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Nobody expects the Spanish inquisition
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17 juin 2006

De Bello Gallico

"Horum omnium fortissimi sunt Belgae"

Julius Caesar.

Bon, allez, je vous vois venir, vous vous demandez bien ce que ce charabia peut bien vouloir dire... "Comme je vous comprends"!!

Cette phrase a fait partie d'un controle de latin d'hypokhâgne, et ce fut le moment d'une prise de conscience qui, je crois, me restera en mémoire longtemps.

En effet, cette phrase est tirée de "La guerre des Gaules", de Jules César; jusque là, je suis d'accord, pas de quoi en faire un fromage. (d'ailleurs, si en toute occasion, vous pouviez éviter d'en faire un fromage, ça arrangerait mes narines)

Cependant, traduite, même maladroitement, cette phrase signifie que de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus forts... ou les plus braves, peu importe.

Ca ne vous rappelle rien?

Et si je vous dis que ça concerne les aventures d'un petit teigneux et d'un gros monstrueux....???

Genre eux:

De_tous_les_peuples_de_la_gaule

Et oui, cette phrase est le point de départ d'Astérix chez les Belges! Autant vous dire que j'ai bien rigolé, après l'avoir traduite... ^^ Un tout petit moment de bonheur dans ma traduction latine... si beau que j'ai écrit la phrase sur mon dico de latin!!

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14 avril 2006

Le Parfum, de Patrick Suskind

Voilà, comme je l'avais dit (mais qui s'en souvient?), je vous mets les premières pages de ce bouquin... qui vaut vraiment la peine!

Je préviens, c'est un début en fanfare; le livre s'appelle "Le Parfum", mais commence par son opposé: la puanteur, donc si vous vous sentez nauséeux, lisez-ça plus tard, ça pourrait vous être fatal.

Ironie du sort: notre "héros", Jean-Baptiste Grenouille n'a, lui, aucune odeur...

(et en lisant cet incipit, vous comprendrez sans doute mieux pourquoi je tremble quand j'entend parler d'une adpatation cinématographique... comment représenter des odeurs?)

Au XVIIIème siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. C'est son histoire qu'il s'agit de raconter ici. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille et si son nom, à la différence d'autres scélérats de génie comme par exemple Sade, Saint-Just, Fouché, Bonaparte, etc., est aujourd'hui tombé dans l'oubli, ce n'est assurément pas que Grenouille fût moins bouffi d'orgueil, moins ennemi de l'humanité, moins immoral, en un mot moins impie que ces malfaisants plus illustres, mais c'est ce que son génie et que son unique ambition se bornèrent à un domaine qui ne laisse point de trace dans l'histoire: au royaume évanescent des odeurs.

A l'époque dont nous parlons, il régnait dans les villes une puanteur à peine imaginable pour les modernes que nous sommes. Les rues puaient le fumier, les arrière-cours puaient l'urine, les cages d'escalier puaient le bois moisi et la crotte de rat, les cuisines le chou pourri et la graisse de mouton; les pièces d'habitation mal aérées puaient la poussière renfermée, les chambres à coucher puaient les draps graisseux, les courte-pointes moites, et le remugle âcre des pots de chambre. Les cheminées crachaient une puanteur de soufre, les tanneries la puanteur de leurs bains corrosifs, et les abattoirs la puanteur du sang caillé. Les gens puaient la sueur et les vêtement non lavés; leurs bouches puaient les dents gâtées, leurs estomacs puaient le jus d'oignons, et leurs corps, dès qu'ils n'étaient plus tout jeunes, puaient le vieux fromage et le lait aigre et les tumeurs éruptives. Les rivières puaient, les places puaient, les églises puaient, cela puait sous les ponts et dans les palais. Le paysan puait comme le prêtre, le compagnon tout comme l'épouse de son maître artisan, la noblesse puait du haut jusqu'en bas, et le roi lui-même puait, il puait comme un fauve, et la reine comme une vieille chèvre, été comme hiver. Car en ce XVIIIème siècle, l'activité délétère des bactéries ne rencontrait encore aucune limite, aussi n'y avait-il aucune activité humaine, qu'elle fût constructive ou destructive, aucune manifestation de la vie en germe ou bien à son déclin, qui ne fût accompagnée de puanteur.

Et c'est naturellement à Paris que la puanteur était la plus grande, car Paris était la plus grande ville de France. Et au sein de la capitale, il était un endroit où la puanteur règnait de façon particulièrement infernale, entre la rue aux Fers et la rue de la Ferronerie, c'était le cimetière des Innocents. Pendant huit cents ans on y avait jour après jour charroyé les cadavres par douzaines et on les y avait déversés dans de longues fosses, pendant huit cents ans on avait rempli par couches successives charniers et ossuaires. Ce n'est que plus tard, à la veille de la Révolution, quand certaines de ces fosses communes se furent dangereusement effondrées et que la puanteur de ce cimetière débordant déclencha chez les riverains non plus de simples protestations, mais de véritables émeutes, qu'on finit par le fermer et par l'éventrer, et qu'on pelleta des millions d'ossements et de crânes en direction des catacombes de Montmartre, et qu'on édifia sur les lieux une place de marché.

Or c'est là, à l'endroit le plus puant de tout le royaume, que vit le jour, le 17 juillet 1738, Jean-Baptiste Grenouille...

A vous de découvrir la suite!

13 février 2006

Michel Eyquem de Montaigne...

... sous son meilleur jour!

J'ai retrouvé une petite photo qui m'a, somme toute, bien fait rigoler!

Je la replace dans son contexte, avant de vous la montrer... J'étais en train de réviser joyeusement des textes littéraires dans mon Lagarde et Michard préféré, en l'occurrence le 16ème, sans doute à l'occasion du bac anticipé (à moins que ce n'ait été en hypo... mystère.). Il faut dire avant toute chose que nos Lagarde et Michard ont vécu, c'est rien de le dire, et du scotch parait à peine suffisant pour maintenir les couvertures ensemble, et je ne parle même pas des pages.

Je naviguais donc joyeusement, dis-je, entre Ronsard, Rabelais, Du Bellay, et... Montaigne lui-même. Le temps de lire deux trois textes, des Essais, sans doute, et de tomber sur... ça:

Montaigne

Autant vous dire que ça m'a plutôt détendue!!! Le stress des examens s'était envolé comme par magie...

Je ne sais pas quelle tante, oncle, frère ou soeur a décidé de punir Montaigne de la sorte, mais je le remercie bien...

22 janvier 2006

Jeunes gens...

...prenez garde aux choses que vous dites!

Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites.
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil ! - Et ne m'objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas... -
Ecoutez bien ceci :

Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille au plus mystérieux
De vos amis de coeur, ou, si vous l'aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu ;
Ce mot que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre !
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
- Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! -
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera.
Il suit le quai, franchit la place, et caetera,
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez l'individu dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
Dit : - Me voilà ! je sors de la bouche d'un tel. -

Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.

Victor Hugo

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