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Nobody expects the Spanish inquisition
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Nobody expects the Spanish inquisition
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22 novembre 2017

Bulletins

Vendredi, c'était la remise du premier bulletin de l'année.

Le tout premier de Puce, que j'attendais avec impatience... Car si Demi-Belge a ramené sans surprise un bulletin digne d'éloges, j'étais moins assurée pour la deuxième.

Je ne veux pas dire qu'elle est moins intelligente que son frère, attention. Surtout pas. Je veux dire qu'elle a moins de facilités que lui, et je sais pourtant que mon évaluation est biaisée parce que son frère en a beaucoup. Je l'imaginais - avec une pointe de déception il faut bien l'avouer - dans la moyenne, élève normale, un peu turbulente, avec une pointe de bavardage.

Quand j'ai reçu ce fameux bulletin, j'ai été agréablement surprise. Déjà, le côté marrant, c'est que les élèves se notent eux-même, pour tout ce qui est comportement. Elle s'est sous-évaluée sur quelques points, mais la maitresse n'a utilité que son crayon vert... C'est dire si j'étais déjà fière.

Le plus qui fait la différence, en Belgique, c'est que chaque bulletin est accompagné d'un rendez-vous individuel avec l'enseignant.

Je suis donc allée écouter pendant un quart d'heure la maitresse qui a qualifié ma fille d' "élève modèle", "enfant parfaite", "appliquée", "charmante", "très agréable", "première de la classe s'il fallait un classement". Voilà, voilà. Tous ces guillemets sont nécessaires, pour se rappeler que ces termes ne sont pas de moi. Moi qui avais tellement peur qu'elle ne supporte pas d'être assise toute la journée... moi qui essaie désespérement de lui apprendre DEUX CHIFFRES dans l'ordre depuis 3 semaines...

Les succès sont récoltés par d'autres, mais j'ai au moins la satisfaction de me dire que tout le boulot en amont a payé. Parce qu'on parle bien de la même petite fille qui a filé un coup de pied sur scène à sa première fête de l'école, de la même qui faisait des colères en hurlant pendant deux heures non-stop il n'y a pas si longtemps encore...

Et ce qui me rend le plus fière dans tout ça, c'est que ma colérique d'amour, celle qui refuse si souvent d'accéder au raisonnement, c'est elle qui explique aux copains que ça ne sert à rien de faire la gueule, qu'il vaut mieux s'exprimer calmement, et que la violence n'est jamais une solution. Dixit la maitresse, encore.

Je ne vais pas lui raconter l'histoire de la paille et de la poutre, l'essentiel c'est qu'elle ait compris !

 

puce2

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14 novembre 2017

Moi aussi, j'ai besoin d'en parler.

Je vois pas mal de personnes – presqu’uniquement des hommes d’ailleurs – se plaindre un peu de la surenchère médiatique et des accusations de harcèlement qui pleuvent ces derniers temps, suite à l’affaire Weinstein.

Permettez-moi de ne pas être d’accord. Ce qui sort maintenant est tout simplement tout ce qui a été retenu depuis trop longtemps. C’est sûr que ça fait beaucoup en une fois, mais on rattrape des années de silence… Le sac est chargé, très chargé, il fallait bien qu’il se vide un jour.

Il ne faut pas oublier que cette culture du viol, les femmes aussi ont grandi avec.

Moi aussi j’ai grandi en souhaitant secrètement qu’un grand beau gosse me plaque contre un mur en me disant qu’il était un gentil vaurien.

Moi aussi je pensais que le viol conjugal n’existait pas. Dans un couple, tout était permis.

Moi aussi, j’ai laissé faire les sifflets, les remarques sur mes tenues, les apostrophes non sollicitées, en me disant qu’après tout, c’étaient de simples compliments, et que je n’allais pas me formaliser pour si peu.

Sauf que tout ceci encourage les hommes à penser qu’ils sont tous puissants, et que tout est permis. Beaucoup pensent encore que le « non » d’une femme n’est pas recevable, et que secrètement, elles pensent « oui ». Le pire, c’est que ce mythe est souvent entretenu par les femmes elles-mêmes.

Cette période de déballage, qui entraîne une perte de repères, est à mon sens totalement nécessaire pour que les gens, hommes comme femmes, se rendent compte de l’ampleur de la situation. Il faut absolument qu’on prenne conscience de nos comportements, qu’on se rende compte de leur portée, qu’on corrige le tir.

Nous vivons en ce moment une date clé, importante, qui va ENFIN normaliser les rapports hommes-femmes.

Que des jeunes types en voiture sifflent des scoutes de 12 ans sur un trottoir, ce n’est PAS NORMAL. Ce n’est PAS RESPECTEUX. Ce n’est pas de la drague, c’est du harcèlement.
C’est arrivé sous mes yeux hier.

Vivement que les enfants que nous élevons aujourd’hui grandissent…

9 novembre 2017

L'écriture inclusive

Je pense que tout un chacun a entendu parler de cette nouvelle façon d’écrire, qui tente d’introduire une certaine parité dans notre langue écrite, dominée par le masculin. En effet, depuis l’enfance, on entend « le masculin l’emporte » ; comment donc dans ce cas accéder à une éducation donnant les mêmes chances aux filles comme aux garçons ?

Pour résumer, il s’agit ici d’associer les deux genres quand, justement, le masculin est censé l’emporter. Par exemple : « Nous avons été ému.e.s », en lieu et place de « nous avons été émus » ou encore « les agriculteur.trice.s ».

Franchement, je ne trouve pas ça si mal, mais il faut reconnaitre que c’est difficile à lire, et que ce n’est absolument pas applicable à l’oral. De plus, il va toujours rester le problème de la préséance, pourquoi pas « agricultrice.teur » ? Je trouve que notre langue française est bien mal adaptée à cet exercice, et quoique féministe, j’y suis pourtant attachée. Un jour, peut-être, nous parlerons tous anglais ou un mélange de toutes nos langues, et ces problèmes ne se poseront plus. En attendant, il faut faire avec ce que l’on a, et faire évoluer la langue – même imparfaitement – est nécessaire.

Evoluons, donc. Mais on pourrait pousser la réflexion plus loin.

Pour évoluer, il faut toujours prendre exemple du passé. Je viens d’apprendre que les langues anciennes ne privilégiaient pas le masculin à tous les coups, qu’il y avait une ‘règle de proximité’ en latin : l’adjectif s’accordait avec le nom le plus proche. Que voilà une belle nouvelle, on pourrait améliorer notre grammaire sans faire hurler les conservateurs… Cependant, je ne suis toujours pas satisfaite…

Pourquoi ne pas accepter nos différences plutôt que de ramener tout le monde au même niveau ? Les hommes et les femmes sont différents, je répète à l'envi que si les mecs pouvaient se charger d'accoucher, je leur aurais laissé ma place avec bonheur.

Je prends comme exemple un livre de Barjavel, auteur misogyne de son époque, que j’ai pourtant adoré étant jeune. Dans la Nuit des Temps, il décrit une société dans laquelle les hommes et les femmes ne parlent pas la même langue, et se comprennent néanmoins, chacun étant bilingue. Et pourquoi pas ?

Si les femmes appliquaient un « féminin l’emporte », tandis que les hommes conserveraient leur masculin ? Notre langue n’aurait pas à s’adapter à une nouvelle façon d’écrire, et chacun pourrait écrire ou parler comme bon lui semblerait, au féminin ou au masculin, selon ses affinités.

Si entre deux transitions orthographiques, il est permis de faire cohabiter nénufar et nénuphar, pourquoi ne pas autoriser la cohabitation définitive du féminin et du masculin en fonction de la personne qui s’exprime ?

Franchement, ce serait simple, et pas si mal.

J’essaie dès aujourd’hui.

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