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Nobody expects the Spanish inquisition
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Nobody expects the Spanish inquisition
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18 juin 2010

Nom de jeune fille

Par Maritxu

Voilà, je ne sais pas si je l’ai déjà dit ici, mais je suis mariée avec mon Belge. Nous nous sommes mariés civilement en France et nous y habitions de toute façon. J’étais au courant que je pouvais garder mon nom de jeune fille selon une loi récente, ou accoler nos deux noms, ou que sais-je encore. Comme je suis une flemmarde, je n’ai fait aucune démarche, genre « on verra bien ce que ça donnera ». En plus, comme mon nom de famille est assez compliqué, et celui de mon belge plus simple, garder mon nom n’était pas un impératif pour moi.
A ma grande surprise, j’ai été quasiment OBLIGEE de prendre le nom de mon nouveau mari-belge. Mon boulot, sans me poser de questions, m’a fait mes fiches de paie avec le nom de mon mari. Ma banque aussi. Les impôts ont décrété tous seuls qu’il était le chef de famille. Quand nous avons eu le demi-belge, c’est à son nom que sont arrivées les allocations familiales...
Comme vous commencez à me connaître, vous pourrez comprendre que ça m’a légèrement énervé. Mais c’est qui la française ici ?? C’est quoi ce patriarcat ? Pourquoi le chef de famille est-il obligatoirement l’homme ?
A chaque fois, j’ai dû appeler, me déplacer, pour demander que les papiers soient établis à mon nom (enfin, au moins le prénom, parce que mon nom de jeune fille, ils ne voulaient catégoriquement pas l’employer).
Bref, j’ai un peu eu l’impression d’être spoliée. Ben oui, pardon, quand on s’appelle untel pendant presque 30 ans, ça fait bizarre de changer. Même si c’est par amour.

En Belgique, c’est différent.
J’ai appris la chose bêtement, en m’inscrivant à la bibliothèque. La dame s’est étonnée que je porte le même nom de famille que mon fils.
-   Quoi, il n’a pas pris le nom de son père ?
-   Si, mais comme on est mariés, moi aussi j’ai pris son nom.
-   Mais pourquoi vous avez fait ça ? Et si vous divorcez ?
Entre nous, de quoi je me mêle, hein, mais somme toute, elle avait raison. Et j’ai donc appris qu’en Belgique, ton nom, c’est pour la vie, ce qui est bien plus simple, bien plus normal, et bien moins embêtant.
Il est donc tout à fait normal que des mamans ne s’appellent pas pareil que leurs enfants.
J’ai donc retrouvé avec bonheur mon nom compliqué, avec encore plus d’assurance qu’auparavant.

Maintenant, avec le systême belge, lorsque les impôts arrivent à la maison, ils sont adressés à mon mari (c'est lui le belge), ce qui est normal, certes, mais à mon mari EPOUX MARITXU. J'adore.

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5 décembre 2011

Quand je serai grand

- Tu sais maman, la maitresse elle a dit qu'on pouvait faire toooout ce qu'on voulait. - Comment ça, tout ce que tu veux ? - Tu sais, quand on sera grand, hé ben on peut faire .... heuuu... conducteur de camion de pompier... ouuuuu... construire des maisons... - Et toi alors, tu sais ce que tu voudras faire quand tu seras grand ? - Oui. Moi, quand je serai grand, je serai un amoureux.
26 janvier 2012

La jalousie : un mythe ?

Par Maritxu

Depuis que la Pucine est née, j’ai l’impression que la question qui revient le plus souvent c’est : « le grand frère est-il jaloux ? » Dès que je réponds que non, ce n’est pas le cas du tout, l’immense majorité des gens me répondent « ha ben chez moi non plus, on n’a pas eu de problème ».
Question : la jalousie entre frères et sœurs est-elle un mythe ? Vraiment rares sont les gens que je connais qui ont eu le problème.

Je lisais récemment sur l’excellent blog de Mme Sololine sa méthode pour que tout se passE bien à l'arrivée d'un enfant. Je n’ai pas DU TOUT fait la même chose. Parfois même franchement le contraire. Et tout se passe pourtant très bien des deux côtés. J’en déduis donc qu’il n’y a pas de méthode miracle, et qu’il faut, encore une fois, faire à sa sauce sans écouter les autres. 

Nous on l’a dit au Demi-Belge dès que ça a commencé à se voir. Faut qu’on était contents comme tout, puisqu’on avait raté la précédente. C’est aussi pour ça qu’on a attendus d’être bien surs pour l’annoncer.

Par contre, on l’a entouré de beaucoup de précautions : c’est dans très longtemps, t’inquiète pas, on a le temps, tu seras presque en vacances, etc.

Quand j’ai commencé à devenir baleine, il m’a appelé sa maman-ballon, c’était adorable. Là on a commencé à nuancer l’arrivée du bébé : tu ne pourras pas jouer tout de suite avec, ça ne sait rien faire un bébé, ça pleure beaucoup, elle dormira avec nous pour ne pas te réveiller la nuit, etc, encore une fois. En gros, on a bien insisté sur les points négatifs pour ne pas qu’il soit surpris à l’arrivée. Ensuite seulement on lui parlait du positif : elle fera des sourires, elle sera en admiration devant toi, son grand frère, tu pourras la faire rire, lui donner le biberon… on a fait gaffe à ne pas en parler trop non plus, pour ne pas l’étouffer avec. Il fallait que nous continuions à vivre pour lui aussi, et pas juste pour le bébé à venir.

Puis, à la naissance, on l’a réveillé la nuit pour lui annoncer notre départ à l’hôpital. Etant donné que j’ai accouché à 5h23, mon Belge est retourné à la maison pour aller le chercher avant son départ à l’école, et c’est tout excité qu’il est venu découvrir sa petite sœur. Je l’ai d’entrée pris dans mes bras, dans mon lit, avec la Pucine. Il était vraiment associé à la naissance, impliqué. Il répétait « c’est MA p’tite sœur, je suis un grand frère ». Il est revenu tous les jours, mais jamais très longtemps, pour ne pas qu’il s’ennuie. Ma mère a été une baby-sitter formidable tout au long de mon congé maternité.

Nous n’avons pas transformé l’arrivée de la Pucine à la maison en grand’messe. Mon Belge est venu me chercher tout seul, et je suis ensuite allée chercher le demi-belge à l’école avec la Puce, pour la présenter à toute sa classe. Il était fier comme un pou.

Au jour le jour, ensuite, tout s’est fait naturellement. Nous avons fait attention à lui porter autant d’attention qu’avant. Nous nous réservons des moments entre nous. Je le laisse faire beaucoup de choses avec sa sœur, il faut bien qu’elle aussi apprenne à vivre avec un grand frère.

Bref, beaucoup d’intuition, la vérité sans fioritures, et ne pas en faire une affaire d’état, je pense bien qu’on peut tout résumer dans ces trois points.

En plus, comme la Pucine est une enfant particulièrement facile et qui pleure très peu, l’intégration a été d’une facilité presque confondante. En gros, ils s’adorent. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, alors je profite.

 

La semaine dernière, j’ai quand même posé la question à mon Demi-Belge : « Tu trouves qu’on aime plus la Pucine que toi ? » Il m’a regardé d’un air effaré « ben non ! » « et tu trouves qu’on t’aime plus que la Pucine ? » « Ben non, c’est pas possible ça, c’est pareil nous deux ! » Le tout sans une hésitation.

J’ai comme l’impression d’avoir gagné le prix de la meilleure mère.

Sauf que la mienne est mieux, je sais.

21 décembre 2011

L'hiver

Pour une fois, cette perle n'a pas été récoltée par moi, mais par mon Belge qui a vécu ma vie pendant 4 jours... et qui n'est pas super chaud pour recommencer tout de suite ! Je crois que pendant quelques temps, je vais récolter les fruits de ce grand week-end passé en tête à tête avec ses enfants. Ce n'est pas si facile de tout gérer ! Bon, la perle. Après moults enguirlandages pour levages nocturnes intempestifs, notre Demi-belge a affirmé à son père : "Papa, c'est parce que les journées sont trop courtes, alors moi quand la nuit est là, je suis pas fatigué." Imparable.
21 août 2012

Doudou

(Maritxu, évidemment, avec un titre pareil)

Il n'y a pas si longtemps, j'ai fait un article sur les doudous, expliquant en long et en large pourquoi je n'avais jamais acheté de doublon de doudou au demi-belge. (http://sortinghat.canalblog.com/archives/2011/12/14/22964166.html, en attendant de mettre un lien pour de vrai, dès que j'ai un ordinateur sans restriction, aka Maritxu, arrête de bloguer au bureau)

Bon, je sens que je vais changer mon fusil d'épaule rapidement.

Pucine avait donc un doudou à la maison, et un doudou à la crèche. Je ne sais pas comment se passe sa relation avec son doudou à la crèche, mais à la maison, c'est de plus en plus fusionnel.

Entre mes vacances et celles chez les mamies, elle a vécu avec son seul doudou-maison (c'est un lapin, appelons-le doudou-lapin) pendant un mois. Quand nous sommes retournées à la crèche, j'ignorais comment allaient se passer les retrouvailles avec son doudou-ours (celui de la crèche, vous avez compris). j'ai donc ammené l'autre en refort.

Et je l'ai oublié le soir en repartant.

Grave erreur.

Grave, grave, grave.

Tout s'est très bien passé jusqu'au moment du coucher. J'ai bien expliqué à ma fille que j'avais oublié son lapin, et qu'il faudrait qu'elle en choisisse un autre pour la nuit. Arrivée dans son lit, je sentais bien pourtant qu'elle cherchait quelque chose. Je l'ai laissée tout de même, espérant qu'elle s'endorme.

10 minutes de hurlements plus tard, on est remontés la chercher, elle empêchait son frère de dormir.

Plutôt contente de redescendre, elle a joué un peu avant de tomber de fatigue.

Evidemment, elle n'a pas retrouvé son doudou dans son lit.

On décide de la laisser hurler. 20 minutes plus tard, je craque, c'est horrible. J'essaie de la calmer, j'y arrive presque, en lui faisant un massage. Elle est sur le ventre, dans mon lit, et ne bouge plus du tout; elle profite. Je crois l'avoir endormie, et j'arrête en douceur. Dès que mes mains ont quitté son dos, elle se redresse d'un bond. Raté. Comme elle est détendue tout de même, j'essaie de la recoucher. Il y a belle lurette que son grand frère dort.

Au bout d'une demi-heure de cris d'agonie à faire peur, sans interruption, je retourne la chercher. Toutes les peluches, poupées, vêtements à moi que je lui présente sont balancés avec la dernière énergie. Même la tétine y passe. Elle est en manque, je ne vois pas d'autres explications.

On la recouche enfin, parce qu'elle hurle couchée, la face contre le canapé : elle n'en peut plus, mais elle VEUT son doudou.

Elle a déclaré forfait à 22h30, et s'est endormie au milieu d'un hurlement.

On n'est pas sortis de l'auberge mes amis. Quel caractère !

Et je file acheter un doudou de rechange. Plus jamais ça !


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3 novembre 2014

Le couple

Une année à le détester. Une année à avoir envie que tout se termine. Une année blanche où je me suis fait marcher dessus. Une année à encaisser sans répondre.

Je suis allée consulter. Moi, la fanfaronne, qui pensais que psy était vraiment la profession la plus inutile au monde, je suis allée en voir une. Pour faire le point sur moi. Pour me donner des pistes. Pour m'entendre dire que je n'étais pas la plus nulle et que c'était sa faute.
Elle m'a écouté. Ca m'a fait un bien fou. Etre écoutée sans jugement, être crue sans devoir sans cesse apporter des preuves, c'était un sentiment que j'avais oublié. Elle m'a répété souvent "et vous acceptez tout ça ?". Je l'ai pris comme un "Que faites-vous encore avec lui ?". J'avais tort. Il fallait comprendre "Vous n'avez pas à accepter ça." Il suffisait de dire "Non, ce comportement n'est pas acceptable".

J'ai explosé. Je lui ai balancé mon mal-être, j'ai mis le divorce sur la table. Sans rire. Droit dans les yeux.

Nous sommes restés ensemble, pour les enfants. Pour les enfants, et grâce à ma formidable belle-famille (surtout ma belle-soeur), nous sommes allés voir une psychologue de couple.

J'attendais ça. J'étais impatiente. J'étais angoissée qu'il triche.

Il n'a pas triché. Il a eu la même attitude devant elle qu'avec moi. J'ai pris conscience qu'il avait des blocages vis-à-vis de moi. C'est peut-être une impression, mais la psy s'est vraiment concentrée sur lui. Je pense qu'il a pris conscience de quelque chose aussi.

Une seule séance, et je note déjà le mieux. Beaucoup de choses sont non résolues encore, et je le lui ai dit. Mais le mieux est là, c'est certain. la discussion est réouverte. La semaine de Toussaint sans les enfants nous a permis de nous retrouver. Une seule séance. je n'en reviens pas.

Je recommence à me sentir bien. Parce que maintenant, je sais dire non. Je peux dire mes peurs sans qu'en face je ne sente une dépréciation de mes sentiments, ou carrément une haine de moi.

Nous faisons des efforts. C'est bien. Est-ce que ça vaut le coup ? Peut-être bien. Oui, peut-être bien.

Encore une fois, tout n'est pas réglé, et je n'ai pas envie qu'il m'accompagne à Noël, dans ma famille. C'est mon choix, pas celui de ma famille, et je le lui ai dit. Je lui ai dit aussi qu'il faudra qu'on en discute, devant la psy. Il n'a pas tempêté, pas essayé d'en parler, il a juste hoché la tête. A-t-il compris ? Je ne sais pas, je ne pense pas, mais il respecte ma décision.
Le jour où il la comprendra, on aura gagné.

30 janvier 2015

Il part, il part pas...

Bien bien bien

Dans une séparation, le principe, c'est d'être séparé. Etant donné que je suis la seule capable de rembourser la maison, et assumer toutes les charges, il m'a semblé évident depuis le début que c'était à lui de partir.

Dans sa phase de colère, il m'a menacé. Il a annoncé qu'il allait me pourrir la vie, qu'il pouvait être "un connard bien pire que ce que j'imaginais". C'était dans sa phase de colère. De plus, je comprends un peu, parce qu'en le quittant, je le mets dans une merde financière noire. Ca fait des années qu'il travaille d'arrache-pied sans aucun revenu, et comme il est sous le coup d'une décision de justice, il a bien fait attention à ne rien posséder en propre, à part sa société, qui bat de l'aile depuis.... le début ?

Est-ce parce qu'il n'a pas de ressources financières que je devrais rester avec lui ? Malgré tout ce que j'endure depuis des années ? Croyez-moi, s'il avait été autonome, je l'aurais quitté depuis longtemps. Il n'avait qu'à pas mordre la main qui le nourissait. Je sais que ça fait cliché à mort, mais au final, c'est un peu ça. Je ne demandais pas grand chose pourtant. Un respect élémentaire dû entre deux êtres humains. Même pas en tant qu'époux, juste en tant qu'êtres humains. J'ai été méprisée à un point que vous n'imaginez pas. Il a davantage vu ses enfants depuis que je l'ai quitté, soit un mois, que toute cette dernière année. Quasiment.

Donc, je suis la méchante.

Au début, il a commencé à monter des opérations financières fantaisistes dont il a le secret, que je savais d'entrée être vouées à l'échec. C'était le cas. Il m'a ensuite affirmé que je n'avais pas le droit de le virer de la maison, que jusqu'à preuve du contraire, c'était aussi chez lui. C'est vrai. Il va bien falloir qu'on cohabite le temps que tout ça se calme un peu.

Il y a une semaine, il m'a annoncé qu'il allait faire des efforts pour restaurer le dialogue (youhou !) et qu'il allait partir (re-youhou).

Il est parti. Une semaine. Puis il est revenu avec agressivité, parce qu'il s'était rendu compte que le logement qu'on lui prêtait, ben, il y avait quand même les charges à payer. Ben oui. A force de se reposer sur moi, la réalité de la vie va le frapper de plein fouet ces prochains mois. Quoi ? On ne peut pas monter des combines financières pour manger ?? On paye l'eau et l'électricité ?
Il est allé voir une psy qui a été lui raconter -selon lui- que si je pensais qu'il était pervers narcissique, c'était que j'étais vicieuse et perverse moi-même. Que je projetais quoi. Alors, à froid ce coup-ci, il m'a redit qu'il allait me pourrir la vie. Qu'il allait "me faire cracher le maximum". Fair enough.

Ce soir, sans signes avant-coureurs, il a fait son sac à dos et il est parti. Quand je lui ai demandé quand les enfants le reverraient, parce que avoir des enfants c'était pas seulement quand ça l'arrangeait, il m'a répondu qu'il n'en savait rien, et que je n'avais qu'à leur raconter que je l'avais obligé à une vie misérable. Quand je lui ai demandé si c'était définitif et où il allait habiter, parce que c'est une obligation légale pour moi de le savoir tant qu'on est mariés, il m'a répondu qu'il n'en savait rien, et que c'était moi qui l'obligeait à partir. J'ai réussi à lui dire avant que la porte ne se referme que c'était lui qui prenait la décision de partir avant d'en avoir les moyens.

Vous ai-je déjà dit qu'il ne m'a JAMAIS dit ce qu'il pensait de tout ça, qu'il n'a JAMAIS essayé de me faire changer d'avis, et qu'il n'a JAMAIS tenté de faire son auto-critique ou de reconnaitre une quelconque responsabilité dans ce qui lui arrive ?

Et c'est moi la méchante ?

 

12 juin 2014

Le caractère

Par Maritxu

 

On me dit souvent que ma deuxième, si mignonne, si blonde, si "yeux-bleus", a du caractère. De caractère à caractérielle, la marge est grande. Et pourtant, sautons le pas, je vous l'affirme, Pucine est bien caractérielle.

J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de colère en elle, et qu'il faut qu'elle s'exprime malgré tout l'amour dont nous l'entourons.

Je n'ai pas su comment réagir tout de suite. Faut dire qu'on est un peu désemparé devant un enfant, presque un bébé encore, qui hurle sans s'arrêter en tapant et en lançant tout ce qui se trouve à sa portée. Ca peut durer jusqu'à une heure. Oui, c'est long. Pour nous aussi figurez-vous.

Au début, je répondais par des tapes sur les doigts, pire, des fessées, ou l'arme totale (qui a fonctionné, mais que je n'utiliserai plus, c'est trop violent) : la douche froide toute habillée. Et puis que je me suis dit que la violence n'engendrerait que la violence, et j'essaie de garder mon calme et de trouver des punitions non-violentes. Comme la punir dans sa chambre, par exemple. Maintenant qu'elle est plus grande, c'est efficace, mais avant, j'ai été obligée de fermer à clé pour l'empêcher de sortir, et elle a tapé dans la porte avec la dernière énergie jusqu'à ce qu'on intervienne... Dur.

Je ne sais pas pourquoi elle est comme ça. Je ne sais pas pourquoi elle ne veut pas participer aux danses collectives à l'école, et je ne sais pas plus pourquoi elle balance des coups de pieds au malheureux premier qui la touche ou la regarde de trop près. Il parait que son père était comme ça, et sa colère à lui n'est toujours pas passée... Je ne veux pas qu'elle développe la même amertume que lui.

Je sais juste que je vais mettre tout mon amour à sa disposition, que je vais déployer des trésors de patience, et que je vais y arriver, à lui faire maitriser ses colères. Par l'exemple. Par la douceur. Et tant pis si je dérape, je recommencerai. Encore et encore, jusqu'à ce que ça rentre dans sa tête de pioche : je l'aime et il est inutile de se mettre dans de tels états.

Heureusement qu'elle est jolie, sinon, il y a longtemps que j'aurais demandé à être remboursée !

23 mai 2014

Peux t'aider ?

Par Maritxu

 

Je traverse en ce moment une période bénie.

Dès que je m'apprête à vider une machine, la remplir, ranger la vaisselle, éplucher n'importe quoi, passer l'aspirateur, faire la cuisine, j'ai une petite voix qui arrive comme par magie derrière moi :

- Peux t'aider, maman, oui ?

Et elle m'aide. Jusqu'au bout. Ce n'est pas une lubie qui lui passe au bout de quelques secondes, elle tient vraiment à enlever elle-même tous les germes des patates pour ensuite m'en donner une ("Non ! Moi tout seule !"), me regarder religieusement l'éplucher, et enfin l'apporter, triomphante, dans l'évier de la cuisine pour revenir en courant chercher la suivante.
Evidemment, je triple mon temps de tâches ménagères, mais elle est tellement déçue quand je lui réponds non que j'essaie au maximum de l'associer.

Le second effet kiss-cool, c'est que le grand est jaloux de cette complicité, et vient au minimum nous tenir compagnie quand ça arrive.

Je suis une mère comblée (à défaut d'une épouse, je vois de moins en moins le Belge ces temps-ci).

19 mai 2014

Comment énerver un belge ?

En avant-propos, précisons qu’il y a 3 communautés linguistiques en Belgique, 3 régions (mais pas avec exactement les mêmes frontières), que les Flamands et les Wallons pourraient presque être considérés comme appartenant à deux pays différents pendant que les germanophones observent tout ça avec indifférence, et sans jamais hausser le ton.

Etant francophone, je parlerai donc pour les Wallons.

Alors, comment énerver un belge ? Il faut tout d’abord annoncer que c’est une entreprise plutôt difficile. Le belge est d’un naturel flegmatique. On ne rappellera jamais assez que la Belgique est le pays du surréalisme et donc le belge ne s’étonne pas de grand-chose, et comme il est naturellement et culturellement doté d’une autodérision hors du commun, il s’offusque encore moins.

Cependant, en grattant un peu, on peut trouver certaines choses…

1- Le belge est sympathique.

C’est un cliché. Prenez n’importe quel étranger qui rencontre un belge, sa réaction sera toujours la même : « Ha, vous êtes belge ? J’adore les belges ! Vous êtes tellement sympathiques ! ».   Non. Le belge n’est pas plus sympathique qu’une autre nationalité, j’imagine qu’il y a un pourcentage d’imbéciles égal à celui du reste du monde. C’est juste que le belge a une limite de tolérance plus élevée, peut-être.

2- Demander qu’on explique la scission de la Belgique (différence Wallons/Flamands)

C’est la seconde question qu’un étranger pose à un belge. Même si le sujet ne l’intéresse pas, parce que la Belgique est championne du monde en termes de nombre de jours sans gouvernement et que tous les journaux du monde en ont parlé, le non-belge pense devoir absolument se renseigner sur ce sujet. C’est gonflant.

3- Parler politique.

Un peu dans la même veine que le point précédent, mais là il s’agit de la politique en général. Entre eux, les belges parlent peu de politique. Ce n’est pas vraiment parce que ça les énerve, c’est plutôt parce qu’ils s’en fichent. D’ailleurs, quand on leur demande comment ils ont fait pour s’en sortir sans gouvernement, la réponse-type est que le pays n’a jamais mieux tourné que pendant cette période-là.

4- Attaquer la monarchie.

Quand on vient d’un pays républicain, on a un peu de mal à se faire à la monarchie belge. Les intitulés « royaux » pullulent (Ecole royale, Cercle royal, etc…). Les humoristes belges épargnent très peu la monarchie d’ailleurs, mais il est curieusement mal venu de critiquer ouvertement la monarchie dans la vie de tous les jours. Tout le monde est d’accord pour dire qu’elle ne sert à rien, mais beaucoup veulent la garder et la respecter quand même.

5- Les reprendre dans leurs tournures de phrases.

Si on insiste un peu, cela les énerve, mais d’une façon générale, comme tout le reste, cela les amuse. Il faut dire qu’ils donnent un peu le bâton pour se faire battre : outre les tournures vieillies (bourgmestre, échevin, « nenni » pour renforcer un « non », « gai » pour « sympa »), on se demande bien pourquoi ils emploient « clignoteur » à la place de « clignotant », ou « sens horloger » pour « horaire ». Quant à leurs expressions, elles sont tellement imagées que c’en est un bonheur (« tu peux danser sur ta tête, tu n’y arriveras pas », « la bande des pneus crevés » sur autoroute…) Des dictionnaires entiers sont dédiés à ce français de Belgique, si savoureux.

6- Dire que la frite est française.

Un soupçon d’énervement dans celle-ci. Ce qui est curieux, c’est que les principaux concernés – les français – à qui on attribue la paternité de la frite dans le reste du monde, savent bien, eux, que ce sont les belges les champions. Il suffit de rentrer dans n’importe laquelle des innombrables friteries belges pour s’en convaincre.

7- Critiquer les bières belges.

C’est une question de fierté. La meilleure bière du monde, élue chaque année, est régulièrement une bière belge. La Belgique compte un nombre record de bières différentes, toutes plus savoureuses les unes que les autres. On a coutume de dire qu’il suffit de rassembler trois personnes pour qu’elles se mettent à brasser de la bière. Alors quand on vient dire à un belge qu’on ne connait pas les bières belges ou pire, qu’on préfère les lagers allemandes, on est d’office catalogué comme ignorant, voire inculte. Mais le belge n’est pas rancunier, et la suite probable est qu’il vous offrira un Orval.

8- Exploiter le stéréotype wallon

Le wallon est fainéant. Le wallon coûte de l’argent à la Belgique. Les chômeurs wallons sont tous des tire-au-flanc. Faut-il vraiment préciser que toutes les affirmations précédentes sont fausses ? Et qu’elles agacent prodigieusement le wallon précité ?

9- Penser que tel ou tel star / film / livre est français.

Non, ce n’est pas parce qu’ils sont de renommée mondiale et qu’ils parlent français que la France est autorisée à s’approprier certaines œuvre ou certains artistes. S’il est à peu près acquis que Magritte et les frères Dardenne sont belges, il faut rappeler que Cécile de France, Amélie Nothomb, Stromae, Benoît Poelvoorde, Philippe Geluck et bien d’autres aussi sont bel et bien belges.

Oui, le compte s’arrête à neuf. Et alors ? Ça vous énerve ?

8 février 2006

Tempted...

...by an Harry Potterian quizz, girls??

Pour savoir qui serait votre chevalier servant dans le monde magique de JKR, prenez votre dico d'anglais (ou appelez moi, maintenant que j'ai déjà traduit pour ma soeur...), et répondez aux petites questions...^^

http://quizilla.com/users/saintgirl11/quizzes/ et cliquez sur "who is your harry potter love match?"

Personnellement je suis tombée sur Harry du premier coup, c'est rigolo... Après, en répondant le pire pour moi, j'ai trouvé Draco.... et bizarrement en essayant d'avoir Sirius, je suis tombée sur ... Snape. J'ai pas tout compris, mais bon, pas grave.

Et la grande question... peut-on tomber sur Dumbledore???^^

27 juillet 2006

Chouette, dirait hedwige!

Plus que deux jours avant de quitter la perfide Albion, et dire que Petro est occupee est un euphemisme... Donc comme j'ai fini la super liste de la mort qui tue d'hotels prestigieux (qui me narguent parce que eux sont au bord de la mer et pas moi) (m'en fous, j'y vais bientot), bein.. je fais rien. Ou plutot, si: j'explose litteralement mon record d'heures passes devant un ordi. Je sais presque plus ou aller, tellement j'y passe de temps...

Heureusement, j'ai trouve une solution! -->le blog! Et meme, de preference, le blog bede!! (mettez les accents aigus sur bede, ce sera mieux...) Alors, voila, en navigant, j'en ai trouve deux-trois, que je vais rajouter a mes liens...

Madame Pas Contente: c'est pas un blog bd (j'enleve les e, sans les accents, c'est trop laid), mais c'est bien rigolo quand meme! Elle nous raconte sa vie, avec tout plein d'humour, meme que c'est drole, et en plus, elle donne des supers surnoms a tout ce qui bouge, et meme ce qui bouge pas. Allez faire un tour, ca detend! http://mmepascontente.canalblog.com

Un crayon dans le coeur, le blog de Laurel... Un blog haut en couleur! de toutes facons, quand on a des cheveux oranges fluos et un chapeau vache, on peut pas etre foncierement mechant, c'est pas possible. Il y a une fraicheur tellement agreable dans ses dessins, une naivete qui remonte le moral... brel, c'est super! www.bloglaurel.com

Je vais aller en feuilleter d'autres, je vous les presenterai peut-etre.... ;-)

Allez, jvous laisse, j'ai a faire!

3 septembre 2006

"Et la mer et l'amour..."

Un peu de culture, pour changer de mes élucubrations personnelles... j'ai retrouvé ceci dans mes petits papiers, qui ma foi m'avait fait sourire pendant le cours de culture G (pour une fois que je ne baillais pas!)... Voyez plutôt:

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu dans la mer de mes larmes.

Pierre de Marbeuf (1596-1645)...

Joli, n'est-ce pas?

30 septembre 2006

Little Miss Sunshine

Enfin, je l'ai vu!! Youhouuu!!

Grâce à mon emploi qui me réserve six heures de trou le mardi, entre 10h30 et 16h30... Exactement ce qu'il me faut pour bénéficier des tarifs du matin!^^

Donc, mardi dernier je suis allée voir ce film... Vous voyez les affiches où on a rajouté, en plus du titre du film et parfois de la "phrase-choc" (du genre?), les commentaires élogieux, que dis-je dithyrambiques, de certains journaux...? Ca m'a souvent paru un peu présomptueux, de montrer aux gens à l'avance les adjectifs qu'ils peuvent utiliser pour parler du film: "fabuleux", "fantastique", "émouvant", "drôle à en pleurer", etc.

Il y avait ce genre de commentaires sur l'affiche de Little Miss Sunshine au cinéma. Et bein, après visionnage du film, croyez-moi, ou croyez-moi pas, je me suis rendue compte que ce film méritait tous les adjectifs élogieux qui étaient sur l'affiche, plus deux-trois autres qu'ils ont pas dû réussir à caser... Ce film est une véritable petite merveille. Je ne vous mens pas, dès qu'il sort, je l'achète. (enfin, non, j'attends, parce que ça me gave de payer les dvds aussi chers)

Il y a de l'émotion, du rire, de l'action, du suspense, des gags, tout! Et jamais je n'ai senti que c'était lourd, mal amené. Plus une mention spéciale aux acteurs, qui sont tous fabuleux. Réellement! Ca fait plaisir de voir un bon film comme ça, de temps à autre.

Si vous n'y êtes pas encore allé, faites attention: ce film pourrait bien vous faire passer un bon moment... et même plus que ça!

(plus: pour les actuels khâgneux qui me liraient, je précise que l'oncle joué par Steve Carrel [fantastique] est un éminent spécialiste de Proust...^^ )

17 novembre 2006

John, grâce à Madame Pas Contente

Il faut bien rendre à César ce qui lui appartient, sans elle, John ne serait pas venu jusqu'à vous, pour vous chanter cette chanson qui mérite pour moi d'être classée dans les plus belles du monde.

Voilà! En espérant qu'elle vous plaira autant qu'à moi...^^ Et je vous met les paroles en dessous, on ne sait jamais... C'est pas très drôle, mais c'est pas grave...!

As soon as your born they make you feel small,
By giving you no time instead of it all,
Till the pain is so big you feel nothing at all,
A working class hero is something to be,
A working class hero is something to be.

They hurt you at home and they hit you at school,
They hate you if you're clever and they despise a fool,
Till you're so fucking crazy you can't follow their rules,
A working class hero is something to be,
A working class hero is something to be.

When they've tortured and scared you for twenty odd years,
Then they expect you to pick a career,
When you can't really function you're so full of fear,
A working class hero is something to be,
A working class hero is something to be.

Keep you doped with religion and sex and TV,
And you think you're so clever and classless and free,
But you're still fucking peasents as far as I can see,
A working class hero is something to be,
A working class hero is something to be.

There's room at the top they are telling you still,
But first you must learn how to smile as you kill,
If you want to be like the folks on the hill,
A working class hero is something to be.
A working class hero is something to be.

If you want to be a hero well just follow me,
If you want to be a hero well just follow me.

(et maintenant, je vais des tas de chansons, c'est chouette!! Merci Madame Pas Contente!)

26 novembre 2006

Je voudrais m'insurger!

Voici quelques commandements manifestement ratifié par tous les membres des CDVC, Cyclistes du Dimanche en Vallée de Chevreuse...

1-Si une voiture te suit, de front tu rouleras.
(bein ouais, après tout, c'est écrit nulle part que si tu gènes une voiture, tu dois te rabattre, non mais oh!)

2-Le roi de la route tu te proclameras.
(et les voitures qui font la gueule, c'est pareil.)

3-A chaque croisement, pour reprendre ton souffle tu t'arrêteras.
(comme si ça pouvait être dangereux, je veux dire, on les voit de loin, c'est vrai...)

4-En bande de 50, tu te déplaceras.
(attends, c'est mieux d'être à plusieurs, on sort entre potes, quoi...!)

5- En plein virage, au  milieu de la route tu resteras.
(c'est pour l'optimisation maximale de la vitesse, c'est marche super bien!)

6- Pas un regard aux autres usagers tu ne jetteras.
(c'est le roi de la route, on s'en tamponne des autres, franchement!)

7-Très fier de faire du sport tu te sentiras.
(bein, oui, se lever le dimanche pour aller se geler sur les routes, ça demande du courage, madame!)

8-Un petit short moulant chargé de pubs pour faire comme les grands tu mettras.
(On se sent un peu champion, comme ça...)

9-Tôt le matin en passant près des maisons pour communiquer tu hurleras.
(c'est une question de vent et de vitesse, on s'entend pas, alors pour discuter du match de la veille, c'est pas facile!)

10- En côte, comme la voiture derrière toi tu souffriras.
(c'est toujours plus sympa d'être deux à souffrir, non?)

Bon, évidemment, je sais pertinement qu'on peut faire exactement la même liste avec les voitures... Mais ce qui me désole, c'est que ces cyclistes ne tiennent (pour la plupart, bien sûr, je laisse le bénéfice du doute au reste) pas compte du code la route, alors que ça devrait être encore plus primordial pour eux, qui n'ont aucune protection sur leur vélo de champion! Enfin... c'était un coup de gueule que j'avais envie de pousser!

Plus tard, je vous parlerai des automobilistes qui n'ont manifestement pas compris ce que signifiait réellement "circulation alternée"...

2 février 2007

Un peu de politique

Par Maritxu

Pour être dans le vent, de nos jours, il faut parler politique. Je suis dans le vent, alors il n’y a pas de raisons.

Je vais être honnête, la politique, c’est pas trop mon truc. Il y a quelques années, ça ne m’intéressait même pas du tout.
Mon belge, lui, s’intéresse, et du coup, je suis bien obligée de m’y mettre aussi, pour qu’on puisse en discuter.
J’ai toujours voté à TOUTES les élections, même quand il a fallu faire une procuration parce que je n’habitais plus chez mes parents et que ma demande de changement de domicile avait été faite 3 jours trop tard pour être prise en compte par la mairie (imbéciles de bureaucrates).
D’ailleurs, vous saviez que pour obtenir une procuration il faut aller au commissariat ? Oui, évidemment, vous le saviez, ça coule tellement de source. Alors que moi je me suis présentée connement bêtement à la mairie, on se demande bien pourquoi, hein ?

Donc la politique, ça me passe assez haut au dessus.
Mais il y a des fois, faut pas abuser non plus. Faut pas nous prendre pour des abrutis.

Cette campagne électorale, déjà, elle me fait rire, entre ses lapsus et ses coups bas, moi je ne vois pas en quoi elle est fondamentalement différente de celle de 2002. Qui s’intéresse au scooter du fils de Sarkozy ou au fait que les Hollande payent l’impôt sur la fortune ? Cela va-t-il nuire à leur capacité à nous gouverner ? Les Dacrew (excellent blog) ont fait un article assez réaliste sur l’hérésie de la démocratie participative. Et ce matin, paf, on en a la preuve. Ségolène veut instaurer des allocations autonomies, le droit à tous les jeunes à un prêt à taux zéro, une carte santé jeune pour des consultations médicales gratuites, une contraception gratuite pour les filles jusqu’à 25 ans, et un remaniement de la carte scolaire, qui est la seule proposition à laquelle elle n’ait pas accolé le mot gratuit.
Et ça, ce ne sont que ses premières propositions, et elles ne sont que pour les jeunes. Si ça continue comme ça, avec des gratuits dans chaque discours, distribution d’allocations à la volée, appartements donnés en meetings et jobs-35h-bien payés-rien à faire, moi je vous le dit, la classe. C’est sûr qu’avec un programme comme ça, moi, je vote tout de suite pour elle, la Ségolène.

Il est de combien le déficit de la France déjà ?

36 milliards d’euros ?

Une broutille ?

Moi dans cette campagne, j’aimerai un peu moins de promesses et un peu plus de « comment va-t-on concrétiser tout ça ?».

29 mars 2007

Coup de gueule

par Maritxu

Et allez ! Encore une belle qui me mets hors de moi aujourd’hui.

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Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, a décidé de la gratuité des transports en communs pour les RMIstes d’Ile de France. Oh la belle mesure bien démagogique après les émeutes Gare du Nord.

Remarquez, on se dit, c’est pas plus mal, c’est vrai qu’ils recherchent du boulot, il faut leur permettre de se rendre aux entretiens d’embauche. Oui, c’est vrai. Alors on se dit que le président de la Région a bien fait de mettre en place une telle mesure. Même si elle coûte cher.

Sauf que.

Oui, il y a un sauf.

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Sauf que ce genre d’aide existe déjà, et ça s’appelle la carte solidarité transport, qui donne droit à d’importantes réductions, voire même à la gratuité des transports en IdF pour les personnes en situation précaire. Quel est alors l’intérêt de mettre en place une mesure redondante et qui en plus coûte 87 millions d’euros ?

D’ailleurs comment peut-elle coûter aussi cher puisqu’en théorie, comme les aides sont déjà versées, cette mesure inutile devrait être gratuite !

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Vous avez remarqué que je laisse même de côté tout mon argumentaire sur l’assistanat des gens au chômage et sur le fait qu’aucun contrôle ne sera possible sur les trajets effectués, encourageant par là le travail au noir.

Vous avez bien noté que je n’ai rien dit là-dessus.

2 avril 2007

Dis Chéri, tu trouves pas que... ??

Par Maritxu

31/01/2007 Mercredi

Bon, ça y est, c’est sûr, mes seins ont grossi. J’angoissais un peu de ne pas avoir cette manifestation « sympathique » de la grossesse. (qui a dit : de toutes façons, tu angoisses sur tout ?) Ils avaient bien l’air plus denses, mais pas tellement plus gros. Il faut dire que je ne les avais jamais vraiment examinés à la loupe avant, hein.

Mais Chéri me certifiait qu’ils étaient plus gros et sur ce genre de détails, j’ai tendance à lui faire confiance.

Et puis hier soir le verdict est tombé : ils débordent de mon sous-tif.

Donc ils sont plus gros.

Youhou ! J’ai des gros seins !

Va falloir me racheter des soutiens-gorges…

20 janvier 2008

Des nouvelles de l'Irlande

    Ca fait longtemps.

    La rentrée a été éprouvante, d'abord à cause du voyage: je suis rentrée avec ma colocataire, française et assistante comme moi, qui déteste l'avion. L'occasion rêvée pour essayer un nouveau trajet! Que je ne referai pas, bien trop long... Jugez vous-même: nuit sur Paris, Eurostar to London, train jusqu'à Reading (à l'ouest de Londres), où nous avons attendu que Lars, assistant d'allemand, vienne nous chercher en voiture, pour aller jusqu'à Fishguard, sur la côte galloise. Là, nous avons attendu (encore) le ferry. Arrivée à Rosslare vers 3h du matin, et voiture jusqu'à Tullamore. Tout un périple! Maintenant, je peux dire « je l'ai fait », mais plus jamais, merci.

    Nous avons pu ainsi constater qu'en matière de langage vernaculaire impossible à prononcer, les Gallois se débrouillent assez bien! Voyez plutôt: Blaenplywf, Pant-y-dwr... Quite scary, isn't it?

    Mes élèves se portent toujours aussi bien... Trop bien parfois, même. Mes premières années sont toujours aussi chou, ils n'ont (Dieu merci!) pas grandi pendant les vacances. Je m'occupe des troisièmes années “ordinary level”, ceux qui se fichent du français comme de la dernière bouteille de Lucozade qu'ils ont bu à déjeuner. Encore que, cette horrible bouteille doit leur tenir plus à coeur que mon cours. Je fais passer des oraux blancs aux sixièmes années, terrorisés. Ca me fait tout drôle d'être l'examinateur, après avoir passé tellement d'oraux dans ma jeune vie. Je n'aime pas les voir si stressés, les pauvres petits! Ils tremblent comme des feuilles, ils bafouillent, ils parlent anglais plutôt que français, ils soupirent, ils abandonnent dix fois en dix minutes d'entretien... et ils sont tellement souriants quand ils quittent la classe!

    Petit moment entre étrangères, au cinéma, devant PS: I Love You. La moitié du film (ou presque) se passe dans notre belle contrée d'Irlande, avec du pur accent irlandais... accompagné des bonnes expressions. Ainsi, lorsqu'un personnage répond que “oh, no, thanks, I'm grand”, il y a trois étrangères qui sont les seules à rigoler dans la salle pleine d'Irlandais... parce qu'il n'y a qu'en Irlande qu'on entend “grand” à toutes les sauces! “Thanks a million, you're grand” (merci, t'es trop sympa), “I'm grand” (je vais bien), etc.

    Et puis, hier on est sorties, et on a bu une pinte de Guinness à quatre, pour Lars. Encore que, comme dit Teresa, pour lui rendre vraiment hommage, il aurait fallu en boire six ou sept.

24 janvier 2008

L'irlandais en s'amusant (ou presque)

L'irlandais, vous vous en doutez, n'est pas une langue facile à prononcer. Une fois que vous aurez compris que craic (fun) se prononce « crac », failte (welcome) se dit « faltcha », you'll get the picture.

Mais, comme dans beaucoup de langues difficiles, la prononciation des noms propres irlandais est un délice. Surtout comparé à la façon dont ils s'écrivent.

(prononciation approximative, évidemment, c'est pas facile de transcrire ces noms de façon simple)

Les usuels: Connor, Seán (Shonn), Seamus (Shimeus) et Cormac.

Ca se corse: Ciarán et Kieran (Kiran), Cían (K-i-an), Niall (Naïaul), Fergal, Geoff (Jeff), Killian (Kil-i-an), Colm (Colom) Declan (bien prononcer Déclan, et pas Diclan – ils s'offusquent, « dick » n'est pas un joli mot en anglais).

Plus la peine de ne serait-ce que penser à les prononcer comme ils s'écrivent: Cathal (Caral – prononcer le « th » un peu comme la jota espagnole – et encore), Eoghan et Eoin (Owen), Padraig (Porrig), Oisín (Oïjin), Diarmuid (attention: Daïarmid), Eamon (Imonn).

Il y a des filles aussi (mais pas dans mon école ;-): Niamh (Nive), Aine (Ogna), Aoife (Ifa), etc.

Et dire que je m'y suis habituée. :D

Et puis, bien sûr, j'ai quantité de James, John, Jack, Michael, Paul, Jamie (ah, mes Jamie... ^^), Shane, Ben, Denis, Rory, etc!

Et j'ai un Ken. :-)


Cela dit, dans les sept classes à majorité d'élèves irlandais que j'ai, je n'ai qu'un Seamus.  Quand je vois que le seul sorcier irlandais dans Harry Potter s'appelle Seamus Finnigan, je me sens lésée. Surtout que y a pas un seul Finnigan non plus.

EDIT: Pour répondre à la question de Maritxu, qui est "combien de O'Machin j'ai dans mes élèves": tous les garçons s'appellent O'Truc, Machin ou Bidule. Tous, sans exception. Tout simplement parce que c'est la façon de désigner un homme en irlandais. Son nom est précédé du "O", bien connu de tous, et les filles sont appelées "Ni'Machin/Truc/Bidule". Certains l'ont gardé dans la traduction anglaise, c'est tout...^^ Donc théoriquement, tous mes élèves ont ce "O" accroché à leur nom de famille.

(et puis dans les filles, j'ai oublié les Sinéad [shinaid], Maire [Moïra], Mairead [Meraid]...^^ Et aujourd'hui j'ai découvert que Seamus était la version irlandaise de James/Jacques! On en apprend tous les jours en Irlande, c'est fou.)

8 février 2008

Comme une puce

par Maritxu

J’en ai ras-le-bol de mon boulot.
C’est dans l’air du temps, apparemment, Amaia n’est pas au top non plus…

Bon, faut dire aussi que je n’ai pas le feu sacré, et que pour perdurer dans le métier que je fais, faut toujours évoluer, et donc s’intéresser, se documenter… et moi au bout d’un moment, je suis gavée, ça me gonfle. La géotechnique, ça va cinq minutes. Et là, ça fait 4 ans.
Si je fais mon autocritique, je m’aperçois que ce n’est pas le travail en lui-même qui me pèse, c’est plutôt le management. Voilà, en un mot comme en cent, j’ai un mauvais chef. Niveau technique, c’est bon, niveau administratif, c’est un pro, niveau relationnel, c’est une merde un nul. Il n’a pas la manière, ni les formes, ni rien du tout d’ailleurs. Boulot boulot, et ta gueule, il s’en tape. Même pour parler boulot, à chaque fois, t’as l’impression qu’il t’engueule. Jamais un compliment ni une félicitation. Quand t’as tort, c’est de ta faute, quand t’as raison, c’est grâce à lui (j’te l’avais bien dit !).

Et puis, bosser comme une dingue de 8h à 19h, tous les jours, me voir faire les gros yeux parce que je pars la première (ben oui, j’ai un bébé que j’aimerai bien voir un peu plus d’une heure par jour), avoir des responsabilités de malade, tout ça pour un salaire inférieur à 1700€, moi je dis stop.
Il y a surement moyen d’être payé plus cher ou de faire moins d’heures, au choix, mais plus les deux.

Donc, j’ai commencé à regarder ailleurs depuis le début de l’année… Doucement, hein, en plus il s’agit de rester dans la région jusqu’en septembre, parce que Chéri et moi avons divers engagements.
J’ai regardé sans vraiment chercher, juste « pour voir ». J’ai répondu à une annonce. Une seule, en début de semaine, pour un poste à Lille.

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Ils m’ont appelé ce matin, j’ai rendez-vous lundi !
OOOUUUUAAAAIIIIIIISSSSSSSSS

19 novembre 2009

Norge

Et bien, après deux mois de vie norvégienne, je cède enfin à la pression générale (de ma sœur), et je prends le temps de vous poster un petit quelque chose.

Difficile de savoir par quoi commencer (le désavantage de ne pas écrire régulièrement, j’en ai peur), donc ce sera un billet un peu pêle-mêle.

Commençons par ma vie ici… Je m’amuse vraiment bien ici, je me plais dans ma pas-si-petite chambre estudiantine, et les gens sont tous gentiiiils ! Mais, il y a un mais, je me sens un chouia frustrée de vivre en résidence universitaire. Je vous entends d’ici, « mais c’est le meilleur de moyen de rencontrer des gens ! ». Et vous avez raison, sans aucun doute possible. Le seul « problème », c’est que les seuls Norvégiens que je rencontre sont les profs de l’école (très gentilles, mais je n’ai pas de contacts en dehors des cours), et mes élèves (moyennement gentils, et je n’ai certainement aucun contact avec eux en dehors des cours). Je vis vraiment une vie d’étudiante internationale, et il y a un côté frustrant à se dire qu’on n’expérimente pas vraiment la vie norvégienne telle qu’elle est.

Cela dit, je m’en remettrai, hein.

Sinon, tout se passe bien à l’école. Enfin, aux écoles, parce que je travaille dans deux écoles en même temps, un collège et un lycée. Les élèves ne sont pas pires ni meilleurs qu’ailleurs… C’est d’ailleurs une cruelle désillusion : avant de partir, on m’avait vendu le merveilleux, magnifique, système éducatif scandinave, notamment pour les langues. Résultat des courses : ils sont très bons en anglais, ça c’est vrai, mais pour toutes les autres langues, ils ont le même niveau que nous. Pourquoi ? Parce qu’ils commencent l’anglais à 7 ou 8 ans, quand la deuxième langue arrive à 11 ou 12 ans, comme chez nous, et aussi parce qu’il y a une véritable exposition à l’anglais. Tous les films, toutes les séries sont en VO sous-titrés, et on voit aussi bon nombre de shows américains à la télé.

Donc, au final, j’ai autant de boulot ici qu’en Irlande.

Pour ce qui est de mon apprentissage du norvégien, ça avance douuuucement. Un peu trop lentement à mon goût, mais en même temps, je n’en ai pas besoin tous les jours : je vis avec des étrangers, je parle anglais et français à l’école… et tout le monde comprend et parle l’anglais ici. Et avouons-le, pour l’instant, je sais me présenter, compter jusqu’à 100, et décrire le mobilier d’une pièce. J’essaie de gagner du vocabulaire avec mes élèves : donnant-donnant en français et norvégien, mais bon, c’est pas facile.

Le seul et gros bémol que je ressens ici, c’est que contrairement à l’Irlande, j’ai une furieuse envie de rentrer en France. Pas de façon permanente, non, mais juste un weekend. Je ne sais pas à quoi ça tient, parce que je ne me sens pas mal du tout ici. Je n’ai pas ressenti le même besoin en Irlande ; peut-être parce que mes parents étaient venus me voir en octobre et j’avais eu ma dose de « maison » par procuration ? Je me demande aussi si ça a à voir avec mes doutes sur cette carrière que je suis (plus que) sur le point d’embrasser : veux-je vraiment être professeur ? Et si non, que faire de moi ? Et oui, deux ans après, on en est toujours aux mêmes questions basiques. Je prends « mon mal » en patience en me disant que je pourrais me poser ces questions existentielles en France, où elles paraitraient encore plus déprimantes.

Sinon… pour des détails plus légers ! Jeudi dernier, je suis allée à un concert de l’orchestre de Stavanger. Haydn, Berlioz et … Frank Zappa. Qui a écrit un morceau pour orchestre symphonique, The Adventures of Gregory Peccari. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais en fait, quand on sait que c’est de Zappa, ce n’est pas surprenant : c’est complètement dingue, tous les instruments jouent en même temps (avec bien sûr batterie et guitares électriques sur scène), il y a deux chanteurs dont il faut apprécier la performance, parce qu’il faut aussi être acteur pour ce morceau… Impossible à décrire, mais bien divertissant !

Je viens de finir Le Club des Incorrigibles Optimistes, de Jean-Michel Guenassia, livre emprunté au centre culturel. C’est une bonne tranche de vie d’un ado dans les années 60, qui fait partie d’un club d’échec dans l’arrière-salle d’un bar, qui regroupe des émigrants venus de l’autre côté du mur de fer, chacun avec son histoire et son passé. C’est un livre sympathique à lire, même si je ne l’ai pas trouvé formidâââble. D’un autre côté, tous ces noms russes m’ont donné envie de commencer Dostoïevski, mais je ne sais pas lequel. Des idées ?

Je voudrais aller au cinéma, mais ils ne passent les films qu’en soirée (étrange). Mes films à voir : L’imaginarium du Dr Parnassus (évidemment), The Informant (la tête de Matt Damon sur l’affiche me donne envie de voir le film, je ne sais pas pourquoi), et The Men who stare at goats (pour lequel j’ai le même sentiment qu’avant de voir In Bruges… Ca ne peut pas être mauvais. Et puis, attention, casting : Jeff Bridges, Ewan McGregor, Georges Clooney et Kevin Spacey).

Je suis d’ailleurs dans une période « Spacey ». Je dois donc voir tout ce que je peux de ses films, ses interviews. Je me maudis d’avoir laissé the Usual Suspects et Ordinary Decent Criminal à la maison ! J’ai donc vu récemment Superman Returns (complètement illégalement, parce que faut pas déconner, non plus), où il joue Lex Luthor, sans brio, je dois le dire. Je ne comprends pas vraiment l’enthousiasme des acteurs à jouer dans un film de « comics ». Le genre est complètement figé, et il n’y en fait qu’une façon de jouer Lex Luthor ou Superman, et c’est la même depuis le premier film ; pas de vrai challenge. En plus, c’est assez frustrant, parce que Kevin Spacey a quand même joué des rôles méchants vraiment méchants qui pensaient à tout (souvenez-vous Jonathan Doe), alors Lex Luthor et son plan foireux de construire un nouveau continent qui remplacerait les autres pour devenir un magnat de l’immobilier, moi, ça me fait bien rire. Et le monsieur en slip rouge n’aide pas non plus.

Des questions ? Non ? Je m’en doutais. :)

15 janvier 2010

Etoile filante

Par Maritxu

Avertissement : à ne pas lire si vous êtes dépressifs. Pleurs en pagaille sur le clavier assurés (surtout si vous êtes une fille). Histoire non finie, alors faudra espérer que j'aie le courage d'écrire la fin, la semaine prochaine.
Malheureusement, histoire vraie.

On était tellement contents de donner un petit frère ou une petite sœur à notre demi-belge.
On était tellement heureux de se sortir de nos emmerdes financières, que l'entreprise de mon belge démarre, qu'on a arrêté la pilule dès la création officielle de la société.
On était tellement surpris et ravis que ça marche au premier essai.

On avait envie de le dire à tout le monde, mais on attendait la première écho pour se rassurer, histoire d'être sûrs qu'on l'avait pas rêvé, que le fœtus était bien là. Et quand on l'a vu la première fois, peu avant deux mois de grossesse, on s'est dit : tant pis ! On est contents comme tout, pourquoi le cacher plus longtemps ? Tout allait bien, pour le premier tout s'était bien passé, on s'est dit zut, les trois mois difficiles on s'en balance.

Du coup, on l'a dit pour Noël. L'occasion était bonne, les familles étaient toutes réunies, et voir tous ces sourires autour de nous était formidable. Il était attendu ce bébé, désiré. Pour les vœux, je signais « bisous de nous 3 et 1/4 ». J'étais enceinte, j'étais heureuse.

Puis, la première échographie officielle, celle des 3 mois, est arrivée. On a emmené notre demi-belge, qui depuis quelques semaines « fait des bisous au bébé de maman ». Immédiatement, je remarque un gros rond. Je demande à la gynéco ce que c'est. Sa vessie. Mon dieu, elle est énorme ! C'est normal ? Non. Tout le reste va bien, la clarté nucale est à 1,9, tout est ok sauf cette méga-vessie. C'est d'ailleurs le terme technique. Méga-vessie. La gynéco nous dit que ce n'est pas courant, que ça peut être embêtant, qu'il fait faire des examens complémentaires. Elle nous prend un rendez-vous dans 4 jours, avec un matériel plus sophistiqué, dans un hôpital plus important.

En rentrant, je me jure de ne pas aller voir sur les forums ce que cette méga-vessie pourrait occasionner. Je me promets de me borner aux sites médicaux. J'ai envie de poser les bonnes questions, de savoir ce que mon bébé risque. Mon belge refuse de savoir, lui. Il a raison, mais c'est compulsif, je ne peux pas m'en empêcher. Je me dis que plus je me prépare à une éventuelle mauvaise nouvelle, moins ce sera difficile si elle tombe.

Ce que je lis est abominable. Les pourcentages de s'en sortir sont ridicules. Les risques d'anomalie chromosomique élevés. Je lis que cette pathologie peut être détectée même chez des enfants ou des adultes, et qu'elle est dangereuse. Mon bébé a 12 semaines. 12 semaines. Il mesure 5 centimètres. Si on le détecte si tôt, c'est que c'est grave docteur ?

Hier jeudi, on va donc à l'hôpital. Je le sens pas. Le premier échographe qui nous ausculte regarde tout, sauf la vessie. Et pourtant, on ne voit qu'elle. Elle est énorme. J'ai l'impression qu'elle a grossi.
Une question me taraude depuis deux jours : est-ce que le système nerveux du fœtus est suffisamment développé pour qu'il ressente quelque chose ? Est-ce que cette mégavessie lui fait mal ? Il hésite, contourne la question. J'insiste, je veux ma réponse. Avec moult précautions, et sans jamais le dire directement, la réponse est quand même oui. Cette vessie énorme comprime ses organes en formation, et ce n'est pas agréable. Mon bébé a mal. Il n'a que 12 semaines d'existence et il souffre déjà.
Le docteur en chef arrive. On sent qu'il cherche autre chose, parce les images sont vraiment différentes. La vessie a bel et bien augmenté. La clarté nucale aussi d'ailleurs. On est passé à 4,2. Le bébé a un œdème partout sur le corps. Mon bébé. A l'intérieur de moi. Je ne peux plus me retenir de pleurer. L'échographe, qui avait oublié une dernière vérification, ne peut plus rien voir parce que mon ventre bouge trop. Les spasmes, hein.... Il abandonne, compréhensif.

Verdict : une chance sur deux d'être trisomique 21. D'autres anomalies chromosomiques possibles. Il faut établir un caryotype le plus vite possible. Et reprendre rendez-vous avec ma gynéco dans 15 jours, pour voir l'évolution. Si le caryotype ressort mauvais : IMG. Si la prochaine écho ne montre pas d'amélioration : IMG. En effet, même s'il y a le bon nombre de chromosomes, les malformations observées ne permettent pas la naissance d'un bébé viable, ses reins seront probablement détruits avant la naissance, et ça, sans parler des dommages causés aux autres organes. S'il atteint la naissance... Une seule porte de sortie : que le caryotype soit normal, et que la vessie ait diminué à la prochaine échographie. Le médecin a cependant ajouté : « je ne veux pas vous mentir, je n'ai jamais vu ça. Le pronostic est très mauvais. » Il l'a répété encore deux fois. Très mauvais.

Ma sorti de l'hôpital debout tient du miracle. J'appelle ma gynéco. Elle est très humaine, je suis un peu réconfortée. Mon bébé souffre ? Qu'en pense-t-elle ? Elle me demande si le bébé bougeait, à l'écho. J'ai beau fouiller mes souvenirs, non, il ne m'a pas semblé qu'il bougeait ce coup-ci, alors que 4 jours avant, on l'avait nettement vu remuer ses guibolles. Elle me dit qu'alors effectivement, c'est un signe de souffrance fœtale. A cet age-là, ils sont censés remuer tout le temps. Bon. Le rendez-vous est pris pour mardi prochain, pour établir le caryotype. 5 jours à attendre. 5 jours avec un bébé qui souffre à l'intérieur de moi. Qui est peut-être déjà mort en fait.

Elle dit qu'elle me rappelle demain pour prendre de mes nouvelles. C'est aujourd'hui, elle n'a pas encore téléphoné.
J'ai des tas de questions à lui poser. Quelle est l'utilité du caryotype, s'il n'y a plus d'espoir ?
Est-ce la faute à pas de chance, ou doit-on s'attendre à la même chose pour le suivant ?

Des questions, des questions, de l'attente... Le sentiment de ne servir à rien, d'être coupable de quelque chose alors qu'il est impossible que ce soit de ma faute.

Voilà où j'en suis.
On attendait une petite étoile, on aura une étoile filante, a dit mon belge.
Pour une fois qu'il est poète...

25 janvier 2010

La nature fait bien les choses

Par Maritxu

Par où commencer ? Par l'essentiel : le bébé est mort. Ce qui résout tous les problèmes de trisomies, caryotypes, commission d'éthique, cas de conscience, etc. La nature fait bien les choses. Ce bébé n'était pas viable, il a décidé tout seul de ne pas vivre, m'épargnant par la même occasion la décision ô combien difficile de le faire mourir.
Merci, petite étoile filante, je ne sais pas si j'aurai pu vivre avec.

Je rentre à l'hôpital demain en fin d'après-midi, et on m'endort le lendemain matin, pour un curetage. Je ne sentirai rien m'a promis ma gynéco. Juste des douleurs de règles qui vont vite s'estomper. Je suis soulagée d'être endormie. Comme ça, je n'aurai pas le risque de jeter un coup d'oeil sur mon bébé mort.

Je suis aussi très contente de m'être goinfrée de chocolat et de turon la semaine dernière. Comme un pressentiment, j'ai voulu donner des sensations agréables à mon bébé. J'ai bien fait. C'est bête, hein ? Mais j'aurai au moins fait ça pour lui.

Allez, encore deux jours, et tout est fini.

Pensez bien fort à notre étoile filante, elle est partie pour ne plus revenir. Merci à tous d'avoir pensé à nous.

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