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Nobody expects the Spanish inquisition
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27 août 2020

Notre première micro-aventure à vélo

Par Maritxu

 

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 Depuis le covid et le confinement, le vélo avait pris de plus en plus d’importance dans ma vie. Comme nos vacances d’été avec les enfants ont été tout à fait chamboulées, j’ai eu envie de mettre à exécution le projet de micro-aventure que je mitonne depuis quelques temps… Capucine est devenue de plus en plus endurante et autonome, je pense qu’il est possible de tenter l’expérience.

La semaine précédente, je vérifie compulsivement la météo : le seul mot qu’elle semble connaitre en ce moment, c’est « variable ». J’en discute avec les enfants. On se dit tant pis, s’il pleut on sera mouillés, et c’est tout. Leur accord était nécessaire : s’ils ne roulent pas, s’ils se plaignent, s’ils n’ont pas vraiment envie d’être là, ce n’est plus une aventure, c’est une corvée.

Avec leur aval, donc, je réserve l’hôtel 4 étoiles avec piscine qui me fait de l’œil depuis le début. On ne va pas se mentir, une piscine à l’arrivée, rien de tel pour motiver des troupes ! Petite frayeur cependant : les deux sites internet que je consulte indiquent l’hôtel plein. Sans désespérer, j’appelle directement : j’ai même le choix de la chambre… les auspices sont avec nous ! Je réserve également le restaurant juste en face, histoire de n’emporter que le strict minimum.

La veille, j’établis la check-list de la totalité de nos bagages. Tout rentre dans mes deux fontes, c’est parfait, nous n’aurons même pas besoin de sac à dos. Mais. Mais je sens bien, dans les questions des enfants, qu’ils veulent participer eux aussi. Les deux. Ils m’ont répété tellement de fois qu’ils peuvent porter, qu’ils veulent porter, que je m’invente un besoin : Arthur portera les biscuits, et Capucine, son doudou. (La suite me dira que j’ai eu raison : il faut toujours écouter ses enfants)

C’est un matin de samedi un peu nuageux que nous décollons de la maison. Je n’ai pas fait 20m dans la rue que je bondis : mes clés !! Elles sont restées sur la serrure, à l’extérieur… Heureusement que je m’en suis rendue compte… Cette mésaventure aura eu le mérite de m’ôter la boule dans le ventre qui m’indique que j’ai oublié un truc : ça y est, j’ai déjà réparé le truc en question, maintenant j’ai l’esprit libre, on peut y aller !

Le deal est clair : avec Arthur on se cale sur le rythme de Capucine. Elle a promis de ne pas se plaindre, mais il faut lui rendre qu’elle est la plus jeune, avec le plus petit vélo. J’ai quantités d’eau, la blinde de biscuits, on va s’en sortir. On s’arrête un petit peu toutes les demi-heures environ, jamais longtemps : c’est comme si on avait des fourmis dans les jambes. On veut vivre notre aventure ! Quand on s’arrête dans des plaines de jeux qui bordent notre piste cyclable, les enfants en profitent pour faire du sport… On nage en plein surréalisme !

Seuls 5 km de notre périple sont sur la route. J’appréhendais un peu : pour l’avoir déjà empruntée, cette route est très passante, avec une montée plutôt longue et difficile. He bien, peut-être que l’anticipation a joué, peut-être que j’ai fait des progrès, mais malgré mes fontes chargées à bloc, cette côte si redoutée est avalée par nous trois sans un froissement de sourcil.

C’est assez fiers de nous que nous réintégrons une piste cyclable en site propre que nous ne quitterons théoriquement plus jusqu’au lendemain. A partir d’ici, nous attaquons une très longue montée en faux plat. Oui, elle est facile, mais sur 15 km, c’est long.

Après une énième queue de poisson de son frère – décidément cet enfant doit apprendre à contrôler ce qui se passe derrière avant de changer de direction – Capucine craque un peu et pleurniche. On arrête tout, et on lui laisse le temps de retrouver ses esprits. On sort Doudou-Lapin du sac. Elle inverse le sens de son sac à dos, se le met sur le ventre, et laisse dépasser la tête de sa peluche, qui lui arrive alors juste sous le menton. Elle se sent plus rassurée comme ça, et l’ambiance s’améliore considérablement. On fait les andouilles pour la faire rire, ça marche, elle a décidé de passer outre sa rancune, c’est gagné !

Midi approche, on cherche une zone sympa pour sortir le pique-nique. On ne trouve pas. Franchement, on a faim, Puce a besoin d’une grande pause, tant pis, on s’arrête au bord du chemin, à l’ombre, par terre. C’était bien. Simple et joyeux.

On reprend la route rassérénés et rassasiés. On arrive dans la région de Maredsous-Maredret, le Ravel est de plus en plus joli. Certains tronçons sont très encaissés, entre deux falaises, des ponts nous passent dessus, je m’éclate à prendre des photos. Et surtout, surtout, la pente s’est inversée, maintenant et jusqu’à l’hôtel ce sera un faux plat descendant. On s’en donne à cœur joie, c’est tellement plus facile !

D’une journée géocaching avec ma copine Julie, datant de l’époque de nos poussettes, je me rappelle que dans une des falaises il y a un tunnel que les enfants peuvent emprunter. Coup de bol, je le retrouve et mes moutards font un peu de spéléo, c’est extra, ils sont ravis.

Quelques coup de pédales plus loin, on passe dans un vrai tunnel éclairé, relativement long : je suis aux anges, j’adore positivement ! En sortant, on découvre qu’Arthur est déjà venu ici avec l’école : c’est la draisine de la Molignée. On longe donc les rails, avec beaucoup plus de monde que sur le reste du trajet : le lieu est touristique.

Quand on a mis du champ avec le pôle d’attraction, Capucine roule devant (on aura même fait une pointe à 45km/h dans ces tronçons !) pendant qu’Arthur est à mes côtés. Je le vois dévier du coin de l’œil vers les rails et je ne comprends pas pourquoi il ne corrige pas. En fait, il accentue tellement le mouvement qu’il percute le rail presque de face, effectue un vol plané des plus impressionnants et retombe dans un ordre dispersé de l’autre côté du deuxième rail. J’ai hurlé de terreur en voyant ça, mais heureusement Arthur a la bonne idée de me rassurer immédiatement, alors que je ne suis même pas encore descendue de mon vélo : « C’est bon maman, j’ai mal nulle part ». Incroyable. Je l’aide à se dégager, tellement il est emberlificoté dans son vélo, mais effectivement, il n’a rien. Je remercie profondément un skateur qui venait de nous dépasser et qui a fait demi-tour en m’entendant hurler. Les gens sont vraiment gentils. Je prends 5 minutes pour recouvrer mes esprits : j’ai eu si peur ! Mais vraiment, tout va bien, il n’a rien, il n’est même pas choqué. Le vélo non plus n’a rien. On peut y aller !

Peu de temps après, on arrive à l’hôtel. Strava m’indique 57km. Belle performance ! Ce 4 étoiles n’a d’intérêt que la piscine, qui remplit bien son office. Le diner du soir est à base de moules pour les enfants et de solettes pour moi : un régal. On s’écroule comme des brutes à 21h30, tous les trois. Du coup, moi, je me réveille à 1h30 du matin, en pleine forme… Je ne réussirais à me rendormir qu’à 3h.

Petit déjeuner sans histoire, il a plu pendant la nuit mais les sacs plastiques sur les selles ont bien fonctionnés : on est secs, on y retourne !

Cette deuxième journée est beaucoup plus courte que la précédente, et sans dénivelée aucune : nous suivons la Meuse, puis la Sambre tout le long jusqu’à la maison. Encore une fois, les arrêts sont nombreux. Cette vallée de la Meuse est décidemment magnifique, et à part des travaux sur une portion de Ravel qui nous obligent à passer par la route, rien de notable n’est à signaler. A Namur, comme nous sommes en terrain connu, nous nous permettons un détour pour passer sur l’enjambée, la nouvelle passerelle piétonne qui traverse la Meuse. Les sandwichs à la mayonnaise n’ayant pas trop supporté la nuit, nous nous octroyons un restaurant ici.

Rentrer ensuite à Floreffe est une partie de rigolade : nous connaissons le trajet par cœur.

A 2km de la maison, nous passons sous le pont qui rejoint le magasin où nous faisons nos courses. Capucine me fait remarquer que lors de notre première sortie à vélo, ce pont était notre objectif, et que le trajet lui avait semblé interminable et difficile… Quels progrès nous avons tous faits !

Au final : 92,34km parcourus pour seulement 242m de dénivelée. Deux jours en extérieur, du vent dans les cheveux, 20 gouttes de pluie appréciées et des souvenirs plein la tête : nous avons tous les trois adoré vivre cette micro-aventure. L’étape suivante est de tenter l’autonomie et de partir avec notre tente… Il faut que j’achète une remorque.

J’ai déjà des tas d’idées :)

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Commentaires
L
Quel bonheur de lire ton texte aujourd'hui ! J'aimerais beaucoup pouvoir expérimenter ce genre de micro-aventure à vélo avec les enfants. Il est prévu que je m'y (re)mette, on a en tête avec l'amoureuse de faire le tour du lac Léman et la Vélodyssée. Cette année on a testé avec eux la rando et le camping, 5h de rando cet été et de magnifiques souvenirs :-)
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