que je m'y suis baignée.

Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierai. 

Sous les feuilles d'un chêne je me suis fait sécher,

Sur la plus haute branche, un rossignol chantait…

Chante, rossignol, chante, toi qui as le cœur gai,

Tu as le cœur à rire, moi je l'ai à pleurer. »…

« C'est pour mon ami Pierre qui ne veut plus m'aimer,

Pour un bouton de rose que je lui refusai. »…

« Je voudrais que la rose fût encore au rosier

Et que mon ami Pierre fût encore à m'aimer. »

Sans rire, vous pensez que son copain Pierre lui refuse son amitié pour une bête fleur ? Ne pourrait-on pas penser que le fameux « bouton de rose » est une jolie expression pour parler du sexe féminin ? Ce ne serait a priori pas la première fois qu’on le comparerait à une fleur…

Donc, à la lumière de ce nouvel éclairage, on comprend mieux pourquoi Pierre fait la gueule : sa copine n’a non seulement pas voulu lui offrir son pucelage, mais en plus elle l’a donné à quelqu’un d’autre !

Alors, les comptines de nos enfants seraient-elles des poèmes libertins d’un autre siècle ?

23 janvier 2008

Enorme !

Par Maritxu

Récemment, au hasard de mes pérégrinations internettives (je dis c'qu'j'veux!), je suis tombée sur ça :

vin

Et j'ai bien ri ! J'adore : "le vin c'est le lait des vieillards" !! Je pense que mon grand-père va apprécier ces précieux conseils de Monsieur Pasteur en personne.

Bon, pour être tout à fait franche, j'ai vu la citation sur la page Facebook d'une copine et j'ai par la suite retrouvé le document originial. Rendons à César-sofi ce qui lui appartient...

20 janvier 2008

Des nouvelles de l'Irlande

    Ca fait longtemps.

    La rentrée a été éprouvante, d'abord à cause du voyage: je suis rentrée avec ma colocataire, française et assistante comme moi, qui déteste l'avion. L'occasion rêvée pour essayer un nouveau trajet! Que je ne referai pas, bien trop long... Jugez vous-même: nuit sur Paris, Eurostar to London, train jusqu'à Reading (à l'ouest de Londres), où nous avons attendu que Lars, assistant d'allemand, vienne nous chercher en voiture, pour aller jusqu'à Fishguard, sur la côte galloise. Là, nous avons attendu (encore) le ferry. Arrivée à Rosslare vers 3h du matin, et voiture jusqu'à Tullamore. Tout un périple! Maintenant, je peux dire « je l'ai fait », mais plus jamais, merci.

    Nous avons pu ainsi constater qu'en matière de langage vernaculaire impossible à prononcer, les Gallois se débrouillent assez bien! Voyez plutôt: Blaenplywf, Pant-y-dwr... Quite scary, isn't it?

    Mes élèves se portent toujours aussi bien... Trop bien parfois, même. Mes premières années sont toujours aussi chou, ils n'ont (Dieu merci!) pas grandi pendant les vacances. Je m'occupe des troisièmes années “ordinary level”, ceux qui se fichent du français comme de la dernière bouteille de Lucozade qu'ils ont bu à déjeuner. Encore que, cette horrible bouteille doit leur tenir plus à coeur que mon cours. Je fais passer des oraux blancs aux sixièmes années, terrorisés. Ca me fait tout drôle d'être l'examinateur, après avoir passé tellement d'oraux dans ma jeune vie. Je n'aime pas les voir si stressés, les pauvres petits! Ils tremblent comme des feuilles, ils bafouillent, ils parlent anglais plutôt que français, ils soupirent, ils abandonnent dix fois en dix minutes d'entretien... et ils sont tellement souriants quand ils quittent la classe!

    Petit moment entre étrangères, au cinéma, devant PS: I Love You. La moitié du film (ou presque) se passe dans notre belle contrée d'Irlande, avec du pur accent irlandais... accompagné des bonnes expressions. Ainsi, lorsqu'un personnage répond que “oh, no, thanks, I'm grand”, il y a trois étrangères qui sont les seules à rigoler dans la salle pleine d'Irlandais... parce qu'il n'y a qu'en Irlande qu'on entend “grand” à toutes les sauces! “Thanks a million, you're grand” (merci, t'es trop sympa), “I'm grand” (je vais bien), etc.

    Et puis, hier on est sorties, et on a bu une pinte de Guinness à quatre, pour Lars. Encore que, comme dit Teresa, pour lui rendre vraiment hommage, il aurait fallu en boire six ou sept.

11 janvier 2008

Pour Lars

Et le cœur ! Ah le cœur, il est en mille morceaux le cœur, quand on est un géant de cent trente ans ! On a connu l’amour et la mort, qui l’ont arraché plus d’une fois ! Alors on compense avec des ombres. C’est comme du ciment. Tu viens d’avoir un grave accident de cœur. Tu vas avoir tendance à rapetisser sous le poids des choses, mais tu vas devoir grandir d’un seul coup, tu vas te claquer des scolioses de partout dans le corps et dans le cœur si tu ne te rééduques pas comme il faut, oui oui ! Il te faut de quoi recoller les morceaux ! oui oui ! Voilà ton ombre, garçon, fait-il en trifouillant quelque chose dans mes épaules. C’est pas facile à traîner tous les jours, mais dedans il y a de quoi te réparer de l’intérieur.

C’est comme s’il m’enduisait tout le corps d’un baume apaisant, c’est un peu froid, mais ça fait du bien.

(…)

- J’ai quelques recommandations à te faire pour essayer de sortir vivant de tout ça : D’abord tu dois combattre seul. Ne mêle personne à ça, même ceux que tu aimes, surtout ceux que tu aimes. Je ne te dis pas de vivre en reclus, au contraire, mais le combat intérieur tu dois l’effectuer seul. Ton ombre est une arme qui peut devenir redoutable pour déjouer la mort. Tu apprendras à t’en servir. Il faut seulement un peu de pratique.

« Ensuite, tu ne dois pas utiliser les portes qui mènent au pays des morts. Se battre contre la mort ne veut pas dire aller la voir de près. La seule manière de tuer la mort, c’est de rester en vie. Reste tourné vers la vie. L’ombre fonctionne comme une sorte de vaccin, elle contient la mort, mais tu ne dois pas y toucher. Ne déconne pas avec ça, c’est ce qui fait le plus souvent échouer le traitement. Ca et les gens qui n’ont pas voulu de la vie. Mais ceux-là seraient morts de toute façon.

Extrait de "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" de Mathias Malzieu

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10 janvier 2008

Déprime du dimanche soir

Par Maritxu

Dimanche soir, 20h30.

Le téléphone sonne.

-  Bonsoir, c’est la nounou d’Arthur.

-  Bonsoir, vous allez bien ? Qu’est-ce qui se passe ?

-  Heu, je voulais vous dire que ça ne va pas avec Arthur.

-  Comment ça ? Vous avez un problème pour demain matin ?

-  Non, non, je veux dire que je sens bien qu’il n’arrive pas à s’adapter à moi, et que ça ne va pas marcher entre nous.

-  Attendez, mais on vient à peine de commencer l’adaptation ! Vous ne l’avez eu que trois demi-journées et en plus il a dormi toute une matinée !

-  Non, je suis sure que ça ne va pas, il est tout raide dans mes bras.

-  Mais laissez-lui le temps et laissez-vous le temps aussi de vous habituer l’un à l’autre !

-  Non, y a pas que ça, vous avez marqué « septembre » pour la fin du contrat, et ça me gène.

-  Mais pourquoi ? C’est renouvelable un contrat !

-  Oui, mais vous vous laissez la porte ouverte pour le mettre en crèche, c’est ça ?

-  Mais s’il est bien chez vous, je le laisserai évidemment chez vous, c’est le bien-être de mon bébé que je cherche !

-  Sur l’autre contrat, on a rien marqué, et la maman m’a dit qu’elle me le laisserai jusqu’à ce qu’il rentre à l’école. Vous comprenez, s’il s’en va en septembre, moi je vais m’attacher, et ça va être très dur de le laisser, je vais pleurer et ça va être très dur.

-  Mais vous vous rendez bien compte que je ne peux pas m’engager vis-à-vis de vous pour trois ans ?? On ne sait pas ce qui peut se passer en trois ans ! Et contrairement à l’autre maman, moi, je m’engage jusqu’en septembre ! Elle, si elle n’a rien rempli, elle ne s’engage à rien, c’est pas honnête !

-  Non, c’est pas ça, et puis on m’a proposé un autre contrat, où le bébé arriverait en mai et en attendant la maman me réserve.

Paf.

Ben voilà, contre ça je ne peux pas lutter. Quand on est payé à rien garder, c’est sûr que c’est plus sympa que de tenter l’adaptation d’un râleur.

Dans les dents.

-  Mais je comprends bien que je vous mets dans l’embarras (-sans blague-), et si vous voulez, je peux vous garder Arthur pendant 15 jours, le temps que vous trouviez quelqu’un d’autre.

Comme si, après ça, j’avais envie de lui laisser mon gamin, tiens.

Connasse.

PS : Bon, on a retrouvé quelqu’un en urgence, mais forcément c’est plus loin, il y a des périscolaires, mais bon, elle a l’air bien quand même. Du coup, faut recommencer toute l’adaptation alors que j’ai repris le boulot et que Belge-chéri avait des rendez-vous hyper importants à l’autre bout de la Belgique, évidemment. Merci tout plein à belle-maman qui est venu camper chez nous pour faire le tampon, même si elle ne lit pas ce blog. Tout peut arriver un jour.

28 décembre 2007

De la joie d'entendre sa cousine parler

La scène: la salle à manger des grands-parents, où le buffet est installé.

Les personnages: votre serviteur, et ma petite cousine de trois ans, Maylis. On y parle aussi de Maritxu, ma soeur et Xabi,mon frère.

Maylis: Amaiaaaa...
Moi: oui?
Maylis: tu ressembles à Xabi! (avec un petit sourire malicieux qui ne la quitte jamais)
Moi: Ah bon? Bein écoute, c'est normal ma puce, c'est mon frère! (et puis je tente:) Et Maritxu, elle ressemble à Xabi aussi?
Maylis (d'un air de dire "c'est vraiment trop stupide ta question, t'as essayé de me piéger et bein t'y arrivera même pas"): Mais nooon, Maritxu, elle ressemble à son mari, enfin!

On étudiera la question de la génétique plus tard, hein! :D

24 décembre 2007

The Night Before Christmas

Calvin_writing_to_Santa

(je m'excuse, mais la traduction est de moi: j'aime beaucoup le texte, mais je me suis rendue compte que tout le monde ne parle pas anglais, alors j'ai traduis un peu à la va-vite...!)

THE NIGHT BEFORE CHRISTMAS


'Twas the night before Christmas, when all through the house
C'était la veille de Noël, et partout dans la maison

Not a creature was stirring, not even a mouse;

Rien ne bougeait, pas même une souris;

The stockings were hung by the chimney with care,

On avait accroché avec soin les chaussettes à la cheminée,

In hopes that St. Nicholas soon would be there;

En espérant que Saint Nicolas serait bientôt là;

The children were nestled all snug in their beds,

Les enfants étaient confortablement installés dans leur lit,

While visions of sugar-plums danced in their heads;

En rêvant de bonbons et autres sucreries;

And mamma in her 'kerchief, and I in my cap,

Et maman dans sa couverture, et moi avec mon bonnet,

Had just settled down for a long winter's nap,

Nous allions  faire une longue sieste hivernale

When out on the lawn there arose such a clatter,

Quand soudain dehors dans le jardin retentit un tel vacarme,

I sprang from the bed to see what was the matter.

Je sautais hors du lit pour voir quelle en était la cause.

Away to the window I flew like a flash,

J’étais en un clin d’oeil à la fenêtre,

Tore open the shutters and threw up the sash.

Je remontais la vitre et j’ouvrais les volets.

The moon on the breast of the new-fallen snow

En bas, la lumière de la  lune se reflétait dans la nouvelle neige

Gave the lustre of mid-day to objects below,

Et éclairait les  objets comme en plein jour,

When, what to my wondering eyes should appear,

Et que vois-je apparaître devant mes yeux ébahis,

But a miniature sleigh, and eight tiny reindeer,

Un traineau miniature, et huit rennes minuscules,

With a little old driver, so lively and quick,

Conduits par un petit vieillard, vif et rapide,

I knew in a moment it must be St. Nick.

Je sus en un instant que c’était St Nick.

More rapid than eagles his coursers they came,

Plus rapides que des aigles, ses coursiers arrivèrent,

And he whistled, and shouted, and called them by name;

Et il sifflait, et criait, et les appelait chacun par leur nom:

"Now, Dasher! now, Dancer! now, Prancer and Vixen!

Allez, Tornade ! Allez, Danseur ! Allez, Furie et Fringuant!

On, Comet! on Cupid! on, Donder and Blitzen!

Allez, Comète! Allez, Cupidon! Allez, Éclair et Tonnerre!

To the top of the porch! to the top of the wall!

En haut du toit! En haut du mur !

Now dash away! dash away! dash away all!"

Et maintenant sauvons-nous! Sauvons-nous ! Sauvons-nous tous !

As dry leaves that before the wild hurricane fly,

Et comme des feuilles mortes qui volent avant l’arrivée de l’ouragan déchaîné,

When they meet with an obstacle, mount to the sky,

Quand ils rencontraient un obstacle, remontaient vers le ciel,

So up to the house-top the coursers they flew,

Les coursiers volaient jusqu’au-dessus des maisons,

With the sleigh full of toys, and St. Nicholas too.

Avec le traineau rempli de jouets, et Saint Nicolas aussi.

And then, in a twinkling, I heard on the roof

Et puis, dans un scintillement, j’entendis sur le toit

The prancing and pawing of each little hoof.

Chaque petit sabot caracoler et frapper.

As I drew in my hand, and was turning around,

Comme je refermais la fenêtre, et me retournais,

Down the chimney St. Nicholas came with a bound.

En un bond, Saint Nicolas était descendu par la cheminée.

He was dressed all in fur, from his head to his foot,

Il portait de la fourrure des pieds à la tête,

And his clothes were all tarnished with ashes and soot;

Et ses vêtements étaient tout tachés de cendres et de suie;

A bundle of toys he had flung on his back,

Un sac de jouets jeté sur son épaule,

And he looked like a peddler just opening his pack.

Et il ressemblait en tout point à un colporteur en ouvrant son sac.

His eyes -- how they twinkled! his dimples how merry!

Ses yeux – comme ils brillaient! Ses fossettes étaient si jolies !

His cheeks were like roses, his nose like a cherry!

Ses joues étaient comme des roses, et son nez comme une cerise!

His droll little mouth was drawn up like a bow,

Il avait une drôle de petite bouche toujours souriante,

And the beard of his chin was as white as the snow;

Et la barbe sur son menton était aussi blanche que la neige ;

The stump of a pipe he held tight in his teeth,

Il serrait bien fort entre ses dents une pipe,

And the smoke it encircled his head like a wreath;

Et la fumée entourait sa tête comme une couronne

He had a broad face and a little round belly,

Il avait un visage rond et un bon petit ventre,

That shook, when he laughed like a bowlful of jelly.

Qui, quand il riait, bougeait comme un bol de gelée.

He was chubby and plump, a right jolly old elf,

Il était potelé et dodu, l’image même du vieil elfe enjoué,

And I laughed when I saw him, in spite of myself;

Et, sans le vouloir, je ris en le voyant;

A wink of his eye and a twist of his head,

Il me fit un clin d’oeil et tourna la tête,

Soon gave me to know I had nothing to dread;

Me faisant comprendre que je n’avais rien à craindre;

He spoke not a word, but went straight to his work,

Il ne dit pas un mot, se mettant de suite au travail,

And filled all the stockings; then turned with a jerk,

Et remplit toutes les chaussettes; puis, se retournant d’un geste,

And laying his finger aside of his nose,

Et posant son doigt sur son nez,

And giving a nod, up the chimney he rose;

Et, hochant la tête, il remonta  la cheminée;

He sprang to his sleigh, to his team gave a whistle,

Il sauta sur son traineau, siffla ses coursiers,

And away they all flew like the down of a thistle.

Et ils volèrent au loin comme les fleurs d’un chardon.


But I heard him exclaim, ere he drove out of sight,

Mais je l’entendis s’exclamer, alors qu’il disparaissait,

"Happy Christmas to all, and to all a good-night."

“ Joyeux Noël à tous, et à tous une bonne nuit."

20 décembre 2007

L'irlande, le pays où...

  • on croit que c'est une île, mais on mange plus de viande que de poisson.

  • La « mode » a donné lieu à un nouveau vêtement: la skelt (ou la birt, mais ça fait moins classe), la ceinture qu'on utilise comme une jupe (mix de belt & skirt pour les tâches en anglais).

  • Les camions passent en plein centre-ville.

  • Les adultes n'utilisent pas de coton-tiges et ne mangent pas de compotes: ces articles ne se trouvent qu'au rayon bébé.

  • Les gens se trouvent trop gros mais mangent du « brown bread » (pain délicieux, mais costaud) avec du beurre et une banane en tranches.

  • Les gens trouvent que Tullamore-Limerick, c'est super loin, alors que ça fait maximum trois heures en voiture. Et dire que j'ai des amies qui étudient à Toulouse.

  • Les vieux vieillissent trois fois mieux que dans le reste du monde.

  • Tout le monde chante, même ceux qui savent pas.

  • Jim est le meilleur chauffeur de taxi du monde. Oui, c'est vrai.

  • J'ai jamais autant pris le taxi.

  • Je n'ai jamais autant regretté de ne pas savoir chanter.

  • Les élèves qui manquent les cours ne les rattrapent jamais.

  • avoir une classe entière relève du miracle tellement il y a toujours des élèves qui sont partis à un match on-ne-sait-où.

  • On peut conduire pendant deux ans sans permis, juste en ayant un petit L sur sa voiture.

  • Il n'y a pratiquement pas d'insectes.

  • Il y a définitivement beaucoup trop de crème dans les gateaux.

  • Faire du sport est vraiment plus important qu'apprendre à l'école.

  • Tout est deux fois plus cher qu'en France.

  • Les gens sont adorables.

  • En faisant de l'irish dancing, on se rend compte qu'il suffit juste de faire le plus de bruit possible.

  • En regardant encore un peu plus attentivement, on se rend compte qu'en fait, c'est plus compliqué que ça, l'irish dancing.

  • Je me suis rendue compte qu'enseigner, non.

  • Je me suis rendue compte que je veux passer du temps en Espagne. Aucun lien, fils unique.

  • La fourrure rose sur les sièges, apparemment, c'est « in ». Mais bon, ça ne concerne peut-être que Tullamore.

  • Les collants, à 5° dehors, c'est toujours « out » pour les filles. Quand leurs jambes seront bleues, elles réagiront peut-être.

  • Le maquillage se met à la truelle. D'ailleurs, le fond de teint se dit “foundation”. Ca veut tout dire!

8 décembre 2007

Je hais les 5ème années.

Enfin des nouvelles de la lointaine Irlande...
D'abord, je vous fais part d'une constatation personnelle: en Irlande, la pluie ne tombe pas verticalement. Ni tout à fait horizontalement. Elle tombe toujours, quoi qu'il arrive, sur vous. Où que soit votre parapluie, la pluie irlandaise n'en a cure: elle se débrouillera pour atteindre les parties exposées de votre corps, la figure, le cou, les mains. Et les pieds aussi.
Parce qu'il faut que je vous dise, la pluie irlandaise a un allié de taille: le vent, qui souffle presque 24h sur 24h. Ce salaud de vent qui, bien qu'il fasse relativement bon dehors, vous gèle jusqu'à l'os.

Sinon, ça va. :D

Bon, c'est vrai, jme plains, mais tout ne va  pas si mal. D'abord, en partant en Irlande, je ne m'attendais pas au soleil des Bahamas. Et puis, maintenant que j'ai déménagé dans ma nouvelle maison, je me sens tellement mieux que je peux affronter ces deux traîtres sans problème. Ou presque!
A l'école, ça va aussi. A part, comme vous l'aurez deviné, mes 5ème années, qui sont des grands Calvin en puissance. Sauf que je ne vais pas les laisser faire! John, Ted, Gary, vous allez souffrir. Les autres, vous allez juste travailler. ^^

Sinon, de mes petits voyages aux quatre coins du pays... Cork, c'est joli, même sous la pluie! La ville est très jolie, très colorée, et il y a deux trois églises à voir, du genre the Shandon, et St Finn's Bar. Apparemment la prison est à voir aussi, mais on n'a pas eu le temps. Y a deux trois pubs à faire aussi...! ;-)2007_11___Cork__27_


Pas grand chose de plus à dire, la ville n'est pas non plus très grande, et en se baladant au hasard des rues on en profite déjà pas mal! Sauf s'il pleut des cordes, évidemment!

Sinon, j'ai fait mon Christmas shopping à Dublin ce week end, et ma foi, ça n'a pas été trop compliqué... mais j'espère que ça plaira quand même!

Voilà deux trois nouvelles, en espérant que tout le monde n'a pas déserté le blog!

5 décembre 2007

Toujours la flemme d'utiliser un clavier

100_2586

Je vous aime tous !

26 novembre 2007

Un peu de vie...

...sur ce blog ne nuira à personne, Amaia a raison.

Et comme j'ai une flemme intersidérale (et pourtant j'ai des idées d'article, mais quand je parle de flemme de titan, c'est une flemme de titan), je poste des photos du Loulou.

100_2483 100_2544 DSC01635

N'est-ce pas qu'il fait les plus beaux sourires du monde ?

Et sinon, une petite étude faciale :

DSC01560  DSC01558
Pas de tétine        Tétine
(photos prises à deux minutes d'intervalle)

La différence est flagrante.

23 novembre 2007

Oups...

Par Amaia

Je m'aperçois avec horreur que je néglige ce blog à un point pas possible! Et moi qui croyait naïvement que partir en Irlande serait une bonne occasion de booster l'audience! :s

Pour tout vous avouer, mes élèves ne me prennent pas tant de temps que ça. Bien au contraire, je ne leur consacre que le minimum!

Mais le week end dernier j'étais à Cork, ce week end je pars à Londres, et le week end prochain je déménage (et oui, un bouletman premier cru dans ma maison pourtant si parfaite!)... Ma vie est donc un peu occupée...

Mais promis, je viendrai vous raconter les merveilles entraperçues quand mes parents sont arrivés (Galway, Cork, Cobh, Kilkenny), la visite un chouia plus approfondie de Cork avec les assistantes, et ma fabuleuse soirée à Londres (ce soir, en fait..)!

Patience!

Ne désertez pas... :s

30 octobre 2007

Mode Touriste *ON*

Alors... Par quoi commencer? Je ne suis en Irlande que depuis un mois, mais j'ai déjà eu l'occasion d'aller visiter quelques petites choses...^^
Commençons par Dublin, c'est quand même là où vous êtes le plus susceptible d'aller si vous venez en Irlande.
D'abord, il faut dire que Dublin n'est pas une grande capitale comme Londres ou Paris. En même temps, vu la taille de leur pays, faut pas trop en demander... Le centre-ville est donc facilement faisable à pied, sans être trop fatigué (et vous connaissez ma flemmardise naturelle!).
Je n'ai finalement vu qu'une toute petite partie de Dublin, vu qu'à chaque fois que j'y suis allée, j'y étais pour un temps très court (une journée / et les trois jours de formation, mais justement, y avait la formation) (et le soir, y a mieux à faire que les musées!^^), et je suis restée globalement dans les mêmes quartiers: Trinity College, Temple Bar, et O'Connell St.  Les plus touristiques....

Trinity_CollegeBon alors, Trinity, c'est l'une des deux universités de Dublin, et la plus réputée, car je crois que c'est la plus vieille des deux. Il y a dans Trinity le Book of Kells, ce qui suffit à la faire connaître par tous les érudits du monde... Qu'est ce que le Book of Kells? Tout simplement un des plus beaux manuscrits enluminés du monde, qui date du 7ème siècle (début de la rédaction)... 680 pages en parchemins enluminés, moi, je trouve ça fort! Allez ici , pour en savoir plus. Et après la pièce réservée au Book of Kells (et autres ouvrages pas laids non plus), il y a ce qu'ils appellent "the Long Room" de Trinity College... et ça vaut le coup d'oeil, croyez-moi! C'est une bibliothèque qui ferait rêver n'importe qui, voyez plutôt:

LibrarylongroomMoi, j'trouve ça beau. Et pour ta gouverne, Maritxu, toutes mes copines m'ont dit que c'était aussi leur rêve, la bibliothèque de la Belle et la Bête (la ressemblance est frappante!;-), alors, bon, je veux bien admettre (à contre-coeur, cela dit) que tu m'aies influencée, mais que ton influence s'étale à toutes mes copines, excuse-moi, mais j'en doute!^^

Na.
Imaginez-vous qu'on monte un escalier après avoir vu un bouquin super vieux et super joli, mais bon, qui reste un bouquin super vieux et super joli, et vous tournez à droite, et là, ça vous saute à la figure. Littéralement. Je crois que mon coeur a manqué un battement tellement c'est beau.


Sinon, à Dublin, y a le quartier de Temple Bar, qui comme son nom l'indique (bien qu'aucun rapport dans l'étymologie) est le quartier des pubs, bars et autres restaurants. En gros, le soir, ne cherchez même pas où vous voulez aller, allez à Temple Bar et baladez-vous, vous trouverez bien quelque chose à faire! Pas de précisions à donner, on a été très reçus dans tous les pubs où on est allés! Malgré la présence d'un boulet, parfois... mais bon.

Dublin_Temple_Bar_9


oconnellbridgeEt O'Connell St., c'est la rue qu'on compare peu avantageusement à nos Champs-Elysées... Je trouve ça stupide, parce que ces rues n'ont rien à voir l'une avec l'autre. O'Connell est simplement la grosse rue de Dublin, passante, et commerçante. Elle a la particularité de donner sur le O'Connell Bridge, qui est le seul pont (en Europe, du moins) à être plus large que long. On peut le traverser sans même s'apercevoir qu'on a passé la Liffey! (rivière de Dublin)
Il y a au bout de la rue une grande pointe en... euh... acier? qui s'élève vers le ciel... On s'est demandé avec ma copine de voyage si c'était un truc pour faire un cadran solaire, ou quoi, mais en fait non, pas du tout. Il s'avère qu'avant ce "truc", il y avait là une statue de l'amiral Nelson (dominance britannique oblige) que l'armée rebelle a fait péter, en réalisant l'exploit de ne casser aucune des fenêtres autour. Cependant, il a fallu que l'armée anglaise enlève le socle, qui lui était toujours là, et eux ont tout cassé autour... Ca fait encore rire les Irlandais! Quand à l'aspect utile ou esthétique de cette grande pointe (plus haute que tous les bâtiments autour), on n'a toujours pas trouvé. :s
Sinon, à Dublin (et dans le reste de l'Irlande, mais pas à Tullamore, sinon, c'est pas drôle!), il y a... Penney's!^^ Le magasin de fringues pas chères. Vraiment! J'ai acheté un pantalon pour 6€ là bas! Bon, j'avoue, ce n'est probablement pas un pantalon que je garderai toute ma vie, mais bon, quand même, c'est pas trop pourri, et c'est assez joli!


Et enfin, à Dublin, il y a aussi... The Guinness Storehouse! ^^ Alors, l'entrée est chère (14€, quand même), mais la visite est vraiment intéressante, et rien que pour aller au Gravity Bar qui se trouve tout en haut du musée, où on a une vue superbe sur tout Dublin, et où accessoirement on vous offre une pinte de Guinness si vous avez l'âge d'en boire (à 14€, c'est le moins qu'ils puissent faire!), ça vaut quand même le coup! Et si vous vous sentez perdus par l'accent irlandais, essayez le français, il y a beaucoup de français employés là-bas! Pourquoi? Mystère et boule de gomme, mais y a concentration de francophones, c'est sûr...


Voilà, pour l'instant, ce que j'ai fait à Dublin! Donc, ça reste très touristique, mais bon, faut bien commencer par là avant d'aller dans les petits coins que personne connaît... non?

Et mes parents arrivent aujourd'hui en voiture (louée, ils ont pris l'avion), donc on ira se balader vers Galway et Cork, je vous dirai ce qu'il en est...
Désolée, c'est long, mais j'ai mis des photos... ^^!

26 octobre 2007

Déjà un mois...

Déjà un mois que je suis là... Le temps passe vite, inutile de vous le dire!

Tant de choses à faire, et pourtant, j'ai l'impression de ne jamais travailler. Le boulot d'une assistante, en tout cas dans mon école, c'est pas les douze travaux d'Hercule, loin de là. (d'ailleurs, pour tous ceux qui comme moi ne se rappellent jamais des douze travaux d'Hercule, cliquez ici, ce sera toujours ça de fait!) Je commence à peine à pouvoir proposer des activités, en fonction du niveau des élèves, au lieu de juste leur faire répéter des phrases qu'ils apprendront par coeur sans vraiment en comprendre le sens.

Les premières années (11 ans) sont assez gentils dans l'ensemble. Remuants, bavards, des petits garçons, quoi! Mais le plus souvent très enthousiastes: le moindre mot en français les ravit, que ce soit le nom d'un pays, une couleur, quel âge as-tu, ou de savoir leur nom en français (pas facile pour les prénoms purement irlandais... :s Les Oisin et autres Aoife!). Donc globalement, je m'amuse bien avec eux, ils sont marrants. En plus, je crois que le fait que je sois là en a motivé beaucoup à choisir le français...

Les deuxièmes années (faites le compte vous-même pour leur âge) sont toujours relativement motivés, même si on voit déjà les élèves qui n'aiment pas les langues... et qui regrettent peut-être l'espagnol. En effet, au début de la première année, ils ont français et espagnol (enfin, ça, c'est dans mon école, ça peut très bien être français-allemand, espagnol-italien, etc) pendant un mois, et à la fin, ils décident quelle langue ils veulent étudier. Je trouve ça un peu court, mais en même temps, en France on nous demande de faire un choix sans rien connaître des deux langues. Enfin, à ceux qui regrettent l'espagnol, je leur explique gentiment les merveilles du subjonctif, auxquelles ils ont échappé. Je n'en rajoute pas sur les merveilles de la phrase "à chaque règle son exception" propre à la grammaire française...

Les troisièmes années (Junior Certificate) sont gentils, mais ils ont un examen à la fin de l'année. Obligée donc de faire des choses un peu particulières avec eux, du genre écrire une carte postale, ou ce genre de truc pas très intéressant. Ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont, et parfois, c'est pas terrible... :s

Les quatrième années, ou TYs (Transition Year), c'est un peu particulier. Comme l'indique le nom de la classe, c'est une année de transition, que tous les élèves ne sont pas obligés de faire; ils peuvent en effet passer directement en cinquième année, ou faire une 4ème année. Durant cette TY, ils doivent faire un stage de quelques mois, et n'ont aucun examen à passer (puisque tout le monde ne la fait pas, c'est normal). Mais du coup, ils ne sont pas motivés, mais alors, pas du tout... Alors pour eux, il va falloir passer par le stade jeux, films, musique... sinon, ils ne feront rien en français cette année. Et chacun sait combien il est facile de perdre ce qu'on a appris, en un an!

Les cinquième années... la moitié est super chiante, les autres sont gentils. Bon, c'est vrai que ce qu'on leur demande en fin d'année, ça craint du boudin, comme dirait Claire. Ecrire une carte postale (ils ont déjà fait ça en 3ème année), écrire un extrait de journal intime (dans un école de mecs, c'est hyper courant, les types qui tiennent à ressembler à Bridget Jones), et écrire une lettre formelle (ce qui va probablement leur servir toute leur vie, mais là, ils s'en rendent pas bien compte). Donc voilà, il s'emmerdent un peu, les 5ème années. Et moi aussi, du coup.

Et les sixièmes années (Leaving Certificate) ont un examen très important à la fin de l'année (leur bac, quoi). Chaque matière leur permet de rapporter des points, et c'est le nombre de points qu'ils auront au final qui leur permettra d'intégrer l'université de leur choix - ou pas. Ils ont un écrit, mais surtout un oral, qui peut grandement les aider dans leur quête de points. Et c'est là que j'interviens! Les faire parler, leur apprendre à ne pas réciter des phrases apprises par coeur parce qu'ils sont mauvais acteurs et ça se voit tout de suite, leur apprendre qu'en France on ne va à une "boum" que si on a 11 ans et qu'on vit dans les années 90, etc! Et là, j'me sens un peu plus utile que divertissante. Encore que le côté divertissante, ça me va aussi. ^^

Donc voilà, à peu près, ce que je fais ici... Mais, même au bout d'un mois, je me pose la question fatale: veux-je faire ça toute ma vie? Enseigner, vraiment? Pas que ça me rebute totalement, mais bon, ce n'est pas ce que j'ai envie de faire... Et là se pose le plus grand problème de tous les temps: qu'ai-je envie de faire de ma vie? A moins d'un coup de bol phénoménal, je ne serai jamais actrice, pas assez confiance en moi. Mais j'aime le cinéma, en parler, en discuter... Alors peut-être journaliste? Un des métiers les plus fermés de la stratosphère, pratique!
Tout ça pour dire que l'Irlande, c'est joli, c'est bien sympa pour un an (à moins d'y trouver l'amour de ma vie) (mais c'est mal barré, à tue-la-mort, les beaux garçons se comptent comme les cheveux sur le crâne de Yul Brynner), mais bon, mes interrogations sont toujours là...Je me doute bien qu'à 21 ans, j'ai encore le temps de voir venir, mais si je me bouge pas maintenant, je risque de m'engager à faire un métier qui ne me plait que moyennement. Et telle que je me connais, je ne me bougerai pas plus tard pour en changer, je suis une casanière, quand ça va bien je reste où je suis, quand ça va mal, je prends mon mal en patience...

Enfin! Pour finir sur une note plus décontrachtée, voici la grande nouvelle d'hier soir: je progresse en Irish dancing! Je commence à comprendre comment tout ça marche, et je pourrais même peut-être faire une démonstration en revenant!! Chouette, dirait Hedwige! (jeu de mot emprunté à CinéLive, lisez-le vite, il faut que je leur rende!)

23 octobre 2007

Mon bébé a des taches

Par Maritxu

 

 

A la naissance, Arthur avait une tache rose sur le front et une tache rouge sur l’œil droit. Je l’ai noté un peu sans faire attention, tellement j’étais fatiguée, et contente. Pour être tout à fait franche, j’ai beaucoup plus remarqué qu’il n’avait pas de sourcils ! Du coup, j’ai regardé l’endroit théorique des sourcils jusqu’à ce que j’y trouve un léger duvet, entièrement blond. J’étais rassurée, il avait des sourcils, dix doigts, des oreilles toutes marrantes parce que toutes repliées, et je me suis absorbée dans ma tétée de bienvenue.

arthur_018Quand j’ai intégré ma chambre, avec un bébé (presque) lavé dans son beau pyjama, j’ai revu ces taches rouges sur son œil et son front. Très très rouges. Je pensais naïvement que c’était dû au traumatisme de l’accouchement, et que ça allait partir très rapidement, comme les petits boutons blancs sur le nez. Et pourtant, intuitivement, je savais bien que ce n’était pas si normal que ça, la couleur était franchement rouge. Je remarque aussi une trace sous le nez et deux taches à l’arrière du crâne.

 

La première puéricultrice qui est passée m’a dit que c’était un angiome et que ce n’était pas grave.
Bon, c’est déjà ça, mais ça s’en va quand ? Pour avoir la réponse, il va falloir attendre la visite du pédiatre.
La pédiatre passe une heure après notre arrivée dans la chambre.
Je la laisse faire tous les examens nécessaires (et au passage, changer la couche pleine de méconium) avant de poser la question qui me brûle les lèvres.
Elle me dit que ce n’est pas grave, que ça arrive à beaucoup de bébés et que ça va partir au bout de quelques mois. Mois ? Hé oui, de plusieurs mois en fait, 3 ans environ.

Ben voilà. Comme dit l’autre, va falloir faire le deuil du bébé parfait. Objectivement, mon bébé est assez joli, mais il a des taches. Va falloir s’y faire.

Dans un moment de libre, je potasse son carnet de santé. J’ai un choc quand je remarque que la case « anomalie » au cours de l’examen clinique à la naissance est remplie : « Angiome plan sur le front, paupière droite crâne et cou ». Pourquoi est-ce mentionné comme anomalie si c’est fréquent ? Mon bébé n’est pas anormal ! Si ?

Une copine infirmière est passée à la maternité. Je lui demande quelle est la différence entre l’angiome de mon bébé et une tache de vin. Aucune. C’est une tache de vin. Mon bébé a une tache de vin. Mais ça ne s’en va pas une tache de vin ! Celle-là si ? Comment ils le savent ? Pourquoi celle-là et pas d’autres ??

Je me répète que ça n’est pas grave, qu’il va bien, mais je n’y peut rien, je focalise. Je sais bien que l’apparence ne compte pas, et que par ailleurs il est en excellente santé et que c’est ça qui est important. Je sais bien qu’il ne faut pas se laisser aller à la mode du tout beau tout parfait. Mon mari m’a même asséné la phrase qui tue : « Mais enfin, tu ne veux pas le prendre comme il est et pas comme tu aurais souhaité qu’il soit ? » Oh que ça fait mal ça, parce qu’il a raison. Mais rien à faire, je n’arrive pas à le trouver beau. Il est mignon, mais pas beau. Tout le monde m’avait dit que quoi qu’il arrive on trouve toujours son bébé magnifique. Ben pas moi.

Je dois être anormale. C’est grave docteur d’être objectif avec son propre bébé ?

Au moins, sa tache n’est pas en relief, c’est plat, c’est moins grave.

J’angoisse parce que je sais qu’à la maternité on ne dit pas tout. Que certaines mauvaises nouvelles s’annoncent à la première consultation chez le médecin, parce que le médecin traitant connaît mieux la maman que les gens de l’hôpital (quelle connerie, entre nous). C’est comme ça que notre mère a appris que Amaia, prématurée, avait été transférée dans un autre hôpital pour subir des examens cardiaques, sans qu’elle en soit informée. Et qu’elle avait une malformation cardiaque qu’il allait falloir opérer. Classe qu’on ne lui ai rien dit à l’hôpital. Alors quand on m’annonce qu’une tache rouge va s’en aller et que ce n’est pas grave, moi, je n’y crois qu’à moitié…

Quand je rentre de la maternité, je prends donc rendez-vous tout de suite chez le pédiatre: il est fixé la semaine suivante.
J’ai tenu trois jours avant d’aller chercher des informations sur internet. Grossière erreur de ma part. On ne devrait jamais aller sur internet jouer à l’apprenti docteur. Tous les sites sont formels : l’angiome plan est bien plus grave que l’angiome en relief.
Il peut être la marque de problèmes neurologiques.
Il s’accentue avec l’âge.
Il faut débuter au plus tôt un traitement au laser.
Je savais bien qu’il ne fallait pas que je regarde. J’ai pleuré sans m’arrêter pendant deux heures…

Quand arrive le rendez-vous tant attendu, je suis au bord des larmes en posant la question. Mon belge s’en rend compte et pose la main sur ma nuque pour me rassurer… Mais le pédiatre prend la chose très à la légère : « Ce n’est rien du tout, c’est très fréquent, il y a un bébé sur 10 qui présente ce genre de marque. D’ailleurs, ce n’est pas un angiome à proprement parler, c’est une aigrette, c’est souvent accompagné d’autres taches à l’arrière du crâne. (Oui, oui, il a ça aussi) Quoi, ils ne vous l’ont pas dit à l’hôpital que ce n’était pas grave ? »
Si, si, bien sûr qu’il me l’ont dit, mais comment avouer qu’il faut qu’on me le répète 20 fois avant que j’en soit sure ? Mais je suis maintenant apaisée, je commence à me persuader que ce n’est pas si grave et que je vais arriver à surmonter cette marque de naissance.

Suite à ça, je retourne sur internet (on ne se refait pas) chercher des informations sur cette fameuse aigrette. Déjà, entre nous, « aigrette du front », c’est beaucoup plus joli et beaucoup plus acceptable qu’ « angiome » ou pire, « tache de vin ». Et là, soulagement, je lis des choses tellement plus rassurantes ! Que c’est effectivement courant, que ça n’est pas grave, que ça s’en va au bout d’un an… Les photos que j’arrive à trouver (uniquement sur les forums au passage) montrent des bébés avec des taches semblables à la mienne, mais moins marquée. Donc moi, on m’a annoncé 3 ans, c’est normal parce qu’elle est un peu plus foncée que la norme. Je revis. Mon bébé n’aura pas de problèmes neurologiques finalement !

 

La question que je me pose, c’est pourquoi ils ont appelé ça « angiome plan » à l’hôpital si ça n’en est pas un ? Juste pour le plaisir de faire flipper les parents ? Si on avait appelé ça tout de suite « aigrette », ben j’aurais cherché ça sur internet et j’aurais pas flippé. Excusez-moi de savoir lire, hein.

arthur_166Et maintenant, bêtement, juste parce que mon bébé a une aigrette du front et pas un angiome plan, ben je trouve que c’est le plus beau bébé du monde.

Il a un mois et il fait des sourires aux anges que ses parents bêtifiants prennent pour eux.

Il est parfait mon bébé tout taché !

 

 

EDIT : La suite de ce billet, avec l'évolution de la tache en photos http://sortinghat.canalblog.com/archives/2009/08/31/index.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 octobre 2007

Le sport en Irlande

Par Amaia

J'ai assisté aujourd'hui à mon premier match de football en live.... sauf que c'était du football gaélique!

Quelle différence me direz-vous entre notre football à nous et ce football dit "gaélique"? La réponse est: immense. C'est à se demander pourquoi ils appellent ça football!

Bon, d'accord, le ballon est le même qu'au football. Il y a des buts tout pareil aussi.

Mais... (le "mais" est ici relativement important)

Il y a quinze joueurs dans chaque équipe - c'est le changement le plus mineur à mes yeux.

Les buts sont aussi dotés de poteaux très hauts comme au rugby.

Ils ont le droit de se tackler comme au rugby - entendez par là "de se projeter violemment les uns contre les autres en espérant faire tomber l'adversaire sans le tuer".

Ils ont le droit de dribbler, comme au basketball.

Ils ont donc, vous l'aurez compris, le droit de prendre la balle dans les mains. La majorité des joueurs portent d'ailleurs des gants, comme nos gardiens.

Les scores montent facilement à 10 - aujourd'hui, c'était 14 à 12. Les buts marqués entre les poteaux au dessus du but de foot comptent un point, et un but marqué dans le but de football compte trois points.

Donc, selon moi, le nom "football" s'applique difficilement à ce sport. Au mieux, on devrait appeler ça du "footketby". En tout cas, c'est impressionnant, ça va très vite, et c'est à mon sens réellement plus physique que notre pauvre petit football... Une sorte de sport mutant. Mais très intéressant, ma foi!La photo ci dessous est assez révélatrice de ce qui se passe sur le terrain...^^

dub_offaly

5 octobre 2007

La vie de tous les jours en Irlande...

Par Amaia (faut que je prenne l'habitude!)

... c'est tout à réapprendre!

- traverser la rue. Bein, oui, les Irlandais roulent à gauche, ces cons.
- faire les courses: s'habituer à de nouvelles marques, de nouveaux prix aussi (l'Irlande est tout de même plus chère que la France), et de nouveaux goûts...
- prendre rendez-vous chez le médecin par téléphone devient une aventure: comprendre, se faire comprendre, savoir où est le cabinet, etc.
- dans un pub, commander au bar, et pas attendre qu'on nous serve, comme en France.
- ne pas non plus être surpris si on rentre dans un pub à 16h: y aura personne. La dernière fois, j'ai cru que c'était fermé!
- s'habituer aux heures de cours à l'école: des 08h55, 11h15, 14h25... Et en plus, ils ont des horaires différents le mercredi! (mais ça, c'est probablement spécifique à mon école).
- se réperer dans des rues sans noms, des maisons sans numéros. Quand j'ai demandé où était le cabinet du docteur, on m'a donné le nom de la rue (inutile sans un plan), et on m'a dit que c'était la maison aux volets rouges. Et quand y a des panneaux, sont tellement cachés par la végétation...
- boire du thé tout le temps. Ou presque. Ca, ça va, je me suis bien habituée.
- ne jamais oublier son parapluie - et s'acheter des chaussures fermées. Le ciel bleu d'Irlande est un traître en puissance.
- dire à chaque fois qu'on parle à quelqu'un de nouveau: "I'm French! Take it slow!"
- savoir qu'au lieu de faire du 39 en godasses, je fais du 6. J'me sens jeune d'un coup, là.
- dans leurs manuels de français, à l'école, on leur apprend à prononcer le français avec l'accent anglais. Ils n'ont pas de phonétique, et du coup, "fantastique" devient "fawntahsteek".
- Tullamore, c'est Kékéland. Il y a plus de voitures tunées au kilomètre carré que de poils au centimètre sur le torse de Sean Connery. C'est dire si on rigole, des fois!

Voilà mes premières nouvelles irlandaises... Je ne suis là que depuis deux semaines, mais je suis déjà très occupée! Mais promis, de temps en temps, je vous raconterai...

28 septembre 2007

Avertissement : accouchement fleuve

Par Maritxu

Alors…

Commençons par le commencement…

Ca démarre sur les chapeaux de roues

J’ai déjà dit qu’Amaia était venue passer quelques jours avec moi, pour m’aider dans mes derniers jours de grossesse, et profiter un peu de mes BD avant de s’exiler en Irlande-verte-et-fleurie. On avait évidemment le secret espoir que le monstre pointerai le bout de son nez au cours de son séjour, tout en sachant pertinemment que, avec tout l’esprit de contradiction qui caractérise son père, il allait attendre qu’elle soit partie. Ca n’a pas raté, il n’a pas fait mentir ses gènes.
Dès qu’Amaia a quitté l’appartement, les premières contractions sont arrivées, et je vous ai écrit le petit mot du 13 septembre ici. Donc, des contractions assez fortes et très rapprochées.
Après un bain et des Spasfons, on arrive à la maternité vers une heure de l’après-midi. Depuis 10 heures du matin, j’ai des contractions régulières toutes les 5 minutes, mais je ne me suis pas pressée, je sais qu’un premier accouchement est souvent long. Je n’imaginais pas à quel point le mien allait l’être…

On m’installe dans une salle d’examen, et la sage-femme constate que je suis effectivement ouverte à deux doigts, ce qui confirme que le travail a commencé. Le col est néanmoins toujours tonique. Elle me met sous monitoring pendant une demi-heure ( qui se transformera en une heure, mais bon), pour vérifier que les contractions sont bien régulières. Elles le sont ! Cool ! Je ne me suis pas affolée pour rien, ce n’est pas un faux travail. Je suis super fière de moi, à ne pas avoir appelé mon chéri pour rien, on est partis à la maternité exactement quand il fallait dixit la sage-femme. Je suis vraiment trop forte.

Comme je n’en suis qu’à deux doigts, elle nous dit d’aller nous balader pendant une heure, le temps d’amollir mon col et de passer à la vitesse supérieure.

On se retrouve donc à la cafétéria, j’ai pas trop faim, mais j’en profite pour grignoter un peu : je sais qu’en salle de travail ce sera interdit. D’ailleurs, petit truc pour celles qui n’ont jamais accouché : vous vous demandez sûrement - comme je l’ai fait - pourquoi on conseille un brumisateur en salle de travail. Bon, ok, on doit avoir mal, on doit être fatiguée, mais j’ai toujours mal compris pourquoi j’aurai besoin d’eau en fines gouttelettes sur la goule. Ben, en fait, en travail, on n’a pas le droit de boire. Rien, nada, que pouic. C’est en prévision d’une éventuelle anesthésie générale. Donc le brumisateur, c’est pas pour le front, c’est pour la soif. Pour humidifier la bouche, c’est la seule source d’eau à laquelle on aura droit pendant le travail. Voilà, c’est une chose qu’on oublie fréquemment de dire aux futures accouchées, et le découvrir au dernier moment, ben c’est pas cool. Heureusement, j’étais équipée, rassurez-vous.

J’ai mal. Mais c’est gérable. Je m’étire, je m’accroupis sur les bancs, les gens me regardent bizarrement… C’est rigolo ! Hé oui, on est dans une maternité ici : j’accouche moi ! On appelle nos parents, ils voulaient être prévenus au début du travail pour avoir le temps de s’organiser : ils habitent tous les deux à 3 heures de route, mais les grands-mères ne rateraient le premier jour de bébé pour rien au monde !

Et ça stagne

Quand on revient en salle d’examen une heure plus tard, elles me font passer directement en salle de pré-travail, dans la partie obstétrique de la maternité. Je suis toute excitée : ça y est, je vais avoir mon bébé, les choses avancent ! On me remet sous monitoring, mais personne ne vient m’examiner. Zut, j’aurais bien aimé savoir quel effet avait eu notre heure de marche autour de la maternité. Au bout d’une heure, je suis toujours enchaînée à mes câbles et toujours personne. Les contractions ne se sont pas calmées du tout et je commence à trouver la position franchement inconfortable. Chéri va aux nouvelles. En fait, personne n’est venu parce que comme je n’ai pas droit à la péridurale, il n’y a pas lieu de contrôler tout le temps : il faut laisser le travail se faire quoi. (pour savoir en détail pourquoi je n’ai pas le droit à la péridurale, c’est par ici, mais en résumé, j’ai fait une phlébite à 16 ans et du coup j’ai des piqûres d’anticoagulant tous les jours, et le produit de la péridurale est pas compatible avec mes piqûres) Mais j’ai envie de savoir où j’en suis, alors j’ai droit à un contrôle.

Deux doigts larges. Col tonique.

Super. Je suis passée de deux doigts à deux doigts larges. Trop hyper super. Je suis dégoûtée. Ca fait deux heures que je douille et il n’y a presque pas eu d’évolution ! Mais bon, au moins je suis délivrée du monitoring. C’est déjà ça. Pendant les deux prochaines heures, je marche, je bouge, je fais des allers et retours de bassin sur le ballon, bref, j’applique à la lettre tout ce qui est écrit dans le bouquin « j’accouche-facile » (non, j’rigole, il existe pas, mais si je l’ai raté, prévenez-moi, ça m’intéresse). On me pose une perfusion sur le bras gauche. J’ai déjà horreur des prises de sang, mais j’avais gardé un très mauvais souvenir de ma dernière perf’, il y a pourtant 12 ans de ça. Ben l’élève sage-femme a été formidable : je n’ai rien senti. Je douillais déjà sévère, mais elle me dit qu’elle préfère la poser maintenant parce que après, ça va être pire, et elle ne sait pas si elle pourra la poser entre deux contractions. Ca promet !

On me remet sous monitoring. Chéri et moi on essaie de passer les contractions avec l’haptonomie. Le résultat est pas mal, mais il faut que je me concentre vachement pour arriver à faire « passer » ma douleur. Dès que je me déconcentre, c’est foutu, je dérouille. Mon belge demande une pause pipi. Durant les 10 minutes où il m’abandonne, je perds les eaux. C’est vraiment marrant comme sensation, c’est vrai que c’est impossible à confondre avec autre chose. Crever la poche des eaux est vraiment une expression super bien choisie, puisque c’est exactement l’impression que j’ai eue : limite j’ai entendu le pop de rupture de la poche ! Et j’ai inondé le lit, évidemment ! Je n’osais pas bouger, et coup de bol, la sage femme est venue juste à ce moment là pour m’ausculter. Elle change les draps du lit et me regarde le col. Le verdict ? Je vous le donne en mille : deux doigts larges, col tonique.

J’aurais assassiné quelqu’un. Je me maudis d’être aussi stressée, je pensais avoir fait preuve de détachement pendant cette grossesse, avoir réussi à gérer mon stress, et être détendue. Ben non, mon naturel revient au galop : je suis une boule de nerfs. Et la boule de nerfs, par définition, est pleine de nerfs, donc plus réceptive à la douleur.

La sage-femme me dit que maintenant que la poche des eaux est rompue le travail va s’accélérer, mais être un peu plus douloureux. Super. Quoi, j’ai déjà dit super ? Coup de chance dans tout ça : la tête du bébé est « fixée », c’est à dire qu’elle obstrue bien le col. Donc il n’y a pas de risque que le cordon ou des membres sortent avant l’accouchement proprement dit et je peux me balader debout. Sinon, j’aurai été vissée au lit, ça aurait été trop du ballon.

Ca devient insupportable

Vers 10 heures du soir, je commence à accuser le choc, et à ne plus savoir comment gérer mes contractions. Chéri est formidable, il tente de me concentrer pour que je puisse faire de l’haptonomie, mais ça commence à faire trop mal pour que j’en sois capable, et je rate quasiment une contraction sur deux. L’infirmière me passe une perfusion de morphine pour tenter d’apaiser la douleur.

Ca n’a rien fait. Mais alors rien du tout, je n’ai pas vu la différence.

A minuit je suis à trois doigts, avec un col toujours tonique. Il paraît que tant que le col est tonique, le travail n’avancera pas. Génial. Et qu’est ce qu’on fait pour rendre un col mou ? Pas de recette magique : il faut attendre que ça se fasse.

Bon, la suite est sensiblement répétitive : toutes les deux heures environ une sage-femme venait constater que ça n’avançait qu’à pas de fourmi et moi je commençais à ne plus savoir comment je m’appelais, et à devenir une boule de douleur. Chéri me regardait désespéré avoir de plus en plus mal à chaque contraction, et ne pouvait rien faire. Ha oui, parce que pour couronner le tout, j’ai oublié de vous dire que mes contractions étaient centrées sur les reins, dans le dos. J’ai su après coup que c’est la façon la plus douloureuse de ressentir les contractions. Evidemment.

Toute l’équipe soignante me fait des malheureux sourires quand je passe dans les couloirs en essayant de faire descendre ce p**ain de bébé, et là je me rends compte que je hurle dès que je suis dans l’intimité de ma chambre de pré-travail. Ils doivent forcément m’entendre. Arg, les pauvres, j’ai honte. Heureusement, je ne pleure pas. Non, en fait, je ne peux plus pleurer, je n’ai plus assez d’eau dans le corps pour ça…

Ca fait 18 heures que je suis là et je n’ai toujours pas intégré une salle de travail. La loose. L’enfer. Achevez-moi !

Le nirvana existe et il s’appelle péridurale

Vers 4 heures du matin, la sage-femme me prend en pitié et décide de m’installer la pompe à morphine à laquelle j’ai droit alors que je suis toujours à trois centimètres.

Elle m’installe en salle de travail (enfin !) et appelle l’anesthésiste, qui me sort la phrase qui tue : « et encore, je ne peux pas vous promettre que ça va avoir un quelconque effet sur votre douleur ». Là je craque et je pleure (sans larmes) que c’est pas possible, qu’il faut qu’ils fassent quelque chose, que j’ai trop mal, etc.

Le gars me regarde deux minutes puis il me demande à quelle heure j’ai fait mon injection de Lovenox. Je réponds 9 heures du matin, la veille. Il sort et revient un quart d’heure plus tard : « j’ai appelé le chef anesthésiste et votre douleur est supérieure au risque de la péridurale. Vous avez trop mal, ça dure depuis trop longtemps, on vous la pose. » Je l’aurais embrassé. J’aurai accepté qu’il m’assomme pour que je n’aie plus mal de toutes façons. J’étais à un stade où une césarienne aurait été une bonne nouvelle, alors la péridurale, c’est la panacée !

Je m’installe sur le bord de la table, il fait la piqûre anesthésiante et, évidemment, j’ai une méga contraction pendant qu’il ne faut absolument pas bouger. Et quand on sait que l’aiguille fait 12 centimètres et qu’elle passe pas loin de moelle épinière, ben on ne bouge pas. Par contre, la main de chéri a dû perdre quelques millimètres de diamètre là où je l’ai serrée. Dix minutes après – soit encore deux contractions bonus – le machin commence à faire effet. C’est le bonheur. Au bout de 20 minutes, la péridurale fonctionne à pleine puissance, et je ne sens plus rien du tout. C’est décidé, je vais élever un monument au type qui a inventé ce truc, c’est merveilleux, c’est miraculeux. On passe de l’enfer le plus profond au paradis le plus rose. Le calvaire est fini ! D’ailleurs, juste après la pose de la péridurale-miracle, mon col est devenu mou, et je suis passée à 5 centimètres. Merci petit Jésus.

Comme bébé a le dos à droite et que l’accouchement est plus facile quand le dos est à gauche, la sage-femme me met dans une position bizarre pour faciliter le retournement du bébé. J’y resterai pendant 4 heures encore. On essaie de dormir un peu, mais tous les quarts d’heure on est réveillés par quelqu’un de l’équipe soignante qui vient prendre de mes nouvelles. Ils sont tellement gentils qu’on n’ose pas les rembarrer. On sent qu’ils sont soulagés pour moi. J’ai fait vraiment tant de bruit que ça ?

Chéri sort de la salle vers 7h30 juste après un check qui me donne à 8 centimètres (c’est pour bientôt !) pour prévenir nos parents que ça ne s’est toujours pas fait, mais qu’il n’y a pas de problème. Oui, ils attendaient l’annonce de la naissance par texto, et ne voyant rien venir, on se doutait bien qu’ils se demanderaient ce qui se passait. A 8h, quand il rentre, la sage-femme me re-check : et là, branle-bas le combat, elle annonce qu’on va pouvoir y aller.

La naissance, enfin !

En un temps record, la salle est pleine de monde. Elle me demande de pousser, respirer-bloquer, comme dans les films, c’est rigolo. Apparemment, je fais du super boulot. Comme je m’y attendais, elle me fait respirer par tranches de 20 secondes. Alors après la première poussée, je lui dis que je peux pousser vachement plus longtemps que ça, que j’ai une assez grande autonomie en apnée. Elle me dit ok, et effectivement, à la suivante, elle me fait pousser vachement plus longtemps en continu. Du coup, moi, ça me fatigue moins et les poussées sont plus efficaces. Après seulement 3 poussées, elle me prend la main et me la met entre les jambes « tenez, touchez ! » C’est tout mou et tout doux. Ca forme une excroissance entre mes jambes. C’est la tête de mon bébé !!

Deux contractions plus tard, elle me demande si je veux le sortir moi-même : bien sûr que je veux ! J’ai tellement imaginé ce moment ! En fait, je l’ai tellement rêvé qu’il a fallu que je demande quelques jours après à mon belge si je l’avais réellement sorti. Il est tout beau, tout fini, avec encore des plaques de vernix sur le corps. Il a les yeux ouverts. J’ai vaguement vu que c’était un garçon, mais je ne ressens pas le besoin de vérifier s’il a tous ses doigts, comme avait bizarrement fait ma mère à ma naissance. Je compte quand même, au cas où. Ce qui me frappe, c’est qu’il n’a pas de sourcils. Je trouve ça rigolo. En fait, il en a, mais tellement blonds qu’ils ne se voient pas. D’ailleurs, ce bébé a beaucoup de cheveux je trouve. Je m’étais tellement attendue à ce qu’il soit chauve connaissant ses deux parents ! Il a une houppette c’est marrant. Un vrai demi-belge quoi : il fait déjà Tintin ! Il a une petite rougeur sur l’œil et le front : je mets ça sur le compte du traumatisme de l’accouchement et remets ça à plus tard.

Je réalise soudain que la salle d’accouchement est pleine de monde : toute l’équipe est là, même ceux qui devaient terminer leur service à 8h. Arthur est né à 8h24 et certains sont restés pour voir la bouille qu’il aurait. Ca me fait vraiment plaisir.

arthur_005On me le prend pour le peser et le mesurer. Son papa coupe le cordon. Il me dira après s’y être repris à deux fois tellement leurs ciseaux sont pourris. Mais il comprend par la suite pourquoi ils sont aussi nazes : on nous les donne en souvenir. N’étant pas fétichiste, je me demande encore quoi en faire ; j’ai du mal à me résoudre à les jeter… Sinon, il pèse 3,830 kg pour 51 cm. Un beau bébé quoi, bien à terme.

On me le pose en peau à peau pour la tétée de bienvenue pendant les deux heures où je reste au bloc pour évacuer les restes de placenta et autres trucs dégueu et sanguinolents.

D’ailleurs, encore un truc qu’on ne nous dit pas avant d’être enceinte : quand on croit que tout est fini, que ça y est, bébé est là et qu’on aura plus mal, ben on se goure. Trois fois d’affilée, espacées d’un quart d’heure, alors que t’es tranquillement occupée à faire des papouilles à ton bébé, y a une sadique qui vient t’appuyer sur le ventre comme une dingue pour en faire sortir dieu sait quoi. Et ça fait vachement mal, puisque péridurale-miracle il n’y a plus (surtout qu’en prévision de l’expulsion, j’avais arrêté de me faire des shoots pour avoir le maximum de sensations).

Chéri est parti envoyer des textos à tout va. Mes parents sont déjà partis de Paris, en route vers Lille.

Dès que mon belge réintègre la salle de travail, on me monte dans une chambre avec bébé toujours en peau à peau.

Ca y est, je suis maman, et je ne réalise pas encore !

La suite plus tard…

21 septembre 2007

Je m'envole aujourd'hui pour Dublin...

Et je ne suis pas sûre de ne pas vouloir me faire passer pour Espagnole, aujourd'hui... :s

Pour voir pourquoi ma nationalité me pose un problème aujourd'hui - si vous ne le saviez pas déjà - cliquez ici.

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