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Nobody expects the Spanish inquisition
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Nobody expects the Spanish inquisition
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29 juin 2015

Etre soi-même

Avec la liberté est venu également le temps de l’anonymat.

J’ai eu besoin de me perdre un peu pour me retrouver moi-même. J’ai eu besoin de retrouver la confiance en moi que j’avais perdue. De m’entendre dire, encore et encore, par des gens différents, que oui, je valais quelque chose. J’ai eu besoin de m’entendre dire que j’étais jolie, drôle et intelligente. J’ai eu besoin de ne pas parler de mes enfants, et de surtout ne pas me définir par eux.

Puis un jour, ce besoin s’arrête, et on se retrouve avec soi-même, avec l’envie de poursuivre sa vie. Sa propre vie, peuplée d’enfants, de maison à continuer, de remboursements à assumer, de villes à visiter, de livres à lire, de films à voir, de sorties à prévoir, de copains à visiter.

Qu’importe le moyen par lequel j’y suis arrivée, je suis vraiment contente de m’être retrouvée.

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19 février 2015

Pourquoi je suis allée consulter un psy

Parce qu'un jour, au détour d'une conversation avec une amie, j'ai pensé que LeBelge pouvait avoir un comportement de pervers narcissique. Je m'étais déjà renseignée sur le profil du manipulateur, mais il ne rentrait pas vraiment dans les cases. En revanche, lorsque je suis allée voir celui du pervers narcissique, je l'ai reconnu. Et ça m'a fait peur. Vraiment peur. La seule solution, de tous les avis que j'ai pu lire, c'est la fuite. La particularité de cette tendance, c'est que le malade l'ignore, et pire, qu'il ne voudra jamais l'admettre.

Avec le recul, aujourd'hui, je nuancerai mon propos. Pervers est un mot extrêmement fort, et je pense qu'il ne s'applique pas réellement au Belge. Il y a dans ce mot une intention de nuire qui à mon avis n'existe pas chez lui. Il le fait inconsciemment, en pensant être dans son bon droit. Et puis je ne suis pas psychiatre pour lui coller une étiquette.
Le seul point positif, c'est que j'ai eu suffisament peur pour aller consulter, afin de me protéger, protéger mes enfants, et me faire mettre les points sur les "i". Non, ces comportements ne sont pas acceptables.

Puisque c'est mon blog, voyons donc pourquoi j'ai paniqué :

Voici quelques pistes pour reconnaître ces prédateurs, inspirées des travaux de spécialistes tels que Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et Isabelle Nazare-Aga, thérapeute comportementaliste (1) : (Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120315.OBS3872/pervers-narcissiques-20-pistes-pour-les-reconnaitre.html)

1. Il ou elle vampirise l'énergie de l'autre : l'expression "se faire bouffer" prend tout son sens.
Oui, toute mon énergie, toutes mes ressources, tout mon argent. Oui, je me suis fait bouffer.

2. Il ou elle est dénué(e) d'empathie, fait preuve de froideur émotionnelle.
C'est exactement ça. Quand je suis en train de pleurer, il me regarde avec ce que j'interprète comme de la haine et part en claquant la porte.

3. Il ou elle souffre d'insatisfaction chronique, il y a toujours une bonne raison pour que ça n'aille pas.
Il est incapable de se satisfaire de ce que j'ai pu lui donner. C'est toujours trop ou trop peu, que je dise oui ou non ce ne sera jamais la réponse qu'il attendait.

4. Il ou elle use de dénigrement insidieux, sous couvert d'humour au début, puis de plus en plus directement.
Tout lui ! Il ne sait pas communiquer autrement que par sarcasme. J'ai eu le sentiment d'être nulle et de ne rien savoir pendant trop longtemps.

5. Il ou elle est indifférent aux désirs de l'autre.
Comment dire... Oui ? Parfaitement !

6. Il ou elle s'inscrit dans une stratégie d'isolement de sa proie.
En y réfléchissant, c'est ça qui s'est passé dans mon couple. Il a ouvert sa société en Belgique, loin de ma famille et de mes amis. Comme on avait de moins en moins d'argent, on ne voyait que de plus en plus rarement mes amis, et ces derniers temps, plus du tout. J'ai même réussi à me couper de ma meilleure amie, tellement il m'a bourré le mou à son mariage, comme quoi c'étaient tous des fils à papa. Dieu que je regrette ça. C'est promis, j'essaierai d'arranger les choses, maintenant que j'ai pris conscience de tout ça.

7. Il ou elle fait preuve d'égocentrisme forcené.
Evidemment. Il sait tout, mieux que tout le monde. Voir mon post précédent.

8. Il ou elle vous fait culpabiliser.
Tout était de ma faute, toujours. Si notre couple allait mal, c'était de ma faute. Si la maison était en retard, ma faute, parce que je disais oui ou non sans savoir, sans prendre le temps de réfléchir. Le but c'était pas d'avancer pourtant ?

9. Il ou elle est incapable de se remettre en cause ou de demander pardon (sauf par stratégie).
Ma principale récrimination.

10. Il ou elle s'inscrit dans un déni de réalité.
Ca aussi ! Un exemple parmi des milliers d'autres : lors de la rupture, il m'a accusé d'avoir tout comploté dans mon coin et que ça lui tombait dessus sans prévenir, qu'il n'avait rien vu venir. En niant le fait que notre couple battait de l'aile depuis des années, que ça faisait 2 ans que je réclamais une thérapie de couple, que je l'avais quitté l'année dernière, que j'avais annoncé vouloir divorcer 6 mois auparavant et que la thérapie que nous avions effectivement entamée s'annonçait être un échec cuisant. Rien vu venir, vraiment ??

11. Il ou elle joue un double jeu : le pervers narcissique se montre charmant, séducteur, brillant - voire altruiste - pour la vitrine ; tyrannique, sombre et destructeur en privé. 
Oui, mais celle-ci, il n'y avait que moi pour le voir. C'est d'ailleurs pour ça qu'un des conseils donnés pour ce profil est d'en parler aux proches, qui ignorent totalement ce qui se passe. La chance que j'ai eue, c'est qu'il s'est lâché à peine un jour, mais devant ma mère et mon frère. Pour moi, ça a été le déclic.

12. Il ou elle est obsédé(e) par l'image sociale.
Ha tiens, ça, non. Bon, on ne peut pas remplir TOUTES les cases.

13. Il ou elle manie redoutablement la rhétorique : le dialogue pour dépasser le conflit tourne à vide.
Ouiiiii, j'ai toujours eu l'impression de perdre quand je discutais avec lui. il était impossible d'avoir raison, et même si j'étais tellement sûre de moi qu'il sentait qu'il perdait, il rebondissait sur autre chose, et s'en tirait tout le temps par une pirouette. J'ai mis un temps fou à m'en rendre compte.

14. Il ou elle alterne le chaud et le froid, maîtrise l'art de savoir jusqu'où aller trop loin.
Vrai. Sauf cette dernière année justement, où je lui ai opposé un mur blanc.

15. Il ou elle est psychorigide.
*va chercher la définition exacte de psychorigide* *Qui se trouve psychiquement dans l'incapacité à se mettre à la place de l'autre*
Ben oui. Mais c'est un peu la même chose que le manque d'empathie, non ?

16. Il ou elle souffre d'anxiété profonde, ne supporte par le bien-être de son partenaire. 
L'anxiété profonde, oui, mais qu'il ne supporte pas mon bien-être, j'en suis moins sûre. C'est dès que je montrais des signes de faiblesse qu'il m'enfonçait encore plus. Et en y repensant, il est possible qu'il ait cherché à faire ça. Heureusement que je suis d'un naturel optimiste, et que quand j'allais bien, je ne le laissais pas me miner.

17. Il ou elle ressent le besoin compulsif de gâcher toute joie autour de lui.
A chaque fois qu'on raconte une histoire, il a toujours fait/dit quelque chose de mieux, ou de pire. Il ramène toujours tout à lui. Il a le don de me gâcher mes vacances par ses remarques, sa façon d'être blasé de tout, de faire la gueule parce qu'il fait trop chaud / trop froid / pas assez de bières.

18. Il ou elle inverse les rôles et se fait passer pour la victime.
Bien, sûr, évidemment qu'il fait ça !! Vous pensez que c'est la faute de qui s'il se retrouve dans la merde aujourd'hui ? Moi, moi, moi, toujours moi ! Aucune remise en question ! Franchement, 35 ans, un boulot à plus que plein temps, et pas être foutu de se payer à manger, il n'y a pas comme un problème quelque part ?

19. Il ou elle use d'injonctions paradoxales et contradictoires : la cible perd ses repères, son esprit devient confus, même quand il est des plus brillants. Paul-Claude Racamier, inventeur de la notion de pervers narcissique, parle d'un véritable "détournement de l'intelligence". 
Oui, et à mon sens, LeBelge est très intelligent. Supérieurement intelligent. Il est dommage qu'il n'ait pas eu l'intelligence de bien traiter sa famille. Quant aux injonctions paradoxales et contradictoire, oui, plusieurs de mes amis l'ont relevé : il se contredit dans la même conversation, l'air de rien, pour arriver à ses fins : avoir raison, à l'encontre de tous.

20. Il ou elle éprouve un soulagement morbide quand l'autre est au plus bas.
Alors là, je n'en sais rien, je ne suis pas dans sa tête. Mettons non, parce que quand j'étais au plus bas, il n'était pas là /pour le voir, mais ailleurs, avec ses copains, pendant que je gardais les enfants à la maison.

18/20.
PUTAIN, 18 SUR 20.

Vous comprenez pourquoi j'ai eu peur ?

15 février 2015

Orgueil

Alors qu'il me reprochait de dépenser de l'argent pour changer le mode de chauffage de la maison (alors que c'était absolument indispensable pour la mère célibataire que je suis devenue), me disant que c'était dégueulasse parce que je devais des factures à son entreprise, je n'ai rien répondu.

En effet, l'expérience m'a prouvé que lui répondre n'avait aucun effet, il n'écoute pas, ne veut pas comprendre, et trouvera de toutes façons quelque chose à me reprocher. Alors à quoi sert-il de lui dire que je n'ai effectivement pas d'argent, que c'est ma famille qui m'aide ? Que ces factures 1/ ne m'ont jamais été présentées 2/ que nous sommes toujours mariés alors il les doit autant que moi 3/mi-décembre, il m'avait dit que c'était fini, on ne payait plus rien, et que donc quand il m'a annoncé ça à la rupture, je suis tombée des nues ?

Quand il m'a dit qu'à cause de moi, personne n'était payé dans son entreprise et qu'ils étaient tous dans la merde, là, j'ai répondu.

Je lui ai dit que je n'étais en aucun cas responsable de cette situation. Que c'était son orgueil seul qui l'avait mis là où il est.

Je pense avoir trouvé le terme adéquat. Orgueil. Cette capacité qu'il a à ignorer les sentiments des autres, aussi bien dans le cadre privé que professionnel, en pensant qu'il détient la réponse unique et préférable à toute autre. Cette fierté qui l'empêche de dire ce qu'il pense et qui lui interdit de reconnaitre le moindre tort. Dans la même veine, son incapacité à s'excuser.

Ma colère est passée. Maintenant, je sais où je vais, et je suis sure d'y aller seule, sereinement. Ma famille et la sienne (!!) sont avec moi. Je ne compte plus sur un revirement de sa part, il est d'ailleurs hautement improbable que ça arrive un jour.

Le cheminement ne sera pas facile, mais il est possible, et je suis capable d'y arriver. Cette perspective est rassurante. Je sais que je peux compter sur mes proches, après m'être coupée d'eux pendant longtemps, leur cachant la situation. Il est bon de renouer avec les gens qui nous font du bien. Dire la réalité a été difficile, mais libérateur.

Je me sens apaisée. 2015 sera compliqué pratiquement et financièrement, mais les promesses d'avenir sont les meilleures que j'aie eues depuis des années.

3 février 2015

J'ai la grippe

J'ai attrapé la grippe de mon fils. C'est pas étonnant. Ce qui l'est plus c'est que lui, à 40°C paraissait moins cassé que moi à seulement 38.5°C.

J'ai des frissons. J'ai chaud, j'ai froid. Je sens des odeurs atroces qui remontent de la cave que je suis la seule à sentir (mes enfants et deux copines passées confirment). J'en peux plus de ces toilettes sèches et de ce putain de chauffagiste qui répond pas. J'en peux plus de la corvée de bois pour cette chaudière qui n'offre même pas un jour d'autonomie. Même avec des trous partout, franchement, UN JOUR !!

Cette maison sans LeBelge n'a aucun sens. Je n'en veux plus. J'y arriverai jamais seule. J'ai envie de tout arrêter, de vendre. En sachant pertinement qu'elle n'est pas vendable en l'état cette foutue maison. Elle aura tout pourri, tout cristallisé jusqu'au bout. Elle va me faire chier jusqu'à ce que j'en sois débarassée.

Je veux que tout s'arrête. J'ai envie de m'enfermer au fond de mon lit et de ne plus jamais en sortir.

D'un autre côté, j'ai de la fièvre. Ca ira mieux en fin de semaine. Peut-être que le médecin a eu raison de m'arrêter aussi longtemps finalement. J'en ai probablement besoin. Paniquez pas, maman et Amaia, hein. Ca ira vraiment mieux. Mais de fond de ma fièvre, j'avais besoin d'écrire.

 

30 janvier 2015

Il part, il part pas...

Bien bien bien

Dans une séparation, le principe, c'est d'être séparé. Etant donné que je suis la seule capable de rembourser la maison, et assumer toutes les charges, il m'a semblé évident depuis le début que c'était à lui de partir.

Dans sa phase de colère, il m'a menacé. Il a annoncé qu'il allait me pourrir la vie, qu'il pouvait être "un connard bien pire que ce que j'imaginais". C'était dans sa phase de colère. De plus, je comprends un peu, parce qu'en le quittant, je le mets dans une merde financière noire. Ca fait des années qu'il travaille d'arrache-pied sans aucun revenu, et comme il est sous le coup d'une décision de justice, il a bien fait attention à ne rien posséder en propre, à part sa société, qui bat de l'aile depuis.... le début ?

Est-ce parce qu'il n'a pas de ressources financières que je devrais rester avec lui ? Malgré tout ce que j'endure depuis des années ? Croyez-moi, s'il avait été autonome, je l'aurais quitté depuis longtemps. Il n'avait qu'à pas mordre la main qui le nourissait. Je sais que ça fait cliché à mort, mais au final, c'est un peu ça. Je ne demandais pas grand chose pourtant. Un respect élémentaire dû entre deux êtres humains. Même pas en tant qu'époux, juste en tant qu'êtres humains. J'ai été méprisée à un point que vous n'imaginez pas. Il a davantage vu ses enfants depuis que je l'ai quitté, soit un mois, que toute cette dernière année. Quasiment.

Donc, je suis la méchante.

Au début, il a commencé à monter des opérations financières fantaisistes dont il a le secret, que je savais d'entrée être vouées à l'échec. C'était le cas. Il m'a ensuite affirmé que je n'avais pas le droit de le virer de la maison, que jusqu'à preuve du contraire, c'était aussi chez lui. C'est vrai. Il va bien falloir qu'on cohabite le temps que tout ça se calme un peu.

Il y a une semaine, il m'a annoncé qu'il allait faire des efforts pour restaurer le dialogue (youhou !) et qu'il allait partir (re-youhou).

Il est parti. Une semaine. Puis il est revenu avec agressivité, parce qu'il s'était rendu compte que le logement qu'on lui prêtait, ben, il y avait quand même les charges à payer. Ben oui. A force de se reposer sur moi, la réalité de la vie va le frapper de plein fouet ces prochains mois. Quoi ? On ne peut pas monter des combines financières pour manger ?? On paye l'eau et l'électricité ?
Il est allé voir une psy qui a été lui raconter -selon lui- que si je pensais qu'il était pervers narcissique, c'était que j'étais vicieuse et perverse moi-même. Que je projetais quoi. Alors, à froid ce coup-ci, il m'a redit qu'il allait me pourrir la vie. Qu'il allait "me faire cracher le maximum". Fair enough.

Ce soir, sans signes avant-coureurs, il a fait son sac à dos et il est parti. Quand je lui ai demandé quand les enfants le reverraient, parce que avoir des enfants c'était pas seulement quand ça l'arrangeait, il m'a répondu qu'il n'en savait rien, et que je n'avais qu'à leur raconter que je l'avais obligé à une vie misérable. Quand je lui ai demandé si c'était définitif et où il allait habiter, parce que c'est une obligation légale pour moi de le savoir tant qu'on est mariés, il m'a répondu qu'il n'en savait rien, et que c'était moi qui l'obligeait à partir. J'ai réussi à lui dire avant que la porte ne se referme que c'était lui qui prenait la décision de partir avant d'en avoir les moyens.

Vous ai-je déjà dit qu'il ne m'a JAMAIS dit ce qu'il pensait de tout ça, qu'il n'a JAMAIS essayé de me faire changer d'avis, et qu'il n'a JAMAIS tenté de faire son auto-critique ou de reconnaitre une quelconque responsabilité dans ce qui lui arrive ?

Et c'est moi la méchante ?

 

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20 janvier 2015

C'est la meilleure

Entre des milliers d'autres choses, Il (oui, je n'ai plus envie l'appeler "le Belge", et cette majuscule va bien avec son complexe de supériorité) m'a reproché ce week-end de l'avoir harcelé pendant la rénovation de la maison, en ayant osé poser souvent les questions suivantes :
Combien ça va coûter ?
Combien de temps ça va durer ?

Puis je lui aurais reproché de ne tenir ni les délais ni les budgets. Je rappelle qu'il est architecte de formation et que c'est son entreprise de construction qui nous rénove la maison. Pardon de penser qu'il est un peu au courant.

Alors, oui, je plaide coupable.
Dans une rénovation, avec un remboursement et un loyer en cours, et un seul salaire pour tout ça parce que le peu de salaires que lui a touché sont tous partis dans son entreprise au bord de la faillite comme augmentation de capital, ces deux questions, oui, je me les suis posées quotidiennement. Et oui, j'ai OSE lui demander occasionnellement de me rassurer. Inutile de dire que je n'ai récolté que des yeux au ciel, des soupirs, des reproches et des portes qui claquent, car comme je 'lui cassais les couilles avec mes questions', Il a passé 95% de ses soirées avec les ouvriers dans la maison en travaux. Ses soirées, hein, quand le travail était fini, me laissant seule à la maison face à mes peurs.

Alors - cerise sur le gâteau - alors qu'avec sa soeur comme médiateur Il a annoncé qu'il s'en irait bientôt de la maison, il refuse de donner un délai, parce que je lui reprocherais encore de ne pas tenir ce délai.

Je ne suis qu'incompréhension.

Je ne comprends plus ce type. Du tout. Ses réactions vont à l'encontre de toutes les réactions normales.

Dieu que j'ai pris la bonne décision.

30 décembre 2014

2014 - le bilan

Il n'est pas glorieux.


J'ai un peu l'impression d'avoir tout raté cette année !

J'ai raté ma thérapie de couple.
J'ai raté mon mariage.
J'ai raté ma maison.
J'ai raté mes économies.

MAIS

J'ai réussi ma thérapie personnelle qui m'a ouvert les yeux.
J'ai réussi à détester le Belge suffisamment pour avoir le courage de mettre un terme à une relation qui me détruisait.
J'ai réussi à épargner mes enfants.
J'ai réussi à garder la tête hors de l'eau financièrement.

Alors maintenant, j'ai une TO-DO list :

- Monter un dossier contre le Belge avec un avocat, pour l'obliger à déguerpir de ce troisième étage.
- Changer ces putains de toilettes sèches qui sont une offence à la vision (oui, j'ai pas la version sympa avec de la sciure, chez moi, on voit le caca des autres)
- Modifier les parois du salon pour l'agrandir et VIRER cette serre qui ne sert à rien - enfin, si, "elle participe au réchauffement de l'air qui va circuler partout dans la maison, c'est évident, c'est de la thermique, pourquoi tu comprends pas ? - Attends, laisse-moi réfléchir : je m'en fous. Ce salon est minuscule, la cuisine est immense, faut que ça change, point. Et c'est moi qui décide maintenant.
- Mettre une porte vitrée dans la cuisine pour avoir de la lumière (comme c'était prévu en fait, mais POURQUOI en a-t-il mis une pleine ??)
- Reprendre contact avec mes amis, maintenant que tout le monde sait. Plus la peine de faire semblant et de se refermer sur soi en faisant semblant que tout va bien.
- Vivre la vie que je choisirai, enfin.

2015 ne pourra pas être pire que 2014, même en pleine cohabitation de divorce, parce que je ne suis plus obligée de faire semblant, et qu'il ne dort plus avec moi.

Amen.

5 novembre 2014

J'ai rencontré Moebius

Et c'est vrai.

Je ne sais pas pourquoi j'ai envie de vous raconter cette histoire aujourd'hui, mais cette rencontre reste un moment fort de ma vie, et je suis heureuse de la fixer sur le support immatériel de ce blog.

Jean Giraud, alias Gir, alias Moebius est un dessinateur de bandes-dessinées touche à tout, mais principalement de science-fiction. Si vous n'y connaissez rien en BD, il est cependant possible que vous ayez entendu parler de Blueberry. C'est lui, dans un style de dessin plus conventionel. C'est un de mes dieux. Il est mort en mars 2012, et le monde de la BD a encore du mal à s'en remettre.

L'ouvrage préféré de ma bibliothèque, un des premiers que je me suis offert après l'avoir lu et relu en bibliothèque, celui que j'ai le plus prêté et donc le plus abîmé, celui que je chérirai pourtant jusqu'à la fin de mes jours, c'est mon intégrale de l'Incal, de Moebius et Jodorowsky.

 

Tout à fait par hasard, en 1996, dans une librairie pas loin de chez moi et dans laquelle je n'étais pas habituée, je tombe sur le flyer que Jean Giraud va venir dédicacer un soir pour Mister Blueberry. Je bloque. Jean Giraud. Moebius. L'Incal. Je fonce au comptoir pour demander des précisions. Faut-il s'inscrire ?  Non, non, il suffit dêtre là un peu avant, ils fermeront la boutique pour être au calme.

LA CLASSE.

La semaine passe à toute allure. Le jour J arrive. J'ai choisi ma tenue avec soin; je me rappelle avoir mis un vernis très particulier, à l'exacte frontière entre le bleu et le vert, en me disant qu'il était immettable et qu'il allait l'apprécier. Quiconque a feuilleté l'incal avec ses couleurs originales comprendront. Quant aux autres, il leur suffira de savoir que justement, ils ont changé toutes les couleurs dans une édition ultérieure...

J'entre dans la librairie avec deux heures d'avance, mon Incal sous le bras.

Là, le drame. Le gars auprès de qui je me renseigne me dit qu'il fallait un ticket. Qu'ils réservaient la dédicace aux habitués de la librairie pour ne pas avoir trop de monde.
Drame.
Je ne fonds pas en larmes, mais presque, j'ai 17 ans, je suis en transe, je lui explique que c'est mon auteur préféré, que je veux juste le voir, que je ne dérangerai pas, promis, promis, juré, je reste au fond et je le regarde, bref, je le saoule tellement qu'il accepte. Nous serons deux dans ce cas là, présents mais sans ticket.

Il arrive. La boutique est pleine de monde, une trentaine de personnes, je ne suis pas grande, je ne le vois pas. Au bout de quelques temps, les gens ayant eu leur dédicace et partant graduellement, ça s'éclaircit. Je me rapproche. J'ai réussi à me poster derrière lui, pas trop près pour ne pas le déranger, mais pas trop loin pour pouvoir le regarder dessiner.

C'est formidable. Je pense être restée une bonne heure à le regarder. Il fait 3 coups de crayon, et au 4ème qui lie le tout, hop ! Un cheval. C'est magique.

A un moment, il se retourne vers moi -MOEBIUS ME REGARDE !!- pour regarder mon Incal :
"Tiens, vous avez l'édition intégrale ? Je peux la voir, je ne l'ai jamais vue encore ?"  -MOEBIUS ME PARLE !!-
"Elle est sympa, la couleur de vos ongles" -MOEBIUS A NOTE MON VERNIS !!-

Franchement, je ne sais absolument pas ce que je lui ai répondu. Je sais que j'essayais désepérement de paraitre intelligente, c'est tout.

Un peu plus tard, il se retourne vers moi et me demande "Depuis le temps que vous attendez, ce n'est pas votre tour maintenant ?"
Je fonds.  -MOEBIUS SE PREOCCUPE DE MOI !!-
Je lui explique le coup du ticket, ma promesse de ne pas l'embêter, tout ça. Il me fait un clin d'oeil "Je pense que je vais pouvoir rester un peu plus pour vous faire un petit quelque chose". Une soupape vient de sauter en dedans de moi. J'ai l'impression que la gravité ne m'affecte plus : la preuve, mes pieds flottent à 15 cm du sol...

Du coup, on a discuté un peu, le temps que la boutique se vide. C'est marrant, dans mon souvenir, il n'a discuté qu'avec moi, alors qu'il y avait des tas de gens qui devaient aussi avoir des tas de choses à lui dire. J'ai dû occulter, et je m'en fous.

Il m'a fait à la toute fin un immense John Difool, et j'ai même l'impression qu'il y a mis plus de coeur que les autres dessins d'avant. Et lui qui m'avait expliqué qu'il mettait toujours la date, il l'a oublié sur mon album...

Tout ça reste un des meilleurs souvenirs de ma vie.
Merci pour tout Moebius, vraiment, merci.

 

 

3 novembre 2014

Le couple

Une année à le détester. Une année à avoir envie que tout se termine. Une année blanche où je me suis fait marcher dessus. Une année à encaisser sans répondre.

Je suis allée consulter. Moi, la fanfaronne, qui pensais que psy était vraiment la profession la plus inutile au monde, je suis allée en voir une. Pour faire le point sur moi. Pour me donner des pistes. Pour m'entendre dire que je n'étais pas la plus nulle et que c'était sa faute.
Elle m'a écouté. Ca m'a fait un bien fou. Etre écoutée sans jugement, être crue sans devoir sans cesse apporter des preuves, c'était un sentiment que j'avais oublié. Elle m'a répété souvent "et vous acceptez tout ça ?". Je l'ai pris comme un "Que faites-vous encore avec lui ?". J'avais tort. Il fallait comprendre "Vous n'avez pas à accepter ça." Il suffisait de dire "Non, ce comportement n'est pas acceptable".

J'ai explosé. Je lui ai balancé mon mal-être, j'ai mis le divorce sur la table. Sans rire. Droit dans les yeux.

Nous sommes restés ensemble, pour les enfants. Pour les enfants, et grâce à ma formidable belle-famille (surtout ma belle-soeur), nous sommes allés voir une psychologue de couple.

J'attendais ça. J'étais impatiente. J'étais angoissée qu'il triche.

Il n'a pas triché. Il a eu la même attitude devant elle qu'avec moi. J'ai pris conscience qu'il avait des blocages vis-à-vis de moi. C'est peut-être une impression, mais la psy s'est vraiment concentrée sur lui. Je pense qu'il a pris conscience de quelque chose aussi.

Une seule séance, et je note déjà le mieux. Beaucoup de choses sont non résolues encore, et je le lui ai dit. Mais le mieux est là, c'est certain. la discussion est réouverte. La semaine de Toussaint sans les enfants nous a permis de nous retrouver. Une seule séance. je n'en reviens pas.

Je recommence à me sentir bien. Parce que maintenant, je sais dire non. Je peux dire mes peurs sans qu'en face je ne sente une dépréciation de mes sentiments, ou carrément une haine de moi.

Nous faisons des efforts. C'est bien. Est-ce que ça vaut le coup ? Peut-être bien. Oui, peut-être bien.

Encore une fois, tout n'est pas réglé, et je n'ai pas envie qu'il m'accompagne à Noël, dans ma famille. C'est mon choix, pas celui de ma famille, et je le lui ai dit. Je lui ai dit aussi qu'il faudra qu'on en discute, devant la psy. Il n'a pas tempêté, pas essayé d'en parler, il a juste hoché la tête. A-t-il compris ? Je ne sais pas, je ne pense pas, mais il respecte ma décision.
Le jour où il la comprendra, on aura gagné.

30 juillet 2014

Anniversaire

Par Maritxu

Dimanche, c'était mon anniversaire. 35 ans. Ca fait vieux 35 ans ? J'ai l'air vieille ? En fait, je m'en fiche un peu. J'ai d'autres choses à penser en ce moment.

Je n'avais rappelé la date à personne. Je suis allée seule voir mes enfants chez mes beaux-parents. Comme ils ne sont pas très à cheval ni sur les dates ni sur les célébrations, et qu'on avait en plus magistralement oublié l'anniversaire de mon beau-père la semaine dernière, je me suis bien gardée d'en parler.

Et le matin, j'ai eu des fleurs fraichement coupées, et une carte de mes enfants, qu'ils leur avaient fait faire. J'étais émue. Pas de cadeau  matériel, mais le meilleur cadeau qui puisse être : une sieste avec mes enfants.

Tout le monde était fatigué d'une journée "festival médiéval" de la veille, et malgré les protestations de mon grand, j'en ai pris un sous chaque bras, dans mon grand lit. Je ne savais pas si on réussirait à dormir, entre les gigotages de la Pucine et les "mais j'ai pas sommeil moi" du Demi-belge. Tout le monde s'est endormi contre moi en dix minutes à peine.

Et moi, coincée entre mes deux mouflets, j'ai sombré également en pensant que je n'échangerais ma place contre rien au monde. 

Nos trois respirations emmelées étaient mon plus beau cadeau d'anniversaire.

10 juillet 2014

En attente.

par Maritxu

 

J'ai l'impression d'être dans un aéroport, en transit, descendue d'un vol et pas encore montée dans ma correspondance.
Pour des tas de raisons que j'évoquerai peut-être plus tard ici, je suis obligée de rester dans cette zone d'attente encore quelques semaines. Cela ne m'enchante pas. J'ai envie de faire plein de plans d'avenir, mais ça me fait pleurer, et "on" m'a conseillé de vivre dans le présent.
C'était vrai que je projetais trop et que j'oubliais de vivre l'instant. J'y travaille. Voyez, je pense même à vous, lecteurs du blog qui trouvent le temps long entre deux anecdotes enfantines.
Ma vie n'est pas drôle en ce moment, mais je m'occupe à la rendre plus belle. Pour l'instant, la seule façon de faire, c'est d'attendre. J'enrage d'être la spectatrice de ma propre vie.

Heureusement, les enfants sont là.

J'ai même eu des compliments sur Pucine à sa plaine de vacance !! On m'a rapporté qu'elle était facile, sage et qu'elle suivait les instructions. Surréaliste. Voyez, rien n'est impossible.

30 septembre 2013

En fait, t'es un mec verni

Par maritxu

 

Un soir au creux du lit, je discute avec mon belge :

"En fait, t'es peinard toi, tu travailles comme un dingue et du coup je te passe tout, la maison tourne sans toi, tu rentres les enfants sont lavés, en pyjama, tu ne t'es occupé de rien, les lessives se font toutes seules, tu ne décides de rien le week-end, tu suis le mouvement, tu ne fais même pas ta propre valise, tu n'as pas à te préoccuper des factures, elles sont payées en temps et en heure, je pense à ta place à tes rendez-vous, même professionnels des fois, t'as même pas à chercher une copine, elle est déjà dans ton lit. En gros, tu restes avec moi par confort. Non ?"

"Et en plus, tu fais tout ça gratuitement, ça me coûterait vachement cher si je devais payer pour ça".

"..."

"ben quoi ?"

"Bon, je vais bouder 10 minutes, et je reviens."

"Tu l'as cherché non ?"

"Oui, oui, je sais, je te dis que je vais bouder 10 minutes et je reviens"

23 septembre 2013

Madame, vous n'avez rien.

Par Maritxu

 

C'est un syndrome. Chez moi en tous cas.

Je m'occupe assez mal de moi, même si je me plains souvent. Ne me jetez pas la pierre, c'est un trait de caractère typiquement féminin, et pour une fois que je donne dans la fifille, je ne vais pas arrêter. (D'autant que ça ne marche pas DU TOUT avec mon Belge, alors je ne fais de mal à personne).
Donc, quand je vais chez le médecin, c'est que je ne vais pas bien, mais alors pas bien du tout, et qu'en plus, ça fait longtemps que ça dure. Et à chaque fois, je n'ai rien. Rien du tout. Rien de diagnostiquable en tous cas.

Tiens, l'autre jour, j'ai de la fièvre et des courbatures, je trouve 2 tiques dans mon bain (APRES MA FIEVRE, hein), donc, lien de cause à effet, paf, je me fends d'une visite. Je suis stressée-fatiguée, m'entends-je dire.

La semaine suivant, je crève de mal à la jambe, du coup, j'hésite fortement à aller chez le médecin, pour m'entendre dire encore une fois que c'est dans ma tête. Bon, j'ai trop mal, je vais en voir un autre (je ne suis pas maso), et -je vous le donne en mille- il ne me trouve rien. Pourtant, par acquis de conscience, il m'envoie passer un doppler. Ben j'avais bel et bien une phlébite ! Ca m'a grandement rassuré sur ma santé mentale.

Depuis la grossesse du Demi-belge, je me cogne des hémorroïdes. 6 ans. Et depuis un an, ces saletés commencent à vraiment handicaper ma vie. Je consulte enfin la semaine dernière. J'ai rien. Il ne peut rien faire, puisque selon lui, il n'y a rien à soigner. Super, je peux continuer à ne plus pouvoir marcher plus de deux heures en ayant la satisfaction de savoir que je n'ai rien. La douleur est dans ma tête aussi ?

Ha, et l'après-midi du même jour, j'ai hématoloque pour cette histoire de nouvelle phlébite. Devinez un peu ce que raconte la prise de sang ? Mais RIEN, ma bonne dame, elle ne raconte RIEN DU TOUT ! je n'ai AUCUNE anomalie de la coagulation !

Comme a dit la grand-mère de mon belge, je mourrai un jour en bonne santé, vous allez voir.

 

5 juin 2013

La Baraka

Par Maritxu

Papa avait un don bien utile dans la vie : il trouvait des places de parking. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais je vous assure que dans Paris, c’est formidable. Où qu’il aille, à quelque heure que ce soit, il se garait devant sa destination.
Bon, j’enjolive probablement, mais cette réputation était méritée parce que souvent vérifiée.

On peut croire en ce qu’on veut ou en rien, mais depuis qu’il est mort, on a tous l’impression que cette baraka nous a été transmise. C’est peut-être subjectif. Peut-être pas. C’est peut-être notre façon de le faire vivre en nous encore. Une occasion supplémentaire de penser à lui au quotidien. On n’en sait rien, mais on profite.

Parce qu’avoir des places à la demande, c’est un peu le pied.
Maintenant, je passe systématiquement devant ma destination, même si je trouve des places avant, juste au cas où. Et l’immense majorité du temps, je me gare à moins de 10m. Ma famille, c’est pareil.

Indépendamment de ça, j’ai décidé de pousser la chance plus loin.

Pour la garde de la Puce, j’avais décidé qu’un place en crèche c’était comme une place de parking, et donc je n’ai fait qu’une seule demande, dans la crèche que je voulais, à 50m de l’école du Demi-Belge.
Fangio.

Déjà quand je me suis inscrite, on m’avait laissé peu d’espoir. On verra bien, me suis-je dis.
Quand Pucine est née, on m’a dit que j’étais loin sur la liste d’attente. Septembre arrive, il y aura des entrées à l’école me suis-je dit.
Un mois après la naissance, j’étais toujours 7e sur la liste d’attente.
Deux mois après la naissance, je suis toujours 7e. Pour une entrée dans un mois.
Je passe en personne à la crèche, et là on m’explique que c’est mort, parce que des tas de gens me passent devant : ils donnent la priorité aux fratries. La nana me demande où j’en suis de mes autres demandes. Nulle part, évidemment. Je n’ai même pas une solution de secours.

Booon. Apparemment, les places en crèches ne sont pas comme des places de parking. Je change mon fusil d’épaule, dégaine l’artillerie lourde, à savoir la liste des crèches entre chez moi et mon boulot et je les appelle toutes. Elles sont toutes saturées. Je m’inscris sur 14 listes d’attente, au moins.

Le lendemain, une crèche me rappelle et me propose des jours épars dans la semaine, pour combler les trous de son emploi du temps. C’est toujours ça, et ça me permettra de reprendre au moins à mi-temps. J’accepte.
Le surlendemain, la crèche la plus proche de chez moi me rappelle : « j’ai un plein-temps qui vient de se libérer ». Exactement ce qu’il me fallait, à la date qu’il me fallait.

J’annule la première crèche, et quand on remplit les papiers, la directrice me précise : « En 20 ans de métier, des annulations comme ça je n’en avais jamais eu. C’est une sorte de miracle, vous savez ? »

Je sais.
Merci papa.

17 avril 2013

Je tousse

par Maritxu

Je tousse, et pas qu'un peu. Une saleté de toux sèche d'irritation qui a fait dire à ma mère en boucle toute ma semaine de vacances, "ce serait bien d'arrêter de fumer, non ?". Elle a raison, mais non. En plus, Demi-belge tousse aussi, et à lui, personne ne lui demande d'arrêter de fumer.

J'avais dans un premier temps mon remède de grand-mère miracle qui fonctionne contre toute idée recue : l'oignon coupé en deux posé au pied du lit. Sans rire, quand j'ai lu ça sur internet, je me suis dit que c'était tellement simple, qu'il fallait essayer. Et ça marche.
Sauf que là, la toux n'est pas passé toute seule. Inutile d'aller chez le médecin, je sais parfaitement qu'il va nous diagnostiquer une magnifique trachéite, à mon fils et moi, on connait, on est des habitués. Je suis donc passée à la pharmacie hier pour acheter un sirop "toux sèche" pour enfants, histoire de compenser le sirop "toux grasse" vendu en France, qui, évidemment, n'avait eu aucun effet. Demi-belge a eu une rasade hier soir, et il a plutôt bien dormi. Moi aussi, je m'en suis servi, mais je dois être d'une autre nature, parce que je n'ai pas vu la différence.

J'étais donc en train de décéder de fatigue à tousser dans mon lit, vers 1h30 du matin, quand je sens mon Belge se lever et descendre à la cuisine. Je suis trop fatiguée pour ouvrir les yeux, ma bouche travaille déjà pour deux. Il revient avec un plateau complet :
- des pastilles au thym pour la toux
- DEUX oignons coupés
- un spray pour la gorge
- une casserole d'eau chaude avec des gouttes à l'eucalyptus dedans
- un mug bouillant de lait aux herbes de provence et au miel

"Tu m'empêches de dormir"
(N'est-il pas adorable ?) - Cette phrase, dans ce contexte particulier, peut être prise au premier ou au second degré, au choix. - Ou comment mon Belge arrive à être désagréable en faisant des choses gentilles.

Je goute mon lait. "Berk, t'as mis quoi dedans ?"
Il se marre : "Du cognac"
Croyez-le ou non, ce cocktail détonnant a eu raison de ma toux en 2 minutes. J'ai tout pris en une fois, et j'ai dormi comme un bébé.

Merci Chéri.

19 décembre 2012

Un peu de féminisme

Par Maritxu

Une amie m’a dit un jour que je pouvais ranger mon féminisme si je m’estimais traitée à égalité avec les hommes. S’il est vrai que dans mon métier et dans ma vie en général, je prends ma place et je m’affirme à l’égal des hommes, il m’arrive de m’insurger. Je prends ma cape et mon épée, bougez pas, j’arrive.

Ce midi, à la radio, je prends en cours une émission sur l’avortement. Apparemment un collectif demande l’abrogation de la loi dépénalisant l’avortement en Belgique (loi de 1990 seulement). Au téléphone, des « pro-vie » clament le droit à la vie des fœtus. Je mets quelques minutes avant de percuter : que des hommes. Que des hommes qui se permettent de dire des choses telles que « on ne devrait pas obliger les femmes à avorter » « les grossesses sont un moment de joie pour la vie à venir » « la majorité des femmes qui se présentent à l’avortement ne veulent pas avorter en réalité » « c’est la vie d’un futur être humain qui est en jeu »

Et le droit des femmes à avoir une vie, ils y ont pensé un peu, ces défenseurs de fœtus ? Parce qui va se fader les nausées / hémorroïdes / varices / vergetures / gonflements de la grossesse ? Et les lochies après pendant 2 mois ? Qui va souffrir le martyre pour mettre au monde le bébé ? Qui ne va pas retrouver sa silhouette après l’accouchement ? Qui ne va pas avoir toutes ses primes au boulot parce qu’elle a renouvelé les générations sans un seul jour de congé pathologique ? Qui va peut-être être obligée de mettre sa carrière entre parenthèse parce qu’elle n’a pas trouvé de mode de garde ? Voire même ne pas commencer de carrière du tout pour celles qui sont jeunes ?

Les mecs, vous êtes bien marrants, mais ce n’est pas vous. C’est nous, et nous seules, sauf éventuellement pour le dernier point, mais reconnaissez que les hommes au foyer ne sont pas légion.

Comme si c’était facile d’avorter. Comme si ça ne déchirait pas les trippes. Comme si ça ne faisait pas physiquement mal. L’avortement n’est pas un moyen de contraception, c’est la solution de la dernière chance. Croyez bien que si on pouvait se passer d’un avortement, on le ferait. Je le sais. Même si c’était pour raisons médicales, j’ai avorté, et ce n'est pas facile. J'ai avorté la mort dans l’âme et un embryon mort en dedans de moi. Je remercie encore cette petite chose de ne pas m’avoir obligé à la tuer, parce que j'avais choisi.

Le jour où on obligera les hommes à prendre la pilule pour contrôler LEUR moitié de futur embryon, on en reparlera. Déjà qu’on a des règles tous les mois, nous, il est temps que les emmerdes de la procréation soient un peu mieux partagées dans ce monde.


18 octobre 2012

Fail

Par Maritxu

J'ai acheté le tome 11 d'une série de gare dont je tairai le nom, parce que c'est VRAIMENT cul-cul la praline, j'ai un peu honte, mais je lis ça avec une délectation infinie, c'est comme ça. Je me rassure en me disant que je viens de finir un Simenon, j'ai eu mon quota de (vraie) littérature pour le mois.
Donc, je lis - avec délectation, toujours - mon tome 11. Et je me rends compte que j'ai du mal à suivre le fil. Les références à des événements que je n'ai pas lus sont nombreuses. Zut. J'ai pas lu le tome 10 ou quoi ?
Je fouille ma bibliothèque : si si, il est bien là. Certaines pages sont mêmes cornées, donc, je l'ai bien lu.
Je finis mon tome 11, et par acquis de conscience, je feuillette mon tome 10. Ca ne me dit rien. Enfin, pas grand chose. J'avance dans les chapitres en ayant l'impression de lire un bouquin tout neuf. A un moment, une petite feuille s'échappe du livre : c'est l'échographie de la Pucine, à 15 semaines de grossesse.
TOUT S'EXPLIQUE !
J'étais enceinte au moment de la lecture, avec un demi-neurone actif, et j'ai tout oublié. Voilà.

16 octobre 2012

à quoi sert la médecine du travail ?

par Maritxu En France ou en Belgique, je me pose la même question... - Vous avez ammené un échantillon d'urine ? (évidemment madame, j'étais ravie d'acheter en pharmacie le récipent adéquat, de me trimballer avec toute ma journée de boulot, et puis entre nous, ammener soi-même son échantillon, c'est super fiable, on est sûr à 100% que c'est bien mon urine que je vous donne) - Non - Ha, bon. Bien, de toutes façons, vous n'avez pas de diabète dans votre famille ? - Ben si, une arrière-grand-mère et ma cousine. - Ha. Mais c'est un diabète dû à l'âge ? - Non, elle a été diagnostiquée vers 30 ans, et c'est le plus mauvais diabète, celui à 5 piqûres par jour. - Oh. Quelle malchance. Bonne journée madame. Je ne suis pas médecin, évidemment, mais je vois là comme un petit manque professionnel.
31 août 2012

C'est difficile de garder un lien

Par Maritxu Quand on habite loin. Quand on est à l’étranger et que le téléphone est plus cher. Quand on a des enfants qui vous prennent tellement de temps qu’on n’émerge qu’à 21h30 des obligations, et qu’il est déjà presque trop tard pour appeler. Quand c’est toujours moi qui relance. Quand il faut planifier au millimètre ses vacances pour arriver à caser quoi que ce soit. Quand mon mari travaille trop, et est rarement disponible. Quand, du coup, il faut entretenir son couple dès que l’occasion se présente au lieu d’entretenir ses amitiés. Quand on a besoin de souffler toute seule aussi. Quand on se pose des questions qu’on n’ose pas poser, alors que tout devrait être simple. Quand le lien qui était pourtant si fort se dilue dans l’absence. Quand ça fait tellement longtemps qu’on ne s’est pas vues que proposer une rencontre devient difficile, alors qu’on en a envie. Quand les promesses d’organisation ne tiennent pas. Quand les copains sont dans la merde et qu’ils n’appellent pas. Quand on est prévenus d’une grossesse avec le faire-part de naissance. Quand on est même carrément prévenu d’un mariage par Facebook. Des fois, c’est triste et foutu, des fois, c’est réparable. Cette fois-ci, j’ai tout envoyé baladé, mes enfants ne seront pas si traumatisés que ça si je ne suis pas là quand ils rentrent de vacances, merde, faut bien que leur père serve un peu à quelque chose. Puis ça fait une semaine qu’ils ne m’ont pas vue, ils ne vont pas mourir avec 8 heures de plus. Je rentrerai le soir, et je profiterai des mes copines. Limite, je rentrerai le lendemain. On verra.
22 août 2012

Opposer la raison aux sentiments

par Maritxu Tout le monde a entendu parler de l’ignoble affaire Dutroux. La Belgique en est encore toute retournée, et elle a donné lieu à de profonds remaniements dans les services de police. Moi qui suis maman à présent, j’ai du mal à en entendre parler sans éprouver une envie de vomir. Sa femme, Michelle Martin, est elle aussi en prison. Elle y a passé suffisamment de temps pour pouvoir demander une libération conditionnelle. Il est question qu’elle aille vivre dans un couvent. Il y a évidemment une levée de boucliers dans un sens comme dans l’autre. Je suis plutôt dans le camp de ceux qui croient en la seconde chance, qu’un homme (ou une femme en l’occurrence) ne doit pas être défini uniquement sur ses actes passés. Qu’une conditionnelle ne se donne pas à la légère, surtout après des actes aussi dramatiques et médiatisés que ceux dont elle s’est rendue coupable. De plus, un couvent est une situation idéale pour vivre en recluse. Sauf que le couvent en question est dans la même ville que celle où Pucine est à la crèche. Dans la même rue. C’est le numéro à côté. De savoir que ma fille-chérie-prunelle-de-mes-yeux sera à moins de 80m de quelqu’un qui a aidé à enlever, torturer et tuer des enfants, et qui en a laissé sciemment deux mourir de faim, tout mon être se hérisse. Faut que j’arrive à rationnaliser. C’est pas facile.
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